Chapitre 48

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— Va répondre aux questions de Simon, m'indique Kyle, avec un sourire réconfortant.

D'après ce qu'on m'a raconté, mon ami policier a prévenu ses collègues en chemin, pour une intervention d'urgence. Ils ont été très opérationnels et l'arrestation a été effectuée dans les plus brefs délais.

— Bonjour, Emma. Peux-tu me détailler le déroulement des faits, s'il te plait ?

Je raconte tout ce qui s'est passé, bien que je sois persuadée d'oublier quelques détails. Encore bouleversée, j'ai du mal à rassembler mes idées. Simon prend des notes et me pose des questions, notamment sur l'heure, afin de recontextualiser temporellement la scène. Molly confirme à son tour le déroulement des faits et apporte d'autres précisions.

Ce long interrogatoire terminé, le policier indique :

— Bien, nous transférons le procès-verbal au commissariat. Nous vous invitons à déposer une plainte rapidement. Vous pourrez, à partir de là, compléter votre témoignage en ajoutant des éléments qui vous reviendront à l'esprit.

Par la suite, avec Molly, nous sommes adressées au service d'urgence médico-judiciaire afin d'obtenir le certificat médical attestant notre agression physique.

Durant le trajet pour aller au commissariat où Kyle travaille, le silence règne dans la voiture car nous sommes tous exténués. Assise sur la banquette arrière, je somnole et ma tête vient s'affaler sur l'épaule de Molly. Elle ne me repousse pas et me laisse me reposer.

— On est arrivés, annonce mon ami blondinet, en me secouant légèrement.

Je baille, en sortant du véhicule. Flynn, la mine sombre, ne dit pas un seul mot. La trahison de Jev est si inattendue qu'il ne doit pas savoir sur quel pied danser : ressentir de la tristesse ou de la colère ? Il n'est pas toujours simple de qualifier ce que l'on ressent.

Nous sommes devant la façade d'un grand bâtiment où se dresse un drapeau français. Seule une personne attend dans le hall, assise sur une chaise.

— Bonjour, Amanda. On a besoin de déposer une plainte, s'adresse Kyle.

— Bien sûr. Simon m'a déjà prévenue et nous a amené le procès-verbal tout à l'heure. Je te laisse attendre Benjamin qui va s'occuper de vous.

— En fait, intervient timidement Molly, je voudrais déposer deux plaintes.

Je comprends immédiatement qu'elle veut dénoncer son père et je m'approche d'elle en signe de soutien.

— Ça va bien se passer, je suis là.

— Merci beaucoup, répond-elle, émue par mon geste.

Au bout de dix minutes, Benjamin vient me chercher. Je lui relate à nouveau brièvement les faits en ajoutant quelques détails. Je prends soin de rappeler les circonstances du décès de mon frère, l'attaque de Jev et ses déclarations dans la cave.

— Nous allons orienter notre enquête sur cette piste, m'informe-t-il. Néanmoins, sans preuves concrètes, ni aveux de Jev, nous ne sommes pas en mesure de l'inculper pour meurtre actuellement.

— Je comprends...

Je peine à dissimuler mon désarroi. Sans confessions du coupable, l'enquête peut encore s'éterniser des années. Soudain, mon cerveau se souvient d'un élément essentiel. Sous l'excès d'adrénaline, j'avais complètement sorti de mon esprit cette preuve irréfutable.

— Attendez !

Je fouille ma poche à la recherche de mon téléphone, en priant pour qu'il ne soit pas abîmé. Heureusement, il semble en bon état. Mon cœur s'affole lorsque je le déverrouille et je retiens mon souffle en voyant que l'enregistrement audio ne s'est pas arrêté. Folle d'excitation, je tente de calmer ma frénésie tant que je ne suis pas sûre que la bande son soit exploitable.

Promis, cette fois je t'envoie en prison !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant