25/ Mourir peut attendre

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Irène et Louisa sont allées fêter la fin de la « pire salope de tous les temps » Vintanier, dans un bar-club. La musique est assourdissante. Des gens dansent entre les tables. Le sol est jonché de trucs non identifiables, et les lumières donnent un teint digne des années 90 à tous les malheureux clients. Pas facile de paraître à son avantage... mais ça drague sec quand même.

Irène redoute d'aller aux toilettes. Ça doit conclure là-bas et ça ne l'enchante pas d'aller se soulager parmi les gémissements et autres grognements de plaisirs factices et surtout expédiés dans la crasse et les germes. Elle grimace rien que d'y penser.

— À la pire gourgandine de tous les temps ! Bon vent ! crie Louisa en levant son verre pour le boire.

Irène la regarde en souriant. Elle lui prend rapidement son verre avant qu'elle n'en ait bu le contenu !

— Mais pourquoiiiii !

— Parce que tu es ronde comme une queue de pelle et que je ne vais pas pouvoir te porter ! Je suis trop fatiguée moi-même. D'ailleurs, on devrait rentrer. Je suis au bord de la syncope. Donc maintenant, tu es à l'eau claire jusqu'à ce que tu puisses marcher ! s'exclame Irène qui sirote son jus de fruit avec une paille.

— T'es dure ! Tu sais ça ! T'es dure !

— Ouaip, ma Louisa... Je te rappelle la fois où tu as redécoré ton appart en vomissant tripes et boyaux...

— Ne parle pas de vomir...

— Tu n'es pas assez saoule ! Bon, je vais te chercher un truc à manger... Je peux te laisser deux minutes sans que tu fasses un truc con.

— Con comme quoi ?

— Emballer le premier venu, t'effondrer sous la table, boire ce fichu verre cul sec... j'en ai d'autres si tu veux.

— Basta cosi. Je sais me tenir.

— J'ai un doute, dit Irène en remettant son amie d'aplomb sur son siège.

Elle soupire et lui prend son sac avant d'aller vers le bar. Ça lui est déjà arrivé de se faire faucher ses affaires dans un endroit comme celui-là. Certains n'ont aucun scrupule. Elle demande si il y a des trucs à grignoter. Le barman lui rit littéralement au nez et refuse de lui servir un verre d'eau.

Bon, ça s'annonce mal. Irène a besoin d'aide. Elle ne peut vraiment pas soutenir physiquement Louisa jusqu'à un improbable taxi. Elle est au bout du rouleau elle-même. Elle prend le téléphone de Louisa et cherche le numéro d'urgence de la belle blonde qui est en train de se faire baratiner par deux types.


— Hé ! C'est bon ! Elle est avec moi ! Dégagez !

— C'est ta coooopine ?

Ok, il y en a au moins un aussi allumé que Louisa.

— C'est mon amie. Oui. Et on s'en va. Allez viens Louisa. Le taxi ne va pas tarder.

— Faut pas le prendre comme ça... on discutait juste. Allez, restez... la soirée va être encore plus sympa avec nous...

— Non. Désolée. Mais on bosse demain. Faut qu'on y aille.

— Allez ! Quoi ! Vous faites quoi ? Allez ! Restez ! s'exclame le second en attrapant Louisa par la taille.

La belle jeune femme se laisse faire en souriant. Elle est vraiment totalement saoule. Pourtant, Irène ne l'a pas vue boire tant que ça. Qu'est-ce que c'est que ce plan ? Irène avise le verre vide sur leur table.

— Cazzo ! Tu as bu ce verre, Louisa !

— Ouais, elle l'a bu et cul sec ! Elle, elle sait s'amuser. Pas comme toi ! Et elle va venir avec nous !

— Ça, ça m'étonnerait !

Entrée du frère.

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