59/ Plan B

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— M. Conti ? Quelle surprise ? Besoin de quelque chose ?

— Je suis désolé de vous importuner, Mlle Manoukian. Bonsoir Fortier. J'ai eu un souci avec mon ordinateur personnel. Et j'ai un document à finir absolument ce soir. Est-ce que je peux vous emprunter quelques instant votre poste de travail ? Juste quelques minutes. Le document est sur le serveur. Cela m'évitera de retourner à l'agence.

— Vous n'en venez pas ? demande Fortier, intrigué.

— Si ! Justement ! Mais c'est en arrivant que je me suis souvenu de ce doc à finir absolument. Et là ! PC kaput ! La cata ! Je l'amènerai aux tech demain. En attendant...

— Mio PC et il suo, finit Irène sans même regarder Éric qui semble pourtant très contrarié de l'apparition de Conti.

Il se lève et attrape le coude d'Irène pour l'amener, sans ménagement, loin des oreilles de Conti, jusque dans le coin le plus éloigné de la cuisine.

— Tu pouvais pas lui dire d'aller à l'agence !

— Mais... Bon sang, Éric ! Mais qu'est-ce que tu as ce soir !

— Quoi ! Je n'ai pas le droit d'avoir envie d'être seul avec toi !

— C'est bon. Il en a pour quelques minutes.

— Pas exactement, dit Conti qui s'est levé et se tient maintenant juste derrière Éric.

Ce dernier se retourne étonné et se prend une droite qui le met KO direct.

Salvatore Conti n'est pas simplement un beau gosse au corps parfait. Il est surtout un beau gosse au corps parfaitement entrainé pour se battre. Parce que, pour pallier le stress intense, il n'a pas que le sexe pratiqué de manière très active, il a aussi la boxe dont l'entrainement est presque aussi intense...


— Louisa ? Ça va ? Ma Louisa... Comment j'ai pu ! Oh ! Jamais je ne me le pardonnerai ! Jamais ! Tu peux me demander ce que tu veux ! Tout ce que tu veux ! Je m'exécuterai immédiatement.

Louisa ouvre un œil et sourit. Elle pose sa main sur celle de son amie.

— Déjà, si tu pouvais m'apporter à boire... esclave...

Irène qui s'était aussitôt dressée pour obéir, s'arrête net... Elle saute sur son amie et la serre contre elle.

Toute cette histoire est une telle tragédie ! Irène est bien consciente qu'elle a failli tout perdre. Pas seulement son job. Mais aussi son amie. Ses amis. Elle pense à Conti qui est venu la veille pour empêcher Fortier de détruire les preuves qui se trouvaient dans son appartement. À Giovanni qui a répondu présent alors qu'elle l'avait repoussé. Elle pense à Nicole Moreau qui l'a reçue dans son bureau ce matin pour la rassurer sur son emploi au sein de l'agence.

Tout le monde la dédouane. Pourtant, elle se sent coupable. Elle aurait dû se rendre compte qu'Éric n'était pas clair. Tout allait vraiment trop bien. Tout était trop parfait.

Irène sait pourtant que sa vie n'est pas une romcom. Elle le sait très bien qu'elle n'est pas une héroïne ! Encore plus aujourd'hui où sa Louisa a failli payer son aveuglement au prix fort. Porca miseria ! Elle n'ose imaginer s'il avait réussi à aller au bout de son projet. Il serait revenu à l'appartement après avoir violé son amie. Et elle n'aurait rien vu. Rien...

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant