– C'est le lustre. Je ne sais pas ce qu'il a, mais il ne fonctionne pas bien, dit Gianna en appuyant sur l'interrupteur. Là, tu vois ! Ça s'éteint et ça revient...
– C'est bon. Ce doit être une ampoule... je vais regarder...
– Je vais te chercher un café en attendant.
– C'est ça. Fais donc ça.
Gianna ne va pas du tout à la cuisine. Elle sort et se dirige tout droit vers la chambre de Céleste. Elle frappe très doucement à la porte pour que Azzo n'entende rien. En même temps, il fait tant de bruit avec l'échelle qu'il est peu probable qu'il s'aperçoive de quoi que ce soit.
– Gianna ?
– Oui, carina. J'aurais besoin de toi. Il y a un réparateur dans le salon. Pour le lustre. J'aimerais que tu gardes un œil sur lui le temps que je descende chercher des ampoules.
– Je peux aller chercher les ampoules, si vous voulez.
– Non. Pas... avec cette tête là, et habillée comme ça ! Le pauvre Pietro risque d'avoir une attaque !
Céleste fait la grimace. C'est vrai qu'après la douche, elle n'a pas fait trop d'efforts. Elle porte son éternelle chemise blanche avec un bas de pyjama orange et des grosses chaussettes bleu. Elle a simplement ramené ses cheveux en un vague chignon avec l'un de ses crayons en guise de pique.
– Allez ! Vas-y !
La porte du salon se ferme vivement dans le dos de la jeune femme. Le claquement fait se tourner l'homme en bras de chemise sur l'échelle. Cazzo! Galeazzo ! Céleste tente immédiatement de rouvrir la porte. Impossible. Elle est fermée à clé.
– Gianna ! Ouvrez cette porte ! Ça n'est pas drôle du tout ! Ouvrez ! crie-la jeune femme, furieuse, en frappant contre le battant.
– Personne n'a dit que ça devait être drôle. Mais si je ne vous aide pas, on y sera encore à noël prochain ! Vous avez des choses à régler tous les deux ! Réglez-les et j'ouvrirai !
– Nonna ! gronde Galeazzo en frappant la porte du plat de la main.
Il se tient juste derrière Céleste. Son ombre enveloppe la fine silhouette de la jeune femme. Elle frémit et s'écarte un peu.
– Tu sais que je peux défoncer cette foutue porte !
– Essaye pour voir, Azzo ! C'est du beau chêne. C'est ton grand-père qui l'a posée... Tu ferais mieux de réfléchir...
– Porca miseria ! Nonna ! Ouvre ! crie-t-il.
– Azzo ! Tu te souviens de ce que je t'ai dit à Noël ! Alors, agis !
– Elle ne va pas ouvrir, murmure-t-il à l'attention de Céleste sans la regarder. Elle est plus têtue qu'une mule.
– Je t'entends, tu sais ! Et si je suis une mule, je me demande ce que vous êtes, tous les deux !
Il entend ses pas s'éloigner.
– Mais elle ne peut pas faire ça ! Il doit bien avoir un autre moyen de...
Céleste teste les deux autres portes de la pièce. Puis va au balcon.
– Elle a tout prévu, dit Galeazzo laconique.
– Elle a tout prévu pour quoi ? Parce que je n'ai rien à vous dire ! Vous entendez Gianna ! Je n'ai rien à lui dire ! crie-t-elle en direction de la porte.
Galeazzo fixe Céleste. Elle a le visage rougi par la colère et se tient main sur les hanches au milieu du salon. Avec sa tenue, elle est cocasse. Galeazzo ne peut s'empêcher de sourire. Parce qu'il a beau lui en vouloir, s'en vouloir à lui-même, avoir mal à la tête et se sentir comme un cazzo, il ne peut s'empêcher d'être attiré par cette femme !
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Romance à l'italienne
ChickLitÉtudiante française, Céleste vient d'arriver en Italie, prête pour une année d'étude dont elle a rêvée. Elle est prête à tout donner pour revenir auréolée de succès. Mais c'était sans compter la famille Malatesta. D'abord la fille cadette, Olimpia q...