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Point de vue de Jungkook
Je me réveille tranquillement. C'est différent des autres fois. J'ouvre tout d'un coup mes yeux choqués par ce que je viens de constater. Je me touche un peu partout sur la tête et regarde autour de moi.

J'ai bien dormi. Vraiment j'ai bien dormi ! Aucun cauchemar et je ne me sens pas fatigué. Un léger sourire ose pointer le bout de son nez de bon matin. Cette journée est plutôt différente.

Je me prépare et descend prendre mon petit déjeuner. J'ai le temps de réfléchir au repas et je me dis que je devrais aller à l'hôpital, histoire d'un peu savoir où j'en suis. Aujourd'hui j'ai un peu les idées claires et je me dis que tout n'est pas perdu en fait.

Je ne comprends pas vraiment le sens de cette phrase mais bon. Je prends téléphone, portefeuille et je sors de chez moi.

Quand j'arrive à l'hôpital, je constate que rien n'a vraiment changé dans l'intervalle de cinq mois. Je me souviens de tout l'espace où j'étais comme si j'y étais hier. Je vais à l'accueil et demande à voir mon médecin traitant, le docteur Nasty.

Je patiente un peu sur un siège près de l'accueil. Une trentaine de minutes plus tard, il est prêt à me recevoir. Je vais dans son bureau.

-Ah Jungkook! Je croyais que tu ne viendrais plus.

Je hausse les épaules et prends place devant son bureau.

-Alors tu viens parce que tu as changé d'avis?

-Euh non....je veux juste voir l'évolution de ma maladie.

Il pose ses coudes sur le bureau et croise ses doigts entre eux devant sa bouche. Il prend un air fermé ce qui n'était pas le cas quand je suis entré. Il semblait soulagé mais, comme d'habitude, Jungkook plombe toujours le morale des gens.

-C'est d'accord. Je respecte ta décision. Bon, on y va.

Il se lève et je fais de même. Je le suis me mener dans plusieurs salles pour des testes et examens différents. Puis je retourne dans le hall pour attendre.

Je suis debout contre le mur. Je sors mon téléphone de ma poche et regarde un peu ce qu'il y a dans les réseaux sociaux même si rien ne m'intéresse dans ce lieu là.

-Jungkook ?

Je connais cette voix. Je relève la tête.

-Oui ?

Son regard s'illumine et elle me regarde un instant avant de se reprendre pour me dire.

-Le docteur t'attend dans son bureau.

On y va ensemble. Le trajet se fait dans le plus grand des silences. Je frappe avant d'entrer et me remets à la place où j'étais un peu plus tôt dans la journée.

-Comme tu peux t'en douter, il n'y aura pas de bonne nouvelle.

Je hoche la tête. Bien sûr que je m'y attendais. Il commence à m'expliquer en détail où j'en suis et, au fur et à mesure qu'il progresse, je ne me sens plus avec lui. C'est comme si je suis dans une autre pièce. Je n'entends que le son de sa voix mais pas ce qu'il me dit.

Et ce que je ressens en ce moment est dur à expliquer. Je suis à la fois content et soulagé mais je suis aussi triste. Vous comprenez quand je dis que c'est dur à expliquer. Je dis au revoir au docteur et sors. Mes pas traînent et je marche lentement.

J'essaie de digérer l'information. Le docteur m'a dit qu'il ne me reste que peu de temps à vivre, il ne me donne pas plus de trois ans mais ces choses-là sont plutôt dures à déterminer. La tête baissée, j'essaie de mettre la main sur ce que j'éprouve mais rien.

Je descends les escaliers pour atteindre les trottoirs et, soudain, je pose mon regard sur le bâtiment en face de moi. À un instant, mon cœur a cessé de battre. C'est lui. Je le reconnaîtrais entre mille.

Je me précipite. Je regarde le feu tricolore et je ne peux pas attendre pour traverser. Je cours sur la route. Une voiture est sur le point de m'écraser mais s'arrête aussi vite que possible.

-Mais ça ne va pas!

Je ne fais pas attention et continue sur ma lancée. Arrivé proche de lui, je l'attrape par le poignée. Il se tourne vers moi et c'est bien lui. C'est le blondinet.

Cinq mois à passer mon temps au même endroit tous les jours pour le chercher et je le trouve enfin. Je le regarde. Je n'ai pas pensé à ce que je ferai en le voyant. Je pensais juste à comment faire pour le retrouver. Mais maintenant que je l'ai en face de moi, je perds mes moyens.

Il tire son bras vu que je n'ai pas pris la parole alors qu'il me jetait un regard interrogatif mais je ne le lâche pas.

-T'es malade ou quoi? Qu'est ce que tu me veux ?

Je lève les yeux vers le bâtiment où il s'apprète à entrer. C'est une école de dance. L'une des meilleures au monde. En fait, celle que je voulais tant intégrer. Moi qui passais souvent en face, je n'avais jamais remarqué ça. Normal, j'étais perturbé à chaque fois que je sortais de l'hôpital. À ce moment, je ne prête attention à aucun truc autour de moi.

-Tu...tu travailles ici?

-Oui. Pourquoi ?

-Euh...en fait....je....

-Tu viens t'inscrire ? Si c'est le cas, laisse-moi t'accompagner pour que je te fasse une visite guidée.

-Euh... d'accord.

Vous auriez aimé que je réponde quoi? Je suis désespéré et je ne veux pas perdre la chance que j'ai. Alors j'ai sorti un gros mensonge. Techniquement, non car il a mal interprété les choses mais voilà.

Il n'a pas l'air vraiment amical, ce n'est pas comme je le pensais, mais, bon, il reste cependant poli. Quand on pénètre dans l'enceinte, je sens une multitude de sensations en moi. Ça a toujours été mon rêve de m'inscrire ici. Mon rêve et ma passion sont tellement grands que je ne peux pas m'en défaire même si je le voudrais. J'aurais toujours cette envie de danser. Peu importe l'effet que ça fera sur ma vie actuellement. Tant que ça me permet de m'épanouir un petit moment.

La dance n'a jamais été morte pour moi. Elle continue de vivre en moi. J'avais dit avoir deux raisons de vivre : ma famille et la dance. Ma famille est morte, on me l'a arrachée des bras. Je ne m'y suis jamais préparé. Mais, la dance, elle est toujours là. J'ai juste été éloigné d'elle mais je suis revenu. Je veux retenter ma chance. Tant pis si ça doit me couper chaire.

J'ai pu le respecter quelques temps. Depuis mon accident, je n'ai pas essayé une seule fois de danser. Sûrement pour me punir mais je suis à un stade où j'en ai vraiment besoin. Ce n'est pas pour l'intérêt que je porte à ce garçon que je fais ce sacrifice. Enfin... C'est un peu pour lui mais c'est plus pour moi.

Ces mois, ces semaines, ces jours, ces heures, ces minutes et ces secondes à ne passer qu'à penser aux malheurs qui me sont arrivés. J'en ai traversé beaucoup en si peu de temps. On n'est jamais vraiment préparé à ce que la vie te réserve, aussi belle soit elle que cruelle.

Je regarde tout ce qu'il y a autour de moi et j'en ai les larmes aux yeux. J'ai souvent vu ce lieu dans les magasines mais jamais de plus près. Et je me suis mis à l'idée que je ne pourrais jamais franchir l'entrée depuis ce qui m'est arrivé. Et voilà qu'un inconnu me pousse à le concrétiser même sans le savoir. C'est la dance qui va me sauver et c'est lui qui m'a ramené à elle. Donc c'est mon sauveur. Je veux vivre pour mon rêve pour que lui aussi puisse me faire vivre le temps de ces quelques années.

Dancing With Your GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant