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Point de vue de Jungkook
La soirée a dégénéré. Je ne sais pas à quel moment elle a commencé à déraper.

Je suis de retour à l'hôpital avec une Jess super en colère qui va me sermonner.

-Tu ne réfléchis jamais, toi?

Je ne vais pas répondre et pour répondre quoi d'ailleurs?

-Mais j'hallucine. Quel sale gosse! Non mais la drogue? T'es vraiment tombé aussi bas que ça?

Je me mords la lèvre inférieure. Le pire, c'est que je ne regrette rien. J'ai même apprécié. Elle s'assoit sur mon lit et ses larmes commencent à tomber.

C'est ce que je voulais éviter à tout prix, faire du mal aux gens qui m'entourent.

-Pourquoi tu me fais ça? Tu sais pourtant que je tiens à toi! Heureusement qu'on t'a vite fait un lavage d'estomac. Tu m'as fait si peur.

Elle se jette dans mes bras, toujours en pleurant. Encore une autre chose à ajouter sur ma conscience. Je suis un monstre et je ne peux pas lutter contre ça.

-Jungkook, trouve toi autre chose pour te consoler toi-même. Ne me fais plus ça s'il te plaît.

Elle se sépare de moi. Je la regarde se lever avec son visage triste. C'est moi qui a peint cette tristesse sur ce joli visage. Je suis juste horrible comme personne et je ne peux toujours pas croire qu'on peut tenir à moi comme elle le fait.

-Tu peux rentrer.

Je me lève et sors de cet endroit le plus vite possible. Je m'en veux tellement de lui faire ça. Je vais aller au parc en espérant voir un autre ange passer pour me remonter le morale, comme si c'était un besoin irrémédiable.

Je cours malgré la douleur dans mes jambes. Il n'est que le matin mais j'espère au moins voir quelqu'un. Je m'arrête devant l'entrée et reprend mon souffle. J'entre et vais dans le coin où il y a les canards.

Je m'assois dans l'herbe et les regarde boire de l'eau à la fontaine. Ils sont adorables et j'aurais aimé en être un aussi. Ils sont toujours en troupe et sont inséparables. Même les animaux ont le privilège d'avoir quelques choses que j'ai perdu et dont je veux absolument récupérer.

Je reste là jusqu'à midi mais toujours personne. Alors je décide d'aller manger. Je ne vais quand même pas m'éterniser ici et mourir de faim. Pas que mourir soit si grave que ça pour moi mais la faim l'est.

Je me lève et va dans un restaurant pas loin. Je commande des pâtes et un soda. Je regarde partout dans l'établissement. Tout ce qu'il y a à New York est magnifique. Ce restaurant a un style super simple mais aussi élégant. Je ne sais pas comment on peut unir ces deux choses si différentes.

Le serveur arrive avec mon premier repas du jour. Je mange et pense à ce qui s'est passé hier soir. Après le premier sachet, j'ai commencé à faire la fête comme jamais. J'ai beaucoup bu et j'en ai redemandé encore et encore.

C'était une sensation que je cherchais depuis qu'on m'a rendu la vie impossible. J'étais heureux pour la première fois après la mort de mes parents. Je ne savais pas que cela pouvait être possible. Je l'ai vraiment ressentie, cette joie que je pensais ne plus avoir à faire dans ma vie. Ça n'a été que de courte de durée mais j'ai pu apprécié.

Je me suis senti si bien en le faisant mais tout d'un coup, en sortant de la boîte de nuit, je me suis effondré par terre et me suis réveillé un moment plus tard à l'hôpital. Je déteste cet endroit. C'est là où on a brisé ma vie, où Dieu, lui-même, me l'a brisé en petit morceaux qu'il en est maintenant incapable de les rassembler et les coller les uns aux autres.

Je respire profondément. Ce n'est ni le moment ni le lieu pour faire une démonstration de ses sentiments. Je règle l'addition et m'en vais.

Je marche, les mains dans les poches. Je suis vide en ce moment. Vide de tout. Vide d'entourage, vide en âme, vide en corps,.....Vide, ça se résume à rien. Et c'est ce que je suis, un rien du tout.

Beaucoup de choses m'ont fait mal mais celle qui me l'a le plus fait c'est moi-même. Je me fais du mal tout seul. J'ai perdu mon entourage à cause de moi, je n'ai plus le droit d'accomplir mon rêve à cause de moi, je suis seul sans amis à cause de moi, je me sens si inutile à cause de moi. Je m'insulte chaque fois. En fait, le problème, il est là. Je me déteste, pire même, je me hais du plus profond de moi-même.

Si je dois m'en prendre à quelqu'un, ce serait à moi-même. Je suis la source de tous mes problèmes mais, quoi que je fasse, je trouve toujours quelqu'un à qui rejeter la faute.

Moi, je suis coupable mais Dieu l'est encore plus que moi. Il m'a laissé tomber. J'ai consacré toute ma vie à lui respecter et à lui jurer fidélité et c'est comme ça qu'il me remercie. Je vois des gens autour qui ne le reconnaissent pas mais qui sont pourtant toujours heureux. Je ne l'ai jamais compris et je ne le comprendrai jamais.

J'ai toujours ce chapelet autour de mon cou. Je le touche du bout des doigts. C'était un objet qui m'importait beaucoup. Je tire dessus afin de le retirer. Je le regarde un instant. Je baisse le bras et le lâche.

Il a beau être en argent et avoir coûter une fortune, je n'en veux plus. La personne qui le trouvera sera chanceux.

-Hé, monsieur!

Je me retourne vers la voix qui s'élève. C'est un petit garçon qui tient la main de sa maman. Je hausse les sourcils pour l'interroger du regard.

-Vous avez fait tomber votre collier.

Il me tend la chaînette en argent.

-Garde le. Je n'en veux plus.

-Mais c'est à vous.

-C'est à toi maintenant. Et puis je n'en ai plus rien à faire de ce truc.

-Mais il est beau, vous savez et puis c'est un chapelet.

-Je sais, petit. Mais je n'en veux plus. Dieu m'a beaucoup trop déçu.

Sa mère me regarde d'un air outré. Mais je n'en ai rien à faire de son jugement à elle. Tout le monde passe son temps à se juger entre eux et ce n'est pas une seule personne qui va me faire culpabiliser.

Je tourne le dos et reprend mon chemin. Voilà, une chose de faite. Tu ne m'auras plus. C'est fini. Je n'ai plus confiance en toi. Bientôt je quitterai ce monde et je ne me prendrai plus la tête pour tout ça.

Je retourne au parc. Je me mets à l'endroit où j'étais avant de partir manger un truc. Il y a des vendeurs ici. Je vais dans une partie du parc pour acheter un sandwich et reviens. Je vais nourrir les petits canards.

Je répète le mouvement successivement : couper un bout du pain et leur lancer. Ils acceptent mon offre et mangent. Je ne comprends pas pourquoi ils ont fui le blond lorsqu'il voulait les nourrir.

Peut-être qu'il était méchant avec eux même s'il n'en a pas l'air. J'aurais aimé le revoir ici.

Dancing With Your GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant