9/ Fini de jouer !

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Elle découvre sans grande surprise les dossiers qu'elle a donné le matin même à Conti. Irène se tourne vers Louisa.

— Très drôle, Louisa !

— Effectivement. Je remarque avec quelle vivacité tu t'es jetée sur le tiroir... Ce soir, on sort ! Tu as un besoin urgent de sexe !

Enzo, le petit stagiaire qui se trouve juste de l'autre côté de la cloison de Louisa redresse la tête avec un air ahuri.

— Enzo ! Je t'arrête ! T'es trop jeune ! Pas question de déniaiser un mineur ! Très peu pour moi ! lance Irène.

Le gamin disparaît aussitôt. Elle a juste eu le temps de le voir rougir jusqu'aux oreilles. Louisa étouffe un fou rire.

— Tu es en grande forme ! Ça promet ce soir !

— Passe une heure avec la Vintanier... et tu comprendras !

— Je te laisse cet honneur. Au fait, Salman m'a refilé le dossier que tu n'as pas eu le temps d'achever. Sans doute à cause de la proximité de nos bureaux. Il imagine que tu vas continuer à travailler dessus !

— Je te donne un coup de main quand tu veux...

— Mais le projet de Flore ?

— Ça ira... Je n'ai pas de vie sociale, je te rappelle... Pas de Théo en vue...

Louisa sourit et lui passe le dossier de Salman.

— Peut-être que ce soir... Tu vas rencontrer ton Théo...

— C'est ça ! Et demain des licornes à paillettes vont descendre d'un arc-en-ciel magique pour répandre la paix dans le monde.

— Vous prenez quoi à déjeuner ? Parce que je veux la même chose.

Conti se tient accoudé à la cloison. Louisa a dû le voir arriver. Elle n'a pas pu le louper. Mais elle n'a rien dit ! Et au sourire qu'elle affiche, elle est fière d'elle, en plus !

Conti enchaîne.

— Si j'ai bien compris... c'est une suite de chiffres... Hum... Gros challenge. J'imagine que ça n'est pas votre date de naissance...

Putain de bordel de merde ! Conti sait signer !

Louisa n'en peut plus de se retenir. Elle éclate de rire en se retournant vers son PC. Soudain, elle a du boulot, cette sale lâche !

— Donc. Vous signez.

— Oui. Mais je suis un peu rouillé. J'ai d'abord cru que vous me disiez de venir dîner ce soir dans votre somptueux deux pièces.

— C'est ça ! Pour que vous vous dessapiez sans vergogne ! Très peu pour moi ! Et puis je tiens à la vie...

— Pardon ?

— Vous savez ce qu'est un scud ? Regardez à votre gauche... Mlle Vintanier nous observe. Si vous ne vous éloignez pas rapidement, je suis morte pour la nation... Ce qui serait vraiment dommage ! Il faut bien le reconnaître ! Alors imaginez si vous mettiez un pied chez moi ! C'est une bombe nucléaire qu'elle me réserverait !

Conti sourit et s'en va vers le bureau de Nicole Moreau.

Bon, ça aurait pu être pire.

Et puis, Irène voit le regard de Flore Vintanier sur elle. Oh ! Cazzo ! Elle vient de se faire une ennemie pour la vie ! C'est pas comme si c'était sa chargée de projet !

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