67/ Che casino ! (Quel bordel!)

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Irène est furieuse.

Elle tourne en rond dans son appart. Met de la musique un peu fort pour parasiter ses pensées. La calmer. Elle a l'impression qu'elle va exploser. Un psy dirait sans doute que c'est le contrecoup de tous les évènements qu'elle a eu à affronter les semaines précédentes. Jusqu'à présent, elle était restée droit dans ses bottes. Fébrile, mais quand même debout. mais là! Mais là ! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le seau ! Parce que l'on ne parle pas de vase à ce stade !

Elle se fiche de Conti avec ses hauts et ses bas qui font le yoyo avec son cœur quoiqu'elle en dise ! De Giorgia qui s'est bien fichue d'elle pour une raison qu'elle ignore !  De ce stronzo de Fortier qui l'a utilisée comme un petit extra dans sa mission d'espionnage !  De sa famille qui l'a toujours rejetée sans jamais chercher à la comprendre! De la terre entière en fait ! Elle n'en peut plus.

Elle a besoin d'amour, de tendresse, de tranquillité aussi ! Et puis, surtout, elle veut de la franchise ! Cazzo !

Il lui faut une diversion. Elle pense au repas de ce soir avec Louisa et son bel inconnu. Mais ça n'est que ce soir ! Elle va se faire un ciné. Tiens ! Ça, c'est une idée ! Ça fait un moment qu'elle n'en a pas eu l'occasion ! Enfin, pas depuis ce fameux soir avec Fortier... mais ça ne va pas l'arrêter ! Elle ne va pas se priver de cinéma à cause de ça, quand même !

Ensuite, elle ira faire les magasins dans le quartier de l'Opéra. Elle ira dans les boutiques japonaises acheter des mochi... Elle adore ces trucs mous au sésame et au haricot azuki. Enfin, elle retrouvera Louisa et son amoureux. Voilà ! Sa journée sera bien occupée ! elle va revenir avec des tonnes de trucs totalement inutiles, mais elle s'en fout !

Elle s'arrête brusquement de marcher. Conti se tient face à ses fenêtres. Toujours torse nu, il boit son café maintenant. Il pose sa tasse pour signer.

« Elle s'excuse. Elle ne voulait pas rester seule. »

Irène hausse les épaules.

« Ne lui en voulez pas trop. Elle vous aime bien. »

« Pourquoi a-t-elle menti ? »

« Pour des raisons obscures comme d'habitude. Giorgia est... Giorgia. Tout est extrêmement compliqué avec elle. »

« Mais pas avec vous ? »

Salvatore semble perturbé par cette réponse. Il lève les mains pour signer quelque chose mais les laisse tomber aussitôt.

« Vous lui direz que c'était complètement stupide. J'aurais passé une soirée avec elle de toute façon si elle me l'avait demandé simplement. » signe Irène en soupirant.

« Je sais. Vous ne lui en voulez pas trop ? »

« Si ! Beaucoup ! Et à vous aussi ! »

« Moi ? Mais pourquoi ? Je n'ai rien fait ! »

« Justement ! » signe-t-elle avant de disparaître en le laissant en plan.

Pourquoi a-t-elle signé ça ?

C'est la confusion la plus extrême en elle. Fureur et aussi perplexité. Mauvais mélange. Voir Conti presque nu d'aussi près ce matin, l'a chamboulée. Elle ne pensait pas être le genre de fille à se pâmer devant un beau gosse. Mais force est de reconnaître que Salvatore Conti n'est pas seulement un beau gosse. Pas uniquement. Il éveille en elle toutes sortes de sentiments qu'elle ne cesse de repousser depuis leur première rencontre. Et si elle est si en colère, c'est surtout contre elle-même et sa fâcheuse propension à s'amouracher du mauvais gars !

Cazzo ! Elle est aussi furieuse contre Salvatore Conti ! Pourquoi se comporte-t-il comme ça avec elle ? Il souffle sans arrêt le chaud et le froid ! Il n'est pas clair ! Argghhhh !

Irène souffle comme un taureau sur le point de charger et part prendre sa douche. Elle a besoin de distraction. Rapidement. Et de Louisa. Tout aussi rapidement.


Elle est en train de finir de s'habiller quand on frappe à sa porte. Elle a déjà l'esprit à son programme de la journée et va ouvrir sans réfléchir.

Salvatore Conti est là. Il s'est habillé. À la hâte, cependant, car sa chemise n'est pas boutonnée comme il faut. Irène n'a pas le temps de penser à quoique ce soit d'autre, car il l'attrape par le col de son pull et la plaque contre lui. L'autre main à enrobé sa joue et sa nuque. Sans un mot, il l'embrasse. D'abord timidement. Puis, voyant qu'elle ne le gifle pas et qu'elle lui rend même son baiser, il prolonge le sien en le rendant plus passionné.

Elle s'écarte brusquement de lui. Le fixe. Puis, l'attrape par le col de sa chemise et l'embrasse avec autant de fougue.

Ensuite, ça n'est plus que gymnastique pour se déshabiller, caresses maladroites, choc douloureux contre des meubles sur le chemin de la chambre, exploration de peaux jusqu'à présent interdites, recherche des lèvres jusqu'alors seulement désirées. Ils ont soif l'un de l'autre

Ils s'effondrent ensemble sur le lit en riant, puis continuent l'entreprise de mélange de leurs deux corps parce que, bordel, ils en ont tellement envie que s'en est indécent. Ils ne passent pas deux heures à jouir l'un de l'autre. En tout cas, la première fois. Les fois suivantes sont aussi sensuelles qu'attentives. Ils font durer le plaisir, car plaisir il y a. Beaucoup. Souvent.

Et Irène se demande comment elle a pu dire à Louisa que le sexe n'avait pas d'importance.

Et Salvatore se demande comment il a été assez stupide de croire que seul le sexe pouvait compter.


Giorgia boit un jus de fruit en fixant les fenêtres de l'appartement d'en face. Le chat n'a pas bougé. Il la regarde. Elle lui signe « On a l'air fins tous les deux maintenant, hein ? »

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant