Chapitre 32 - Pris au piège

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PDV Magnus

Un cauchemar, c'est ça je dois être en train de cauchemarder. Je ne peux pas réellement en train d'avancer sous la menace d'une arme vers un lieu inconnu où m'attend dieu sait qui. C'est totalement impossible que Camille et Jonathan se connaissent et puissent œuvrer ensemble pour briser mon couple avec Alec... Pourtant tout me semble trop réel pour pouvoir être une simple création de mon esprit. La dureté de l'arme qui me rentre dans les côtes, le sourire victorieux de Camille qui marche à mes côtés, le regard froid et acéré de Jonathan... Tout autours de moi semble me crier que cette situation est la pure réalité, et cela me terrifie.

A mesure que nous avançons, je reconnais peu à peu les rue qui nous entourent, puis une lumière se fait dans mon esprit. Une personne qui souhaite me rencontrer afin de me proposer quelque chose, Camille qui me demande de quitter Alec, la présence de Jonathan... Tout cela est relié par une seule et même personne: Robert Lightwood. Mes doutes sont bientôt confirmés quand nous arrivons devant l'entrée de son cabinet d'avocat étrangement fermé.

Camille passe devant moi et entre dans le local tandis que Jonathan me pousse de la pointe de son arme afin que j'avance à mon tour. Tout est calme et peu éclairé, la seule lumière provient des quelques rayons de soleil qui filtrent à travers les stores baissés de la vitrine, ainsi que d'une porte ouverte située au fond de la pièce. J'avance contre mon gré jusqu'à ce que je devine être le bureau de Robert Lightwood, suivant Camille qui arbore toujours un large sourire me donnant la nausée.

Dans le bureau, Robert qui a le visage baissé sur l'écran de son ordinateur ne prend pas la peine de nous regarder quand nous entrons. Il fait un vague mouvement de main en direction des chaises face à lui pour nous indiquer de nous asseoir, avant de se replonger dans ce qu'il fait. Il nous fait ainsi attendre de longues minutes sans s'intéresser à nous, faisant par la même occasion monter doucement la peur qui m'habite depuis que Jonathan a pointé ce revolver sur moi.

Enfin après une attente qui m'a paru interminable et durant laquelle j'ai imaginé les pires scénarios possibles, Robert lève enfin le regard vers nous. Il me dévisage froidement comme si je n'étais rien de plus qu'un insecte particulièrement répugnant, puis se tournant vers Jonathan, il lui fait un petit signe de tête, et ce dernier quitte le bureau sans un mot. Je suppose que son travail ici est terminé, mais je n'ai pas le temps de me poser plus de question que le père de mon amant s'adresse à moi:

— Magnus Bane... L'homme qui a détourné mon fils du droit chemin en le pervertissant de la pire des façons.
Ma mâchoire de serre et mon estomac se tord à l'entente de ses mots, pourtant je garde le silence.
— J'imagine qu'il doit être plaisant pour les gens comme toi de mettre le grappin sur de jeunes gens sains afin de leur transmettre votre déviance, d'en faire des êtres anormaux et contre nature. continue t'il avec une voix où perce son dégoût.

Au fur et à mesure que Robert déverse ses paroles haineuses sur moi, je sens une colère sourde monter en moi, mêlée à un profond sentiment d'injustice. J'ai eu la chance d'être accepté tel que je suis avec mon style particulier et ma pansexualité tant par mes parents que par mes amis ou les personnes de mon entourage, pourtant à cet instant j'ai la désagréable impression que l'univers s'amuse à m'infliger toutes les persécutions aux-quelles j'ai eu la chance d'échapper par le passé en une seule et unique fois.

— Transmettre ma déviance? Vous rendez-vous compte de ce que vous dites Mr Lightwood? Vous considérez réellement que le fait que votre fils aime un homme soit une déviance? Une sorte de maladie que j'aurais pu lui transmettre? J'ai du mal à croire qu'un homme tel que vous qui clame haut et fort vouloir le meilleur pour son fils puisse ne serait-ce qu'une seconde le considérer comme anormal. Sachez que la sexualité est propre à chaque être humain et qu'une sexualité différente de la vôtre n'est pas signe d'une maladie. Alexander n'est ni malade, ni déviant et encore moins anormal parce qu'il aime différemment de vous. Il écoute seulement son coeur et c'est précisément ce qui en fait un être exceptionnel. dis-je d'une voix tremblante d'émotion et de colère contenue.

Dance with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant