On quitte Sidney devant notre salle. Du moins, c'est elle qui part la première étant donné que son cours se déroulera dans une salle un peu plus loin. Elle a le nez plongé dans son téléphone, à parcourir des photos de femmes aux teintures variées. Si concentrée dans ses recherches, elle ne porte pas attention au monde aux alentours et heurte un groupe arrivant en face d'elle.
Hilare, Cass et moi nous tordons de rire dans l'encadrement de la porte. Notre amie se confond en excuses et récupère les deux téléphones qui ont basculé vers le sol, avant d'en tendre un vers la fille face à elle. La prochaine fois, elle surveillera un peu plus ce qui se passe près d'elle.
La fille tourne l'objet entre ses mains en fronçant les sourcils. Aujourd'hui, Sidney débute vraiment très fort. Elle réajuste son sac puis échange le téléphone dans sa main et celui que lui rends son interlocutrice. Il ne nous en faut pas plus pour nous bidonner de nouveau. Mon ventre et mes joues commencent à me faire mal à force de se tordre. Cass se tient même au mur.
Nos rires d'orang-outang doivent être plus bruyant que ce que j'ai pu croire car, toutes deux se tournent soudainement vers nous. Telle des professionnelles, nous adoptons un visage neutre afin de dissoudre tout sentiment à notre égard. Nos traits se détendent dans l'immédiat. Nous ne vous regardions pas voyons.
J'essuie les larmes sous mes yeux. Cassidy reprends son souffle. Sidney décide de repartir du couloir à reculons tout en nous chuchotant au loin que nous pouvons aller nous faire voir. À sa place, je regarderais plutôt qui circule auprès de moi.
Maintenant que nous sommes bel et bien revenus sur terre, nous allons pouvoir enfin fouler le carrelage de la classe. Notre professeur n'est pas encore arrivé mais plusieurs élèves ont déjà pris place. Il est préférable que nous allions nous asseoir nous aussi. Au risque de devoir se regarder à plusieurs mètres de distance pendant cette heure de cours.
— Tu ne m'avais pas dit que Casey était venu à la fête des voisins.
— Je dirai qu'il s'est surtout imposé. Pour rester qui plus est avec Ulys. Tu n'imagines pas à quel point ils ont pu être emmerdant même à une distance raisonnable de moi.
Intérieurement, je jubile en repensant à ce weekend passé. On s'était mélangé à tous ces adultes et autres ados après avoir débattu sur les burgers végétariens. C'est vrai qu'Ulys est souvent resté dans nos pattes, à mon grand damne. Mis à part ça, nous avons réussi à passer l'après-midi avec jamais plus d'un mètre d'écart. Ce que je ne compte pas raconter à Cassidy. Ma mère qui profitait de ma présence et de ma gentillesse n'a pas pu empêcher ça non plus.
Encore moins quand j'ai prétexté l'emmener dans ma chambre pour lui donner un objet à l'attention de Cass. Utiliser sa meilleure amie comme base de mensonge n'est pas une idée angélique, néanmoins, aux vues de nos liens soudés, cela n'a éveillé aucun soupçon.
— Si j'avais su qu'il convaincrait ta mère de le laisser entrer aussi facilement, je serai venu moi aussi, tu le sais n'est-ce pas ?
— Bien entendu ! Ce n'était pas pareil sans toi.
Un demi-sourire se forme sous mon nez. Ça va de soi que j'aurais grandement aimé qu'elle soit là. Le matin, j'étais prête à déménager plus près de chez elle juste pour qu'elle soit dans le périmètre des maisons invitées.
Mais après avoir vécu cette journée avec l'autre jumeau, je sais que si les deux m'avaient rejoint, tout ne se serait pas passé comme ça a pu se dérouler. Sans y réfléchir, c'est avec Cassidy que j'aurai fini la fête. Tout comme c'est avec elle principalement que je me serai amusée tout au long de la journée. Et cela, sans aucun doute.
— Ma préférée des Davis restera toujours la fille avec qui j'ai pu me balader nue sur une plage pendant que nos parents nous couraient après, les couches à la main.
— On avait quatre ans ! Avec un âge plus élevé, on aurait réussi à se cacher autre part que derrière le sauveteur.
— Un peu de silence, nous allons commencer.
On regagne notre calme rapidement. Aujourd'hui, c'est la journée du travail de mes abdominaux on dirait bien. Je n'avais pas porté attention que la porte s'était fermée et que notre professeur d'histoire avait pris place à son bureau.
Je reçois soudainement une boulette de papier en pleine tête. Elle vient finir son chemin sur la surface plate de ma table. C'est quoi ça encore ? Qui est le petit malin de la classe qui souhaite jouer à ce petit jeu de merdeux ? Dans une autre vie, j'ai été championne olympique au lancé. C'est mal choisir de vouloir m'affronter dans ce contexte-ci.
Je remonte la trajectoire en sens inverse jusqu'à tomber yeux à yeux avec un des garçons de la classe. La tête appuyée sur sa main, il devait attendre notre eyes contact. Mon ancien petit copain fait vibrer ses doigts pour me saluer au loin.
Bizarrement, l'envie de jouer m'a quitté. Il ne mérite qu'une seule chose, que je me hâte de faire. Je relève mon poing à hauteur de mon visage et mon autre main vient faire un mouvement de moulinet à côté. Cela actionne mon majeur qui vient se dresser dans sa direction.
— Ornella vous avez besoin d'aide ?
La voix grave de notre historien en chef de dernière année se projette à mes oreilles.
— Hum et bien non, non je suis sûre que non. J'étirais juste les muscles de mon doigt. J'en aurai besoin pour écrire.
— Concentrez-vous. J'espère que votre attention sera plus efficace que ce mensonge que vous essayez de me faire avaler.
J'opine de la tête, et fait mine de farfouiller le monde perdu au fond de ma trousse. Ce n'est que quand je suis certaine que le prof est retourné à son cours que je la redresse.
Je trace une ligne à l'aide de mon pouce sur ma gorge. Je vais étriper ce garçon de l'autre côté de l'allée à la fin de l'heure. Je compte bien le réduire à un gabarit plus petit qu'une nanomolécule. Il ne trouve rien de mieux qu'appuyer sur son coeur, signe de la continuité de sa comédie. Quand je me serais occupé de ton cas, tu regretteras de ne pas avoir agis différemment. C'est Ornella Fox qui te le dis mon petit.
Cassidy m'envoie son coude pour me ramener à une attention plus exemplaire. Voire à une attention tout court. Il ne faut pas qu'elle s'inquiète, j'ai terminé mes mauvais agissements.
Je me tourne vers le tableau afin de commencer à suivre une bonne fois pour toute le cours. Mais c'est sans compter les deux sourcils froncés de notre professeur, portés vers moi. Je pourrais parier ma plus belle veste, qu'il me regardait déjà quand j'ai mimé ma menace de mort.
Pitié, dites-moi que c'est une blague.
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Pourquoi m'avez-vous enterré ? (en correction)
Bí ẩn / Giật gân"Ornella, une adolescente qui ne se laisse pas marcher dessus, doit participer à une expérience scientifique, afin de se rappeler pourquoi elle a tué sa meilleure amie" _________________________ Bienvenue en 2078 ! Les voitures n...