Bonus Track 01

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Irène se réveille vaguement dans la pénombre de la chambre. Sa vessie la tyrannise. Elle a chaud. Son corps est emmêlé à celui d'un autre. D'abord, elle ne le remet pas immédiatement. Corps parfait. Connu. Connu ? Cazzo ! Salvatore ! Salvatore Conti est dans son pieu ! Elle a couché avec son boss ! Mais c'est quoi son problème à la fin !? Est-ce qu'elle a décidé de ruiner sa vie en quelques mois ? Comment peut-elle en être arrivée là ?

Ah ! Non ! Pas cette question, parce que le « comment » elle le connait. Mais la raison qui l'a poussée à se laisser porter par ses désirs et ses sentiments ? Ça c'est beaucoup plus obscur. Elle se croyait plus raisonnable. Plus forte. La nouvelle Irène Manoukian n'est en fait qu'une pâle copie de ce qu'elle voudrait être en réalité ? C'est ça ?

Pas tout à fait. La nouvelle Irène Manoukian a décidé que le vent pouvait bien la porter, s'il l'amenait direct vers celui que son cœur appelle. Et il se trouve présentement, que le cœur d'Irène appelle Salvatore Conti de tous ses vœux. Un tombeur ! Un coureur de jupons ! Un type pas fiable, forcément ! Un briseur de cœur... qui lui a rendu service et qui l'a protégée à plusieurs reprises... Hum...

Irène tente de se glisser hors du lit discrètement. Elle soulève le bras qui s'est enroulé autour d'elle pour le rendre à son propriétaire. Elle se contorsionne légèrement pour désassembler ce qui l'est si parfaitement. À peine a-t-elle commencé que le bras constricteur revient à la charge, l'enlace résolument et la plaque contre le corps parfait, qui lui, n'a pas bougé d'un iota.

— Tu n'essayerais pas de t'échapper en douce, des fois ? murmure Salvatore d'une voix endormie, les yeux fermés.

Il hume ses cheveux et l'embrasse aussitôt sur le front qui est à sa portée.

Il y en a au moins un qui ne se pose pas de questions quant à cette situation pour le moins étrange.

— Je te signale que je suis dans mon lit.

— Raison de plus pour ne pas le quitter, continue-t-il en bougeant pour atteindre ses lèvres.

— Il faut que j'aille...

— Un truc en lien avec la salle de bain ou le frigo ?

— Salle de bain.

— Vessie d'écureuil ?

— Quelque chose comme ça.

— Tu reviens après.

Ça n'est pas une question. C'est une affirmation. Le ton est limite autoritaire. Elle ne peut s'empêcher de sourire.

— C'est quoi ces manières de propriétaires, M. Conti ?

— C'est que tu es à moi maintenant. Pas question de te laisser filer.

— Vraiment ? s'exclame Irène en se redressant après qu'il ait desserré son étreinte.

Elle s'enroule dans le drap ne lui laissant que le couvre-lit pour dissimuler son corps parfait. Ce qu'il ne fait pas. Il sourit en la voyant s'activer pour le couvrir.

— Tu sais que nous avons fait l'amour ? Plusieurs fois... Donc, je crois sincèrement que l'on peut affirmer sans mentir que nous avons suffisamment exploré nos deux corps pour ne pas avoir à se les cacher...

— Ça n'empêche pas la pudeur.

— Sérieusement ? lâche-t-il en lui attrapant le bras et en la faisant retomber sur le lit.

— Tu es vraiment sans vergogne !

— Très certainement, Mlle Manoukian. Mais il me semble que cela vous plait un petit peu, n'est-ce pas ?

Elle arrive à se dépêtrer de ses bras et glousse comme une collégienne en se dirigeant vers la salle de bain. Sa vessie d'écureuil la tyrannise trop.


À peine a-t-elle tiré la chasse d'eau et ouvert le robinet du lavabo pour se laver les mains que la porte s'ouvre sur le corps parfait. Salvatore est là, souriant, dans toute sa gloire. La salle de bain étant petite, il s'avance d'un pas et enlace sa dulcinée en l'embrassant pour l'empêcher de dire quoi que ce soit de désagréable, qu'elle pourrait regretter ensuite. Puis il jette un œil à la douche et sourit encore plus largement. Douche à l'italienne.

— La douche est suffisamment grande pour deux... super...

— Pardon ?

— On se douche ensemble.

Encore une affirmation.

— Quoi ?! Pas question !

Salvatore l'enlace encore plus fort et lui murmure

— Je veux explorer des endroits encore inconnus et prendre plaisir à t'en donner...

Irène rougit violemment et brandit le sèche-cheveux qui, justement, trainait par-là, pour tenter de le chasser de la salle de bain. Il esquive, se retrouve derrière elle en rigolant et l'emprisonne de ses bras tout en reculant dans la douche.

Comment fait-il ça ?! Il arrive toujours par obtenir tout ce qu'il veut d'elle. C'est pas humain d'être aussi persuasif et mignon ! Il est impossible ! Le problème c'est qu'Irène adore ça ! Cazzo !

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant