Quarante-quatre

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C'est le dernier chapitre T_T
Mon dieu c'est la fin d'un travail de trois mois intenses. J'en reviens pas que je m'apprête à poser les derniers mots.

Je suis la première à sortir de table ce soir. J'ai encore en tête toute cette semaine. Cass est au courant...Cass est au courant. Je ne sais pas comment décrire l'angoisse qui nous a frappé. On savait que ça devait arriver un jour où l'autre mais je m'étais toujours imaginé que ce serait nous qui lui annoncerons. Au lieu de ça, elle l'avait appris de la pire des manières. Sur l'échelle des trahisons, j'ai atteint le toit. Je me sens minable en tant que meilleure amie. Mon appétit en est d'ailleurs coupé. Je quitte la table, mon assiette à demie remplie. Ce n'est pas dans mon habitude de gâcher la nourriture.

Je ne saurai dire si ma petite mine questionne mes parents. Ils m'ont regardée d'un air septique toute la soirée mais n'ont posé aucune question pour autant. De simples problèmes d'adolescents.

Je tourne dans mon lit tel une âme égarée dans l'au-delà. Un coup la couverture me tiens trop chaud et un coup je prends froid quand je ne l'ai pas.

L'écran de mon téléphone s'allume. Je pensais l'avoir retourné justement pour éviter d'être dérangé. Je ne suis pas d'humeur à bavarder ce soir. Et si c'était Casey m'annonçant que sa soeur renie notre amitié à tout jamais. Elle avait pris cette décision en deux jours ? Ou pire, peut-être que les autres aussi se sont mis du côté de la jumelle. Sont-ils au courant de l'origine de notre altercation ? Non, je n'irai pas jusque-là. Surtout que cogiter sur des ondes négatives ne m'aidera pas à aller mieux.

Pourquoi Cassidy enverrait un message pour la retrouver en urgence à la cabane ? Un vendredi soir qui plus est. Elle l'a envoyé dans la conversation groupée alors il se peut que ça ne me concerne pas moi. Depuis les récentes révélations en milieu de semaine, un froid s'est dressé entre elle et moi. C'est évident que je ne figure plus dans la liste des personnes sur qui compter en cas de pépin. Pourtant elle avait écrit " venez tous ". Elle s'adresse à toutes les personnes qui recevront se message. Dont Casey. Dont moi. Bon...de toute manière le sommeil ne venait pas à moi.

— Je sors.

— Je pourrais savoir où tu comptes filer de la sorte ? Depuis quand, tu ne donnes pas de précision sur tes sorties, nocturnes qui plus est ? je rebrousse chemin.

— Désolé, j'ai la tête en l'air. Cassidy a besoin de nous pour une affaire urgente. Je reviens vite.

— Ces gamins vont nous rendre chèvre Stanley.

— On va devoir remettre à plus tard l'idée d'un autre enfant. Donnons d'abord son baluchon à la première.

Je les laisse dans cette conversation. Je ne voudrais pas entendre des choses qui me mettraient des images en tête. Le supplice.

Je tire mon vélo sur la route. Le soleil ne tardera pas à se coucher, encore quelques heures. Je n'ai pas besoin d'allumer la petite lumière de mon guidon. Je me demande bien dans quelle panade peut être la blonde pour en faire une affaire d'état. Elle a sollicité notre aide à tous alors que nous avons mis à feu et à sang le drapeau blanc il y a peu. Surtout, elle avait accompagné son message d'émoji en forme de sirène d'alarme. Quelque chose cloche au point qu'elle n'ait pas la possibilité d'expliquer un minimum la situation.

Il n'y a pas quarante chemins pour sortir de la ville. Cela explique que je croise les garçons en courant dans la rue. Dans d'autres circonstances j'aurai ris en les voyant essoufflés tels des phoques. Ma petite Sidney n'est pas loin, planche à la main. Je pense qu'on a pris ce message de panique au premier degré. L'un de nous est dans la merde. Rancunes ou pas, on ne se laisse pas tomber. À chacun sa foulée, on arrive presque à la cabane dans la même seconde.

Pourquoi m'avez-vous enterré ? (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant