Au milieu de la matinée, Gianna trouve les deux jeunes femmes enlacées sur le lit de Céleste. Elles portent encore leurs atours de la veille. Pia a même encore un escarpin. L'autre se trouve sur le tapis au pied du lit.
La nonna porte un plateau avec du café et des biscotti. L'odeur chaude et réconfortante éveille les belles endormies. Mais la fatigue et les émotions de la veille marquent leurs visages.
– Et bien, mesdemoiselles, il va falloir vous armer de courage si vous souhaitez sortir aujourd'hui, parce qu'il y aura du travail de ravalement pour vous rendre présentables !
– Nonna !
– Quoi ! Cara Limpa ! C'est vrai ! Vous avez des têtes de déterrées !
Céleste sourit. Gianna a le don d'alléger l'atmosphère avec sa franchise et son impolitesse.
– Merci beaucoup Gianna. Je crois qu'il va effectivement me falloir un bon litre de café pour me remettre la tête à l'endroit.
– Il va te falloir beaucoup plus que ça, ma petite. Parce que tu n'as pas seulement la tête à l'envers.
– C'est vrai Gianna... Je ...
– Laisse, carina. Va te prendre une douche... C'est ce qu'il y a de mieux à faire, dit-elle. Quant à toi Pia, va vite faire pareil, Petrus est dans le salon. Il t'attend. Tu lui aurais promis d'aller je ne sais où avec lui avant son départ.
– Oups.... J'avais complètement oublié... s'exclame Pia en se redressant comme un beau diable.
Céleste lui prend la main avant qu'elle ne disparaisse.
– Merci Pia. Merci pour hier et... pour tout.
– Bah ! Ça sert à ça les amies ! Et attends-toi à me rendre la pareil dans quelques jours quand mon beau grec sera parti... Il va me manquer... finalement... lance Pia avec un petit sourire contrit.
Parce que oui, Olimpia aime Petrus beaucoup plus que prévu. Elle n'a pas envie de le voir partir. Elle a envie de le garder près d'elle... mais elle ne dit rien. Pas pour le moment. Quand elles auront toutes les deux le cœur brisé, elles pourront pleurer ensemble. Pas pour le moment.
Quand Céleste se voit dans le miroir, elle grimace. Son mascara a coulé, de larges cernes ornent ses yeux d'ombres déplaisantes, et ses cheveux partent dans tous les sens. Elle a les joues creuses. Elle n'a rien mangé depuis la veille au matin à part trois petits fours.
Après une bonne douche chaude, le tableau est moins cauchemardesque. À part les traits tirés et les cernes. Mais bon, elle n'a l'intention d'aller nulle part dans les prochains jours. Elle va se replonger dans son travail. C'est le moyen le plus efficace pour ne pas penser aux évènements de la veille, et à Galeazzo Malatesta. Lui, elle va l'effacer de son existence.
Gianna ne l'entend pas ainsi, cependant. Et comme il faut battre le fer tant qu'il est chaud, elle prépare le salon à sa manière. Ferme la porte de sa chambre à clé. Ainsi que la porte de communication avec la cuisine. Elle s'assure qu'il n'y ait rien de préjudiciable sur le balcon et dans la pièce. Puis elle appelle son petit-fils.
Galeazzo répond avec un ton sec. Il est d'une humeur de dogue. Tant mieux.
– Nonna ? Il y a un problème ?
– Oui, Azzo, j'ai un problème. J'ai besoin de toi pour me fixer quelque chose dans l'appartement.
– Nonna ! Tu ne me refais pas le coup, quand même !
– Quel coup ?
– Céleste sera seule et toi disparue.
– Pas du tout. J'ai vraiment besoin de toi ! Quant à la française, elle est déjà sortie. J'ai bien compris que vous étiez deux idiots. Je ne m'en mêle plus !
– Pourquoi tu ne demandes pas à Pià ?
– Sortie.
– Et Giù ? Il est plus près.
– Parce que c'est toi que j'appelle. Et puis Giù est occupé aujourd'hui.
– Moi aussi...
– Très bien ! Trèèèss bien ! Azzo. Je vais me débrouiller toute seule, puisqu'aucun de mes petits enfants ne veut me rendre service ! Tu auras ma mort sur la conscience si je tombe de l'échelle !!! Je viendrai te hanter jusqu'à la fin de tes jours ! Ma che miseria...
– C'est bon ! C'est bon, nonna ! Je viens ! Tu peux sortir la boite à outils et l'échelle. Et prépare du café aussi... j'ai un affreux mal de crâne...
– Ça, je m'en doute, mon petit. Et sans doute pas que ça... murmure Gianna après avoir raccroché.
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Romance à l'italienne
ChickLitÉtudiante française, Céleste vient d'arriver en Italie, prête pour une année d'étude dont elle a rêvée. Elle est prête à tout donner pour revenir auréolée de succès. Mais c'était sans compter la famille Malatesta. D'abord la fille cadette, Olimpia q...