Chapitre 27 - Cadeau

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PDV Magnus

Le grand jour est arrivé, nous allons enfin filmer notre projet de danse, c'est enfin l'accomplissement de tout le travail qu'Alec et moi avons abattu ces dernières semaines. Voilà dix jours que mon compagnon s'est libéré de l'emprise de son père, dix jours merveilleux durant lesquels nous avons pu donner libre cours à notre passion commune, et parfaire notre chorégraphie. Sous les conseils d'Alec, nous avons modifié quelques pas afin de donner plus cohérence et de lisibilité à l'ensemble, puis nous avons travaillé durant quatre jours au porté que je souhaitais intégrer et nous pouvons enfin dire que nous sommes satisfaits du résultat. J'ai hâte de voir ce que cela donnera une fois filmé, et j'espère secrètement que ce projet pourra aboutir à quelque chose de bon pour Alec. Depuis qu'il s'est émancipé, nous avons plusieurs fois abordé l'idée qu'il puisse intégrer lui aussi la Juilliard School, et je suis persuadé que ce projet pourrait appuyer sa demande.

Nous rejoignons Clary devant Juilliard, puis après l'avoir saluée, nous entrons dans le bâtiment. L'université reste ouverte tout le long de l'année, et durant les mois d'été où les étudiants sont en vacances, les salles sont louées ou mises à la disposition des élèves pour leurs divers projets artistiques. Je n'ai donc eu aucun mal à réserver l'une des salles de danse pour finaliser notre projet. Lorsque nous entrons dans la large pièce au parquet de bois clair, Alec écarquille les yeux, émerveillé par la beauté des lieux.

— C'est... Magnifique... souffle t'il avec émotion en avançant doucement jusqu'au centre de la salle, puis tournant sur lui même pour admirer les lieux.

Un sourire tendre habille mes lèvres face à son émerveillement digne de celui d'un enfant devant les illuminations de Noël. J'ai eu la même réaction la première fois que je suis rentré dans cette école, tout me paraissait magnifique, gigantesque, un peu comme si j'avais pénétré dans un autre univers, l'univers des arts de la scène. Je me surprends à prier de toutes mes forces pour que mon compagnon puisse un jour intégrer cette école où je vis actuellement les plus belles années de ma vie, et pour que lui aussi réalise son rêve de toujours.

Clary nous propose d'aller nous changer pendant qu'elle prépare et installe les éclairages qu'elle a prévu. Alec me suit dans les vestiaires où nous enfilons les vêtements que la rousse nous a prévus: jeans sombres pour tout les deux, une chemise blanche avec les manches retroussées sur les avant-bras et ouverte sur son torse nu pour Alec, et une chemise noire également retroussées aux manches et ouverte sur l'avant pour moi. Nous sommes tout deux pieds nus, ou du moins avec des petits chaussons de danse invisibles de couleur chair qui nous permettront de faire nos pirouettes sans que nos pieds accrochent au parquet.

Nous retournons dans la salle où Clary achève d'installer sa caméra. Nous prenons quelques instants pour faire quelques échauffements et étirements. Nous répétons également une dernière fois les mouvements les plus difficiles, dont le porté final, puis une fois prêts, Alec va se placer au centre de la salle, sous l'unique lumière blanche que notre amie a prévue pour nous éclairer, quant à moi, je reste dans l'ombre, attendant mon tour de rentrer dans la lumière. Clary a reçu l'aide de l'un de ses camarades de promotion pour l'éclairage, elle souhaitait qu'il soit le plus épuré possible, et qu'un seul rai de lumière suive notre progression tout au long de notre numéro. Il a donc fallu répéter plusieurs fois afin de faire enregistrer au bras mécanique tenant l'éclairage tous les mouvements nécessaires pour nous suivre.

— Vous êtes prêts? Trois, deux, un... Action! dit Clary d'une voix forte avant de lancer la musique à l'aide de la télécommande.

Les premières notes s'envolent dans les airs, et Alec se met en mouvement, suivant la mélodie à la perfection. A le voir évoluer ainsi sous cette lumière, et vêtu de blanc, j'ai l'impression de voir un ange tellement il est beau. Quelques secondes après le début de la chanson, c'est à mon tour d'entrer en piste, je m'approche de lui avec quelques pas élégants et je lui saisis la main, interrompant son mouvement pour le faire tourner vers moi. Il joue la surprise à la perfection avant de reprendre la chorégraphie avec grâce, moi à sa suite, suivant ses mouvements et ses pas. Au fil de la chorégraphie, mes gestes ne font plus qu'accompagner et compléter ceux d'Alec, jusqu'à parvenir au dernier " You take me to the top" de la chanson où je le soulève à bout de bras, mes mains solidement ancrées dans son dos. Le haut de son buste est cambré vers l'arrière, ses bras écartés de part et d'autre de son corps, sa tête rejetée en arrière, et ses jambes tendues et gainées vers le sol. Je tourne sur moi même tout en continuant de porter mon compagnon, avant de le reposer à terre, puis de l'enlacer tendrement dans mes bras alors que les dernières notes de la musique s'égrainent.

Dance with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant