47/ Refuser de s'abandonner

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Céleste en reste muette de surprise un quart de seconde. Ensuite, elle se reprend.

– Vraiment ! Formidable ! Vous y parvenez à merveille ! Bravo !

– Céleste...

– Ne m'appelez pas Céleste ! Nous ne sommes pas amis ! Vous vous souvenez ?

– Je m'en souviens parfaitement.

– Alors, puisque, manifestement, je suis une sorte d'exutoire pour vos frustrations... Je vais aller retrouver Pia et vous oublier au plus vite, dit-elle en tentant de passer sur le côté.

Mais il se décale, et ils se retrouvent face à face.

– Vous ne vous demandez pas pourquoi j'aime vous mettre en colère...

– Je m'en contrefiche.

– Vous mentez.

– Non. Je vous assure que je ...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase. Il s'est penché vers elle, et a posé ses lèvres sur les siennes. Une seule de ses mains a glissé vers sa nuque. Il ne la retient d'aucune manière. Et pourtant, elle ne bouge pas. En fait, elle lui rend même son baiser.

Puis, il se détache d'elle pour fixer l'argent de ses yeux. Et cette fois, c'est elle qui l'attire vers ses lèvres. Elle en veut plus. Ce qu'elle ne s'explique pas. Ce qu'elle refuse de s'expliquer pour le moment. À l'instant, elle veut juste plus de baisers. Plus de caresses.

Brusquement, elle réalise ce qui est en train de se passer. Elle s'écarte de lui vivement.

– Non ! Non ! Non ! C'est... non ! Qu'est-ce que je fais ! Vraiment ! Non ! Ce serait totalement stupide et irréfléchi et ...

Elle disparaît par une porte-fenêtre sans achever sa phrase.

Elle n'ira pas bien loin cette fois pense Galeazzo. Il  va lui laisser le temps de se reprendre. Puis, il ira la trouver. La soirée ne fait que commencer...

Il s'adosse à la rambarde et sort un paquet de cigarette. Il se met à fumer en souriant.


C'est là que Giù le trouve écrasant son mégot.

– Papà te cherche. Il va bientôt faire son discours.

– J'arrive.

À peine réintègre-t-il la chaleur de la salle de réception que Lauren le rejoint.

– Où étiez-vous passé ? Vous avez failli rater le discours de votre père.

– Ça ne peut pas arriver... c'est moi qui ait son texte.

– Évidemment. Vous êtes son bras droit.

– Et le gauche aussi.

– Et ces deux bras musclés seraient-ils disposés à me faire danser après le discours ?

– Pourquoi pas, Mlle Piberg.

– Lauren.

– Lauren.


Pendant le discours, légèrement en retrait derrière son père, Galeazzo scrute les invités avec attention. Pas de Céleste en vue. Il aurait peut-être dû la suivre finalement. Il espère qu'elle n'est pas partie sur un coup de tête comme à noël. Avec elle, tout est possible. L'imaginer seule sur la route de Sienne le préoccupe, mais il ne peut pas sortir. Pas maintenant. Il remarque le regard soucieux de Pia. Elle aussi s'inquiète pour son amie. Puis, il voit Giù quitter discrètement la pièce, sans Sofia. Son frère la trouvera. Il le faut.

Puis, Galeazzo revoit la scène du baiser et commence à réinterpréter ce qui est arrivé. Il sent une colère froide revenir au galop. Si jamais Céleste s'est de nouveau enfuie, il n'ira pas lui courir après. Il a été clair ! Si elle se refuse à lui, c'est qu'elle ne ressent rien pour lui ! Alors à quoi bon poursuivre et se torturer pour rien ! Basta cosi ! Des femmes attirantes et désireuses de partager quelque chose avec lui, ça n'est pas ce qui manque ! Et il croise le regard intense de Lauren Piberg.

Romance à l'italienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant