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Les rayons du soleil provenant de la grande fenêtre eurent raison de lui. Nabil ouvrit lentement les yeux, s'habituant à la vive lumière qui éclairait la pièce.

Allongé, il observa d'abord le plafond d'un blanc cassé d'où était accroché un lustre à suspension filaire de couleur noir et en forme de globe terrestre. Puis dévia son regard sur le reste de la pièce principalement décorée en noir et blanc qu'il ne reconnut pas. La panique le submergea lorsqu'il se rendit compte qu'il n'était pas chez lui, encore moins dans sa chambre.

Nabil se leva brusquement du lit. Tout son corps lui fit mal et une migraine atroce lui tarauda les tempes. Il poussa un gémissement rauque.

— Non, mais ça va pas ? Fais attention, tu vas rouvrir tes plaies.

Annaelle accourut vers lui. Il la regarda avec des yeux ronds, surpris de la voir. Il ne dit mot quand elle le força à se recoucher doucement et s'exécuta. Il ne la quitta pas du regard alors qu'elle tirait la couverture sur lui.

— Fais doucement si tu veux te lever, il ne faut pas enlever le bandage autour de ton abdomen.

C'est seulement à ce moment qu'il prit réellement conscience de sa condition. Il remarqua les bandages autour de ses mains, de son ventre et effleura le pansement qu'il avait au dessus de l'œil droit.

Encore un peu étourdi, il ne se souvenait plus de ce qui s'était passé, ni comment il se avait atterri dans ce lit étranger.

— Il faut que tu te reposes si tu veux récupérer, lui dit Annaelle en poussant les mèches qui lui couvraient les yeux.

La jeune femme s'éloigna pour aller récupérer le plateau contenant carafe, verre et cachets qu'elle revint mettre sur la commode près du lit.

— Les médecins te disent de prendre deux cachets si tu as encore mal.

— Où suis-je ?

— À la maison.

— Comment j'ai atterri ici ?

— Les gardiens t'ont transporté, toi et Neville jusqu'ici. Vous étiez inconscients et salement amochés.

Ses souvenirs lui revinrent aussitôt. Nabil écarquilla des yeux, se leva brusquement et manqua de tomber. Ayant de nouveau mal, il se prit la tête entre les mains et grogna. Il eut l'impression que son crâne allait exploser.

— Non, mais tu vas écouter ce qu'on te dit, gronda la cadette de sa copine. Je t'ai dit de rester tranquille.

L'ex-détenu retira la couverture et mit pieds au sol. Son mouvement éveilla sa douleur à la côte. Il grimaça. Annaelle paniqua et l'empêcha de se mettre debout.

— Tu comptes aller où dans ton état ? Recouches-toi immédiatement.

— Elle est où, Heley ? Emmènes-moi la voir, s'il te plaît.

— Plus tard, il faut d'abord que tu récupères.

— Dis-moi qu'elle va bien.

L'inquiétude qu'elle lut dans son regard l'attendrît. Elle vit à quel point il tenait à son aînée et ce fait la rassura.

— Elle va bien ne t'inquiètes pas. Elle se repose dans sa chambre.

Il soupira, libéré d'un poids lourd sur le cœur.

— Quand tu iras mieux, on ira la voir.

Il acquiesça et se recoucha comme elle le lui avait demandé.

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant