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— Enlèves tes sales pattes sur lui, gueula-t-il.

— Ou sinon quoi ? Regardes-toi, tu es incapable de bouger.

   Les mains menottées dans le dos, Nabil se dandinait dans tous les sens, essayant vainement de se défaire des liens qui le maintenaient prisonnier. Le jeune homme tentait de se lever, mais la chaîne enroulée à sa cheville lui brûlait la peau à tel point que se mettre debout devenait impossible. Il grogna. Dans une énième tentative, il donna un coup dans le vide.

— Je vous le jure, je vais tous vous buter.

— Ah ouais, et comment tu vas t'y prendre dis moi ? ricana le garde qui faisait les cents pas.


— Ne me sous-estimez pas.

   Le garde et ses acolytes se moquèrent ouvertement du garçon qui ressemblait plus à un animal en détresse qu'à un sauveur.

— Eh bah voyons, notre supernova qui joue au héro, la grande classe. Mais tu comptes sauver qui, lui ?

   Il pointa du doigt le garçon allongé au sol, le corps recouvert de bleus et de sang, à moitié mort.

— Ce n'est qu'un cadavre ambulant. On va bientôt lui régler son compte. Tu devrais plutôt t'inquièter de ton sort, la nova. Il est fait comme un rat.

— Laissez-le tranquille.

   Nabil reçut un coup en pleine face. Il grimaça sous le choc. S'en suivit un balais de coup de pieds dans le ventre. Il fût obligé de se plier en deux, tel un foetus. De ses blessures par balle, il perdit davantage du sang. Bientôt, il serait complètement vidé, complètement mort.

— À ce rythme, tu vas finir par le tuer, intervint une voix plus forte.

   Nabil tressaillit. Il écarquilla des yeux, troublé. Cette voix, c'était lui, son assaillant, « N ».

— Et c'est ce qu'il mérite pour avoir tenter de s'enfuir, rétorqua le garde en se rapprochant de Nabil.

   Il s'accroupit en face du jeune homme allongé par terre et le tira par les cheveux. Nabil grinça des dents.

— Une fois qu'on entre, on ne ressort que mort, lui chuchota-t-il à l'oreille.

   Le garde le lâcha brusquement et s'adressa à son supérieur. Sa voix grave combla le silence de la pièce crade dépourvue d'équipements. Seules des chaînes traînaient sur le sol peuplé d'insectes de tout genre.

— Laisse-moi leur régler leur compte à tous les deux. Je veux leur faire payer leur odace.

   N fut à deux doigts d'accepter la proposition de son fidèle équipier, mais une oeillade glissée vers le blond le fit changer d'avis. Il était beaucoup trop tôt pour se débarrasser de lui.

— Charge toi du plus jeune, il ne nous ait plus utile. On garde l'abruti.

— Non, s'il te plaît ne fais pas ça. Tuez-moi si vous voulez, mais laissez-le je vous en prie. C'est moi qui ait monté ce plan.


L'assaillant se saisait d'une boite d'allumettes et lui jeta un regard torve.

— Impossible. Tu es beaucoup trop bête. N'essaies pas de jouer avec moi, Nabil. On sait tous que c'est Miles qui est à l'origine.

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant