Chapitre 05

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Assise dans ma voiture, j'attends Élodie depuis dix minutes. La ponctualité n'est pas vraiment son point fort. Pour passer le temps, je regarde des vidéos sur mon portable. Enfin, elle sort de chez elle toute pimpante.

— T'es jamais à l'heure !

— Une grande dame doit savoir se faire désirer ! dit-elle, en se glissant sur le siège passager.

J'attrape mon sac à main rouge et récupère mes lunettes de soleil. Leur forme ovale et la monture cerclée couleur or les rendent très tendance. Je démarre mon véhicule, faisant vrombir le moteur dans un bruit sourd.

— Alors, t'as trouvé des magasins pour réussir à plaire au beau Flynn ?

— C'est ça, dis-je en levant les yeux au ciel. Je veux juste me changer les idées après mon altercation avec Molly.

— Menteuse, je suis sûre qu'il te plaît !

Je me force à esquisser un sourire. C'est dans mon intérêt de faire croire que je suis attirée par lui, même si cette idée me révulse. Si mon amie savait tout, elle le haïrait au plus haut point car en réalité, j'ai souhaité la mort de Flynn un nombre incalculable de fois. Mais ce n'est pas le moment de confier mes lourds secrets à Élodie. Elle a déjà trop souffert dans le passé. Je veux seulement qu'elle se reconstruise, en pensant d'abord à elle. Je ne souhaite pas la mêler à ma vengeance.

— On va au centre commercial La Palmera, il y a plein de boutiques sympas. Ça te va ?

— Ça roule, chauffeur !

— Tu veux t'acheter aussi quelque chose ?

—Évidemment, je veux pas passer au second plan face à mon amie qui va devenir le sex symbol de la fac, répond-elle, en éclatant de rire.

— T'es bête !

Sur le trajet, le paysage urbain est majoritairement anthropisé. Heureusement, il n'y a pas d'embouteillages, ce qui évite l'odeur des pots d'échappements et le bruit incessant des klaxons. Les maisons s'élèvent de part et d'autre de la route et des piétons arpentent les trottoirs à vive allure. Vivre dans un centre-ville a son lot d'avantages pour ceux qui aiment sortir et s'amuser. Toutefois, je regrette parfois le calme et l'air pur de la campagne. Se balader en pleine nature pour se ressourcer, admirer de magnifiques forêts verdoyantes et des massifs rocheux, me manque. J'ai l'âme d'une aventurière qui adore partir à la découverte de lieux inconnus, mais je m'adapte aussi à la vie citadine.

Je m'arrête au feu rouge, à proximité d'un parc boisé. Cet espace vert contraste avec les nombreuses infrastructures construites en béton. Les arbres ont commencé à se parer de leur couleur automnale. La brise encore chaude fait frémir les branches et envoler certaines feuilles qui s'étalent sur la terre, couverte d'herbe humide.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons à La Palmera et je me gare dans le parking souterrain. Le centre commercial abrite un nombre important d'enseignes à la mode. Des escalators permettent l'accès aux niveaux supérieurs et l'accueil des visiteurs est optimisé grâce à un panel d'animations et une musique d'ambiance douce.

Élodie est toute excitée devant les vitrines ornées de mannequins portant des habits aux tissus et couleurs variés, dignes d'un véritable patchwork. Elle désigne un magasin de lingerie où soutiens-gorge en dentelle et petites culottes sexy sont exposés.

— Eh, Emma, je crois qu'on devrait commencer par celui-là, non ?

Amusée, je lui donne une petite tape amicale dans le dos.

Après avoir arpenté plusieurs boutiques, essayé maintes tenues plus loufoques les unes que les autres, j'ai réussi à dégoter des vêtements plutôt cool : robes avec un joli décolleté, hauts tendance et paires de bottines. Élodie n'a guère été plus raisonnable que moi et s'est offerte plusieurs bijoux de valeur pour lesquels elle a eu un véritable coup de cœur.

Promis, cette fois je t'envoie en prison !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant