– Mais vous êtes jalouse, ma parole ! s'exclame Galeazzo avec un demi sourire qui met Céleste hors d'elle.
– Jalouse ! Il ne manquerait plus que ça ! Vous vous prenez pour qui !
– Pour celui que vous avez embrassé avec passion hier, dit-il en écartant le fauteuil qui se trouvait jusqu'à présent entre eux.
– Avec passion ! Non mais vous... Vous êtes gonflé ! s'écrie Céleste en rougissant.
Ce qu'il peut l'énerver ! Et en même temps, il est si... S'apercevant du peu d'espace qui les sépare à cause de son avancée bien peu stratégique, la jeune femme tente de remettre de la distance entre eux. Mais il la retient et l'attire contre lui.
Elle se débat aussitôt. Il tente de l'empêcher de gesticuler. Elle se retrouve très vite adossée au mur. Immobilisée. Son corps contre le sien. Leurs visages si près l'un de l'autre. Trop près. Une fraction de seconde, ils ne bougent plus, les yeux plongés dans ceux de l'autre à la recherche de quelque chose. Un signal ? Une confirmation ? Un besoin mutuel.
Soudain, ils s'embrassent brutalement comme deux bêtes affamées.
Il n'a plus besoin de tenter de contenir sa fuite, elle s'est agrippée à lui comme un petit singe. Il la serre contre lui. Leurs mains cherchant la peau de l'autre. Caressant cette peau soudain découverte. Leurs lèvres embrassant tout ce qui peut l'être. Y prenant goût. C'est frénétique. C'est une passion trop longtemps contenue qui jaillit soudain bien malgré eux. Malgré eux ?
Non, plus maintenant.
Pourtant, Galeazzo se force à se détacher de ses lèvres. Pas qu'il n'ait pas envie d'aller plus loin. Ça non... Bon dieu, qu'il a envie de cette femme ! C'est même indécent comme il a envie d'elle. Mais il n'est pas question de faire tout ce qu'il imagine faire avec elle, ici, dans le salon de nonna Gianna.
La vieille dame doit être bien assez contente de ce qu'elle entend. Ou plus exactement de ce qu'elle n'entend plus.
Il pose délicatement Céleste sur le rebord d'une commode sans pour autant s'éloigner d'elle. Comme si ne plus être près d'elle allait lui être douloureux... C'est exactement ça. Depuis le début en fait. Et c'est ce qui provoque une colère profonde chez lui. Ne pas être près d'elle. Ne pas s'autoriser à être près d'elle. Ne pas parvenir à lui faire comprendre ce besoin qu'il a d'elle. Ne pas parvenir à vaincre ses propres résistances.
– Céleste, et si on arrêtait de se battre... dit-il en lui caressant la joue.
Elle baisse la tête en faisant la moue.
– Je suis vraiment désolée pour hier soir... Je n'aurais pas dû ... avec cette femme...
– Ne parle pas d'elle, alors...
Elle ne l'a pas vouvoyé. Il sourit.
– Tu me rends vraiment complètement dingue, tu sais. Je fais n'importe quoi quand tu es dans les parages, dit-il en lui relevant le visage. Et encore plus quand tu es loin, je le crains.
Elle a encore les sourcils froncés, mais il voit qu'elle se retient de sourire.
– Surtout ne souris pas. Sinon, je ne réponds de rien.
Céleste lui offre son plus beau sourire, juste pour voir. Et elle n'a pas besoin d'attendre longtemps le résultat.
Galeazzo l'embrasse aussitôt avec fougue. Bon sang ! Ce qu'il aime l'embrasser.
Céleste s'abandonne. Elle ne lutte plus contre Galeazzo. Elle a fini de lutter contre elle-même. Et c'est si étourdissant, si spectaculaire qu'elle se demande sincèrement pourquoi elle a fait tant d'efforts pour ne pas connaître ces sensations ? Elle se promet d'en profiter désormais. D'en profiter et de les savourer toutes.
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Romance à l'italienne
ChickLitÉtudiante française, Céleste vient d'arriver en Italie, prête pour une année d'étude dont elle a rêvée. Elle est prête à tout donner pour revenir auréolée de succès. Mais c'était sans compter la famille Malatesta. D'abord la fille cadette, Olimpia q...