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Son nom, Orlondo Rivera.

Trente et un an, originaire de la ville d'Addington Village. Homme aux cheveux sel et poivres et aux yeux gris. Plutôt pâle de teint et doté d'un visage grêlé. Grand d'un mètre quatre-vingt quinze et robuste comme un chêne. Ancien boxeur du célèbre camp d'entraînement Rocky Ring où il exerçait le kick-boxing. Orlondo quitte le monde de la boxe après une humiliante défaite pour finalement intégrer la Croix Rouge.

Il avait été déclaré mort deux ans auparavant, durant la fusillade contre la Croix Rouge, mais son corps n'avait pas été retrouvé. N'ayant aucun signe de vie de sa part contrairement aux autres membres du gang dont on entendait parler, son cas avait vite été oublié. Le voir débout, les mains menottées dans le dos et conduit dans la salle d'interrogation en surpris plus d'un au poste de police.

L'officier Chapman, qui le tenait fermement par le bras, le fit entrer dans la salle. C'était une pièce assez grande aux murs d'un gris terne, équipée de caméras à chaque coin qui enregistrait exactement tout. Le détenu fut obligé de prendre place sur l'un des deux sièges de la seule table qui trônait au centre de la pièce à peine éclairée par une lampe blanche. Le chef de la DEC occupa l'autre chaise tandis que Chapman s'adossa au mur juste derrière le détenu. L'officier avait les yeux fermés, donnant l'impression de ne pas être intéressé alors que ses oreilles étaient grandes ouvertes.

Orlondo se tourna vers la grande vitre blindée noire sur le mur en face de la table en fer et sourit. Nabil, qui se trouvait dans la pièce adjacente, retint son souffle. Il eut la mauvaise impression que Rivera savait qu'il était là. Accompagné de l'agent Marlyn Stevenson, Léonard, Luda, Kharis et Heley, eux aussi visionnaient l'interrogatoire.

— Et dire que nos radars n'ont pas pu le détecté pendant deux ans, souffla le technicien principal.

— Il est revenu d'entre les morts, ironisa Marlyn.

Enfin, théoriquement.

Le voir n'avait rien de surprenant pour Nabil. Au sein du gang, Rivera était surnommé le déserteur. Parce qu'il était discret, quand il le voulait bien sûr, et parce qu'il se faisait rare. Durant tout son séjour au sein de la Croix Rouge, Nabil ne l'avait vu qu'une ou deux fois. Rivera passait son temps à remplir les missions secrètes que lui confiait Nolan. Le tuer aurait été bien trop facile.

— Quel était le but de cette attaque?

Clairement amusé par la question du chef de la DEC, le détenu s'assit confortablement sur sa chaise métallique avant de répondre.

— C'est tout ce qui vous intéresse, savoir pourquoi on a attaqué le musée ? Tu peux me demander mieux. Par exemple, notre cachète secrète.

— Comme si tu allais nous le dire.

— Je pourrais c'est vrai, mais j'ai plus peur de ce que N pourrait me faire plutôt que de vous.

— Répond à ma question, lui intima Othman d'un ton pressant.

— Tu sais, tu peux toujours me demander autre chose.

Othman donna un coup sur la table et le foudroya du regard. Au lieu d'avoir peur et de se renfrogner, Rivera sourit davantage. Il faisait exprès de l'embêter, remarqua Nabil, pas du tout rassuré par la direction que prenait l'interrogatoire.

— Du calme mon vieux, y'a pas le feu, dit Rivera, pas le moins déconcerté par l'imposante stature du chef de la DEC.

— Ne me demande pas de me calmer alors qu'à cause de vous, un de mes agents et un civil ont été blessé.

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant