– Qu'est-ce qui vous fait rire !!
Galeazzo d'un geste de la main la désigne de haut en bas.
– Vous... Vous êtes particulièrement en beauté !
– J'aurais dû m'en douter ! Parce que vous, vous l'êtes !
Galeazzo est en tenue décontractée. C'est même la première fois qu'elle ne le voit pas en costume cravate. Il porte un jean et une chemise par-dessus. En fait, il est élégant, même comme ça... elle se mord la joue de dépit, tandis qu'il regarde ses vêtements d'un air interloqué.
– C'est bon ! Vous êtes bien habillé ! Pas moi ! Et alors ! De toute façon, même quand je m'habille correctement, ça ne vous va pas ! Et puis, je m'en fiche de votre opinion !
– Reconnaissez que vous n'êtes pas douée en choix de couleur.
– Quoi ! Ma chemise est blanche !
– Mais votre pantalon est orange !
– Et alors ! J'aime le orange. Le orange ça met la pêche les jours gris ! Et j'avais besoin de...
– Vous aviez besoin de... ?
– Peu importe ! J'ai dit que je n'avais rien à vous dire...
En trois pas, Galeazzo est devant elle. Elle tente une retraite stratégique à gauche, mais un énorme fauteuil lui barre le passage, et à droite, c'est l'échelle. Derrière elle, le balcon. Elle recule.
– Vous préférez sauter par la fenêtre plutôt que de vous trouver dans la même pièce que moi ?
– Qui a dit que j'allais sauter ? Je mets de la distance. C'est tout.
– Et si moi je n'en veux pas de cette distance... dit-il en se rapprochant de nouveau.
Cette fois, elle est prise au piège. Et elle déteste ça.
– Laissez-moi rentrer, dit-elle en tentant de passer sur sa droite.
Il la retient. Elle le bouscule, mais autant déplacer une armoire. Il ne bouge pas d'un iota.
– Gianna a raison. Nous devons parler.
– Je n'ai rien à vous dire.
– Mais moi si.
Céleste relève le visage vers lui. Il la trouve immédiatement charmante avec ses sourcils froncés, ses pupilles d'argent et ses lèvres pincées. Il est pris d'une furieuse envie de l'embrasser, mais il se retient. Ça n'est pas le moment. Pas encore. Il se déplace de deux pas et la laisse passer.
Céleste se précipite loin de lui. Elle se campe entre la commode et le fauteuil, bras croisés sur sa poitrine. Elle ne se rend pas compte que la transparence de sa chemise révèle légèrement ses seins menus. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Elle en a rarement besoin. Sauf pour courir quand ça lui prend. Et c'est rare. Et certainement pas en plein hiver. Bref, elle ne porte pas de soutien-gorge. À quoi ça aurait servi ? Et elle n'y a même pas pensé.
Galeazzo opte pour la tactique d'évitement. Pour garder son calme, il se force à ne regarder que ses yeux. Puis, il place un fauteuil entre eux pour échapper à la tentation de la prendre dans ses bras. L'envie qu'il a d'elle fait déjà rage en lui.
– D'abord, je voudrais m'excuser pour hier soir.
Elle ne répond rien, mais il la fixe avec une telle intensité qu'elle ne peut tenir longtemps.
– Oh ! Si vous espérez que je fasse de même, n'y comptez pas. Vous la méritiez, cette gifle !
– Ok... Je comprends. C'est pour ça que je m'excuse... c'était impardonnable de ... mais je croyais...
– Le mot important c'est « impardonnable ». Donc, vos excuses, vous pouvez vous les garder !
Galeazzo sent la moutarde lui monter au nez. Il veut bien s'aplatir, mais il y a des limites. Elle ne fait aucun effort de son côté pour apaiser la situation. Elle n'est pas toute blanche non plus !
– Dites donc, mademoiselle parfaite, je crois bien qu'hier soir vous m'avez embrassé aussi ! Et pas qu'un peu !
– Peut-être mais... C'était un moment d'égarement ! Et je vous ai bien signifié ensuite que c'était une erreur !
– Le baiser du nouvel an était parfaitement innocent ! C'est vous qui l'avez mal interprété ! J'aurais aussi bien pu embrasser n'importe qui !
– Bien sûr ! C'est vrai ! Alors pourquoi vous n'avez pas emballé vampirella ! Elle était juste à côté ! Elle ne vous aurait pas giflé, elle ! Vue que vous veniez de vous la taper juste avant ! crie Céleste avec colère en abandonnant sa position initiale et en s'approchant.
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Romance à l'italienne
ChickLitÉtudiante française, Céleste vient d'arriver en Italie, prête pour une année d'étude dont elle a rêvée. Elle est prête à tout donner pour revenir auréolée de succès. Mais c'était sans compter la famille Malatesta. D'abord la fille cadette, Olimpia q...