Épilogue

33 3 6
                                    

Un mois et demi plus tard...

— Je déclare l'affaire « La Croix Rouge » officiellement classée, dit Othman alors qu'il levait sa bouteille de bière devant lui.

L'enquête avait pris du temps, des années toutefois, il y était arrivé. Malgré les innombrables obstacles et les tâtonnements, il avait finalement réussi à les coincer. Ce, grâce à ses compagnons de la BCBH, mais aussi grâce à la précieuse aide de Nabil Tryniski et de sa bande d'amis.

Il trinqua avec ses collègues, venus fêter l'événement dans la grande demeure des Slavkin et porta la bouteille à ses lèvres. Ses paupières frémirent de béatitude lorsque le liquide frais au goût prononcé lui coula dans la bouche.

Il se sentait revivre.

Le mois et demi qui avait suivi l'extinction du gang fût chargé de boulot de toutes sortes. Lui et son équipe s'étaient vus crouler sous les tonnes de paperasse, d'interrogatoire et de recherches parce que le directeur de la BCBH avait voulu un rapport complet et détaillé des événements. Sans parler des divers interview auxquels ils avaient eu droit. Les journalistes ne les lâchaient plus.

Le bâtiment administratif de la brigade criminelle fût envahi par les rédacteurs et les paparazzi avides d'en connaître davantage sur les circonstances qui avaient conduit au « massacre » comme ils aimaient nommé cet événement marquant, mais surtout à l'arrestation de Neville Sullivan reconnu comme étant l'informateur du gang et de son père, accusé pour paris illégaux.

La nouvelle avait fait le tour de la ville en moins de quarante-huit heures. Et les répercussions n'en furent que désastreuses pour la famille Sullivan qui vit son taux de bourse faire une chute libre, son image ternie, ses actionnaires et collaborateurs disparaître les uns après les autres. Notamment Harry Wheeler consterné par ce scandale. Non seulement, une indemnité leur avait été demandée pour dédommager la famille de ce banquier de la BICBH, victime du complot entre le gang et les Sullivan, ainsi que les autres disparus.

Rétablir l'ordre après une pareille commotion fut pénible, mais Othman y était arrivé. Et maintenant que le calme était revenu à Biggin Hill, il allait pouvoir rentrer souvent tôt du boulot et s'accorder un peu plus de temps. A commencer par se faire des soirées jeux vidéos avec Ivan et Luda.

Othman jeta un coup d'œil à son cousin complètement guéri de ses blessures. Son désir de vivre lui avait permis de se réveiller du coma dans lequel il était plongé après une semaine et de suivre un traitement qui l'avait remis sur pied.

Assis sur le canapé avec Erein à ses côtés, il vit Ivan souffler quelque chose à sa belle-sœur qui gloussa et sourit. Les voir heureux lui faisait plaisir. Eux aussi se remettaient peu à peu des événements.

Les choses reprenaient leur cours normal.

— Eh bien, vous avez commencé les festivités sans moi, salua Marlyn en entrant dans la pièce.


— T'avais qu'à ne pas arriver en retard, lui dit son supérieur d'une voix faussement teintée d'agacement.

L'agent Stevenson se prit une bouteille dans la glacière posée à l'entrée et s'approcha de lui. Son supérieur la gratifia d'un sourire quand elle le prit dans ses bras.

— D'à peine dix minutes.

— Dix minutes ? rit-il. Une heure tu veux dire.

— Fallait bien que je me pomponne un peu.

Et elle était magnifique dans son jean noir, son débardeur par dessus lequel elle mit une veste en cuir et ses bottines.

— Ah vous les femmes. On vous comprendra jamais. Nath est encore pire.

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant