Promis, cette fois je t'envoie en prison !

Chapitre 12

Jev devient livide et, le souffle coupé, il respire difficilement. Sa détresse, visible, me donne la chair de poule. Je ne peux pas rester spectatrice et l'attrape par les épaules pour tenter de le calmer.

— Reste lucide ! C'est maintenant qu'il faut agir, si tu veux la retrouver ! Élodie et David, allez vers le manège à tasses pour voir si elle ne nous attend pas là-bas. Avec Jev, on va faire le tour du parc. On s'appelle dès qu'on a du nouveau !

— Ça marche ! répond mon amie, en partant immédiatement avec David.

— Dépêche-toi, il faut faire vite ! s'écrie Jev, en m'attrapant par le bras.

— Attends. Partir dans tous les sens ne nous mènera nulle part. Il y a trop de monde, il faut qu'on recentre notre zone de recherche.

— Mais elle a pu aller n'importe où !

— Justement, laisse-moi réfléchir.

Jev se laisse submerger par ses émotions et n'est plus en état de penser de manière clairvoyante. Son esprit est trop embrumé et il n'a plus les idées claires. Je souffle un grand coup pour éliminer tous les éléments perturbateurs. Je ferme les yeux et entre dans une bulle de concentration. Je visualise toutes les informations qui peuvent être utiles : agencement du lieu, emplacement des attractions pour enfants, chemin que nous avons parcouru. Après quelques secondes de silence, j'ouvre à nouveau mes paupières et tombe nez à nez avec le visage extrêmement pâle de Jev.

— Alors, t'as une idée ? questionne-t-il avec espoir.

— En passant, j'ai remarqué de nombreuses personnes costumées en princesses et en fées. Il doit y avoir un spectacle pour les enfants. Je pense qu'Amy a pu être attirée, on va aller voir là-bas. C'est le genre de divertissement qui plaît aux petites filles.

— Et si elle n'y est pas ? s'inquiète-t-il.

— On avisera sur place.

J'attrape Jev par la main et le force à courir pour me suivre, à la recherche d'une féerie enfantine. Nous découvrons enfin une estrade où des danseurs en costumes font un show, sur le thème des contes de fées.

— Il y a trop de monde ! Je ne la trouve pas ! m'annonce-t-il dépité.

— Vu sa taille, elle est peut-être allée devant pour y voir mieux. Essaie de chercher là, moi je vais voir aux alentours, ordonné-je.

Quelques minutes de recherches plus tard, nous n'arrivons toujours pas à la repérer, mais pas question de me laisser submerger par le stress. Jev, lui, est au bord de la crise de panique et il a besoin que je l'épaule. J'active mes neurones et remue mes méninges, à la recherche d'une piste. Je sors mon téléphone pour appeler Élodie :

— Vous ne l'avez toujours pas trouvée ?

— Non, on est retourné au manège à tasses, mais personne ne l'a vue ! De votre côté, toujours rien ?

Je m'apprête à lui répondre, quand je m'arrête net, interpellée par un effluve caractéristique.

— Je crois que je sais où elle est. Je te rappelle.

Je vais à la rencontre de mon ami, qui est en train d'interpeller les passants en leur montrant une photo d'Amy sur son téléphone.

— Tu sens cette odeur, Jev ?

— Heu... oui, c'est une odeur à la fois douce et sucrée.

— Il doit y avoir un stand de barbes à papa près d'ici. Avec un peu de chance, Amy l'a senti et s'y est dirigée. Elle a l'air totalement accro à ces friandises.