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"et les molécules..."

Tout autour de moi était flou. Le son de la voix de mon professeur parvenais trouble à mes oreilles, perçant mes tympans.

Pourquoi tout était si bruyant ?

Les trousses qui s'ouvraient et se refermaient, les stylo qui cliquaient, les feuilles de papier qui se déchiraient, les discussions chuchotées et la craie sur le tableau noir qui grinçait. C'était comme si mes oreilles saignaient.

Ils m'observaient, tous. Ils me haïssaient, je le savais.

Ma respiration saccadée troublait mes pensées, mon cœur palpitait si fort qu'il me faisait mal.

Je tremblais.

Les bleus sur mon corps étaient encore un peu douloureux.

Je ressentais tout. Ma peau était si sensible que je sentais l'air frotter contre elle.

Il fallait que je sorte. Vite. Il fallait sortir de cette cage oppressante.

"Ace ! Concentre toi !"

Sonnerie.

Bruyante sonnerie, délivrante sonnerie.

Je marchais jusqu'à la salle de musique, la pochette verte pomme de mon violon sur ma poitrine palpitante.

Enfin.

"Salut mon lapin ! Tu en as mis, du temps ! Je t'attends depuis longtemps !

_Mais enfin, mademoiselle Kyota, vous savez bien que je ne viens que le soir.

_Mais, je t'ai attendu toute ma vie, mon petit prodige ! Montre moi ! Montre moi !"

Je ris, puis sortis le violon de sa pochette.

Et puis, comme si elle avait oublié, ma professeure ajouta :

"Et c'est Hibikki, nom d'une pipe !"

Je jouais le morceau.

Nocturne op 9 no 2

Le nom de cette musique tournait en boucle dans ma tête depuis une semaine.

Elle m'accompagnait au piano.

"Magnifique ! Que d'émotions ! C'est parfait ! Mon petit lapin est un prodige !

_Merci beaucoup..."

Elle applaudit.

"Bon, c'est pas tout ça, mais recommences, la perfection à besoin d'être perfectionnée !"

Je ricanai de nouveau, puis recommencai à jouer.

J'aimais beaucoup mademoiselle... Enfin non, Hibikki.

Elle me remontait le moral.

"Ça va, mon lapin ?"

Je tournai la tête vers elle, et posai mon archet sur la table.

"Oui, je vais bien. Je suis un peu stressé pour le concours, mais ça va."

Elle se leva du siège en cuir du piano puis avança vers moi.

"Je sais bien qu'il y a quelque chose qui cloche... Tu arrives parfois dans ma classe couverts de bleus. Et puis, tu m'as l'air perturbé, depuis un moment.

_Et bien..."

Je m'asseyai sur une chaise haute, elle en pris une également.

"Non... Ça va pas trop..."

Je savais que je pouvais lui en parler, à elle.

Hibikki était très compréhensive, et j'avais confiance en elle.

My Anxiety, His FirefliesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant