L'Enfer est un Paradis, TOME 2 : La Rage des Vertiges

Prologue

En été 1940, l'Allemagne hitlérienne dominait l'Europe. La popularité du führer était à son zénith, mais Hitler éprouvait des vertiges depuis peu. Les médecins s'avérèrent incapables de soigner son étrange mal, semblant particulièrement s'éveiller la nuit. Cauchemardant, prédisant une fin sans précédent et un renversement du monde, Adolf Hitler se renfermait sur lui-même, tout en ordonnant de bombarder l'Angleterre, seul pays résistant aux bombardements et menaces allemandes.

Son principal opposant actuel, le Premier ministre britannique, était acclamé par les foules et ce, malgré ses ordres impitoyables. La canonnade de Mers el Kébir, en particulier, avait jeté un froid et le dictateur du troisième Reich sentait dans ses mains couler le pouvoir qu'il avait tout fait pour obtenir. Cet avenir ne pouvant voir le jour, Hitler se plongea alors dans des mythes ancestraux, qui l'avaient toujours fasciné. Il y plongea... et s'y perdit.

Le 30 avril 1945, des documents récupérés par les forces des Alliés furent interceptés par l'Homme de Fer, au pouvoir de la puissante URSS. Joseph Staline apprit alors le terrible dessein que leur prédestinait le führer. Un futur sanglant, avec une puissance destructrice. Tandis que l'Allemagne capitulait le 8 mai 1945, Staline se pencha sur les différentes recherches menées par les hommes du dictateur du troisième Reich, et se glaça d'effroi en apprenant une terrible vérité.

Les Hommes n'étaient pas seuls sur Terre, et ne l'avaient jamais été.

Hitler l'avait découvert avant tout le monde, et avait tenté d'entrer en communication avec des forces qu'il ne pouvait absolument pas maîtriser. Pourtant, son pouvoir était colossal, et bon nombre de ses hommes avaient été dépêchés pour mener diverses missions. Il aurait pu réussir, si sa folie ne l'avait pas conduit à déclarer la guerre à l'URSS. Son plan était simple : s'emparer du monde entier en convoquant de nouveaux alliés, dont la puissance leur avait permis d'éviter, jusqu'alors, de se révéler au grand jour. Jusqu'à ce qu'Adolf Hitler mette la main sur de précieuses informations.

Staline vit dans ces documents une mine d'or et un secret dangereux. Trop, même pour lui. Après tout, il ne doutait pas un instant que de pareilles révélations avaient conduits son ennemi au bord de la folie et du désespoir. Il avait voulu gagner en écrasant ses adversaires, et avait été prêt à s'allier à des monstres. Et il avait perdu, avant de réussir un pareil prodige.

Le dictateur rouge prit la lourde décision de cacher cela au reste du monde. Le monde était à feu et à sang, et cette nouvelle crise n'aurait rien arrangé. Seulement, Hitler, s'il n'avait pas réussi à les contacter, avait toutefois éveillé l'intérêt de certaines entités masquées. Staline ne vit rien venir, pas plus que son prédécesseur. Un an après ses découvertes macabres, sa tête implosa durant l'une de ses allocutions publiques, laissant la foule stupéfaite et horrifiée.

Un être arriva alors, déplaçant le corps de l'Homme de fer afin de pouvoir s'exprimer au micro. Personne n'oublia, par la suite, le visage de ce nouvel individu, qui allait se révéler être leur principal ennemi. Il avait de longues cornes, de grandes ailes et un rictus effrayant. L'Humanité apprit bien plus tard ce qu'il était réellement, mais tous le virent pour ce qu'il était : le Diable. Un Monstre. Un Démon. Et ils n'étaient pas loin de la vérité. L'assassin de Staline se révéla être un fin orateur et permit à ses serviteurs de se rassembler autour de lui avant que les Humains puissent réagir. Ils étaient piégés, et encerclés.

L'ultime conférence de Staline, tenu à Moscou même, sur la Place Rouge, ne laissa personne en vie. Retransmis en direct sur toutes les chaînes, le massacre dura trente minutes. Trente minutes où n'importe quel Humain, sur n'importe quel continent, se retrouva, lui aussi, pris au piège par ces images terrifiantes. La Place Rouge devint écarlate et il n'y eut aucun rescapé. Les Créatures s'en chargèrent, ne faisant aucune différence entre les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, les civils et les soldats. Plus de dix mille personnes moururent, ce jour-là.