38/ Essai non transformé

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La porte de la chambre s'ouvre si brusquement que Céleste saute littéralement de sa chaise de bureau, renverse son téléphone qui tombe au sol en arrachant les écouteurs qu'elle avait dans les oreilles.

– Mais ça va pas ! On ne vous a pas appris à frapper aux portes avant de les enfoncer ? Qu'est-ce qui vous prend ! hurle-t-elle à l'adresse de Galeazzo statufié dans l'encadrement de la porte.

La jeune fille porte une seule et unique longue chemise blanche qui dévoile une très grande partie de ses jambes nues. Il devine sa silhouette à travers le tissu léger. De grosses chaussettes lui servent de chausson. Ses cheveux sont détachés, chose rare qu'il n'avait jamais eu la chance de voir jusqu'à présent. Il est subjugué.

– Sortez immédiatement ! hurle-t-elle de nouveau en le voyant la fixer avec de yeux qu'elle aurait qualifiés de curieux, à défaut d'avides.

Galeazzo ne sort pas. Il se contente de se retourner.

– Je cherchais Gianna. Elle m'avait certifié qu'il n'y avait qu'elle dans l'appartement. J'ai eu peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, dit-il d'un ton aussi détaché que possible. Ce qui lui demande un effort.

– Gianna ? Mais elle est allée chez une amie pour déposer je ne sais quoi ! Elle m'a dit qu'elle reviendrait d'ici une heure, répond Céleste sur la défensive en se trouvant un pantalon et un pull rapidement.

Puis elle se souvient de la chute de son téléphone.

– Merde ! Merde ! Merde ! jure-t-elle en l'attrapant au sol.

Galeazzo s'est retourné vers elle pour tenter de comprendre quel autre drame vient d'arriver. Il soupire en la voyant juste manipuler l'appareil.

– Ça n'est pas grave, dit-il. C'est juste un téléphone. Tout est sur la carte. Vous n'aurez rien perdu.

Elle relève le visage et darde sur lui un regard qui lui rappelle celui qu'elle a eu la nuit où elle a fui le palazzo. Ça n'est pas seulement la lune qui lui donne cette couleur étrange proche de l'argent. La colère aussi.

– Pas grave ?!! Mais vous vivez vraiment dans un autre monde, vous !! Qu'est-ce que vous croyez ! Vous pensez que si je ne suis pas rentrée pour les vacances dans ma famille, c'était par pur plaisir de me retrouver seule pour les fêtes ! Je n'ai pas les moyens ! Ça imprime ! Alors un autre téléphone n'est même pas envisageable !

– Vous n'étiez pas seule pour les fêtes, manifestement.

C'est la seule chose qui lui soit venu à l'esprit. Le fait qu'elle n'ait pas les moyens de se payer un billet de train ou un nouveau téléphone n'est pas un vrai problème. Il lui en payerait un autre, si ça n'est que ça. Pas contre, ces nouveaux amis lui posent problème. Surtout les deux jeunes hommes souriants à ses côtés. Galeazzo n'a pas pu résister. Il a regardé le téléphone de sa sœur dès qu'il en a eu l'opportunité.

– Je n'étais pas seule ? Comment... Peu importe ! Même si ce que je fais de mes soirées ne vous regarde pas. Mais absolument pas !

– Non ! C'est vrai ! Mais si vous arrêtiez de vous poser en victime, ce serait peut-être pas mal.

– En victime ! Je ne suis pas une victime ! Ok ! J'ai besoin de ce téléphone ! Bordel ! lâche-t-elle en frappant du poing sur le bureau qui couine sous l'assaut.

Forte de ses nouvelles résolutions, Céleste se sent soudain puissante. Ce qui est tout à fait étrange aux vues de sa position face à Galeazzo.

– Je vous en trouverai un autre, dit-il froidement.

– Pas question.

– Pardon ?

– Je ne veux plus rien vous devoir, vous vous souvenez, M. Malatesta !

Ce « M. Malatesta » a été lancé avec un certain mépris. Il accuse le coup. Mais la douleur est si intense qu'il se demande brièvement comment il tient encore debout. Cette distance qu'elle met délibérément entre eux lui est intolérable. Au moins, c'est clair maintenant. Il ne peut ignorer plus longtemps ce qui l'anime, lui. Mais il ne s'y abandonnera pas. Il ne rampera pas. Jamais.

– Très bien, Mlle Melville. Je m'en vais. Vous direz à Gianna que je l'attends en bas si elle rentre sans que j'aie pu l'intercepter.

Romance à l'italienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant