27/ Casino royal

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Giovanni installe Louisa sur le lit d'Irène.

— Elle aurait été mieux chez elle, non ?

— Tu as déjà dormi sur son canapé-trop-stylé-top-déco ? Moi si. Et le mien est plus confortable. Je peux te le dire.

Ils sortent de la chambre sans faire de bruit.

— Tu vas la veiller ?

— Un moment. J'ai justement du boulot...

— Tu vas bosser maintenant ?

— Ou me regarder un film. Je ne me suis pas encore décidée. Tu veux rester ?

Aussitôt demandé, elle regrette. Qu'est-ce qui lui prend ? Giovanni est en couple depuis plusieurs années. L'épuisement sans doute.

— Non ! Qu'est-ce que je dis... Retourne chez toi, Giovanni ! Merci pour le coup de main. Et désolée pour le dérangement, mais je ne savais pas quoi faire d'autre... Elle t'appellera demain.

— Elle ne t'a pas dit...

— Pas dit quoi ?

— Qu'Estelle m'a quitté.

Merda ! Qu'est-ce que c'est que ce plan ! Pourquoi il lui dit ça ? Maintenant ! Et pourquoi, Louisa ne lui a rien dit ? Et pourquoi elle a le cœur qui danse dans sa poitrine ? Et pourquoi il la regarde comme ça ? Et pourquoiiiii...

Ils s'observent un bref instant. Ils sont très proches l'un de l'autre. Ça pourrait finir bien. Ça pourrait. Et puis le loft d'en face illumine la rue et son salon. Les draps qu'elle avait si patiemment installés sont tous à terre. Cazzo de chat !

— C'est normal le type qui fait des signes en face ? demande Giovanni.

Porca miseria ! Il ne manquait plus que Conti ! Irène soupire. Si Dieu existe, il lui en veut, c'est sûr !

— Bon, Giovanni. Je vais m'occuper de ta sœur. Je suis désolée pour Estelle et toi. On pourrait en parler une autre fois. Prendre un verre...

Giovanni sourit cette fois franchement.

— Irène Manoukian, tu es la fille la plus mystérieuse que je connaisse.

— Mystérieuse ? Dans le genre qui cache des choses ou dans le genre qui fait des choses incompréhensibles... parce que ça n'a rien à voir !

— Mystérieuse, répète-t-il en ouvrant la porte d'entrée pour sortir. Et il disparaît.

Mystérieuse. Il ne manquait plus que ça.

Irène se tourne alors vers son voisin avec un air contrarié sur le visage.

« Vous pouviez pas vous en empêcher ! »

« M'empêcher de quoi ? »

« De vous en mêler !! »

« Je vous signale que je n'ai fait qu'allumer la lumière. Comme vous, mon premier soir ici. »

« Certes. Mais vous nous jouiez une scène de porno ! Je n'en étais même pas encore à la scène du premier baiser ! »

Il met un temps pour signer la suite.

« Pardon » puis « Je m'inquiétais »

« Vous vous inquiétiez ? »

« C'est qu'il est très grand et costaud ce type... je l'ai vu porter Louisa. J'ai eu peur pour vous... vous n'êtes pas très... »

« Très quoi ? »

« Très costaud... »

Irène ne peut s'empêcher de sourire en se prenant la tête entre les mains.

« Stupido » signe-t-elle avant de rejoindre Louisa dans la chambre.

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant