123 Mirajane

303 29 9
                                        

Jour 193

Encore une journée où je ferais semblant d'aller bien...

Moi aussi, je commence à avoir l'habitude de mentir et jouer un rôle pour tromper le monde.

Certes différemment, mais plus convaincante qu'il ne peut l'être.

Sa mauvaise influence est un apprentissage pour moi qui me sert, d'une certaine façon, à me protéger en ayant un minimum de crédibilité, à condition de ne laisser aucune larme m'échapper.

De manière générale, je pense bien m'en sortir puisque ni mes amis ni lui ne remarquent à quel point j'hurle ma détresse au fond de moi. Je le hurle oui... Comme je voudrais crier à pleins poumons tout ce que je ressens pour lui.

Je ne peux pas me résoudre à le faire, puisque mes mots ne l'atteignent plus.

Je ne peux que déposer mes sentiments à l'encre quand j'écris. Sur ces paroles d'amour et de haine. De vérité et de mensonge.

Je l'aime oui, mais je ne le déteste pas. Ce que je déteste, c'est sa façon d'agir, sa façon de nier et de fuir. Je déteste oui qu'il n'assume pas ses sentiments. Car, quoi qu'il me dise, je suis convaincue qu'il m'aime toujours. Au fond de moi, je le ressens. Et j'espère que les mots qu'il déposera sur notre morceau me prouveront que j'ai raison.

Il a tenu à l'écrire avec moi, c'est que quelque part lui aussi doit avoir des choses à me dire, des choses qu'il n'ose pas prononcer sans les poser sur une mélodie pour les accompagner.

Je me raccroche à ce dernier espoir qui est de savoir s'il m'avouera, ou non, le fond de sa pensée puisqu'aucune de mes supplications ne l'a jusqu'à aujourd'hui incité à le faire... Et je suis peut-être bien trop naïve d'imaginer que tout ce qu'il fait n'est pas simplement pour s'amuser, pour se moquer de moi.

Je veux croire qu'il y a autre chose, je veux croire qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il me dit et je veux croire que, s'il se ravise à chaque fois, c'est parce qu'il a une bonne raison de le faire. Que ce soit de la crainte à l'engagement ou la peur de me blesser, peu importe toutes les excuses qu'il peut bien trouver, tant que son amour est toujours à proximité et que tout ceci ne sont que des prétextes pour le cacher alors, je croirais que les choses finiront par s'arranger.

C'est tout ce qu'il me reste.

L'espoir et notre amour.

Sans ça, ma vie n'aurait plus aucun sens car, sans lui, je ne serais jamais plus réellement vivante puisqu'à présent je suis convaincue que non, il n'y a pas de vie après l'amour...

En attendant, je continuerais d'encaisser. Recevant chacune de ses attaques et mots désobligeants comme des seaux d'eaux gelées en pleine figure avant qu'il ne rallume un doux feu de cheminée pour me réchauffer. Ce contraste de chaud-froid ne pourra que me renforcer.

-Salut ma belle, me susurre William dans mon dos, en me déposant un léger baiser sur la joue pour me saluer.

Il se redresse ensuite pour se rendre devant le réfrigérateur, tandis que je l'observe en sortir une bouteille de jus d'orange, assise sur le tabouret du bar.

-Bien dormi ?

Si on ne tient pas compte que je me sois réveillée pas moins de six fois en tournant dans mon lit...

-Comme un chat, je lui annonce avec mon plus beau sourire de façade.

-Avoue. Tu dormais mieux avec moi, me consulte-t-il en souriant.

Il laisse supposer qu'il devine que ma nuit a été agitée.

-Je dors mal en ce moment, j'admets.

COVER PLAY : Tome 4 : Déteste/Désire moi, passionnémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant