11/ Conti vs Vintanier

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Irène a juste le temps de se tourner vers son propre ordinateur avant que sa chef-ennemie ne se plante devant elle.

— Vous avez avancé sur les détails que je vous ai demandé de modifier hier ?

— Oui, Mlle Vintanier. J'ai tout envoyé ce matin. Vous n'avez rien reçu ?

Irène affiche un grand sourire. Elle n'est pas compète, mais elle n'est pas carpette non plus. Il se trouve qu'elle s'est réveillée très tôt, ce qui lui arrive quand son cazzo de chat décide de se coucher sur son visage.

Réveillée par suffocation, elle s'est mise à bosser sur le dossier depuis chez elle. Et elle l'aurait parié, Vintanier n'est pas le genre à ouvrir sa messagerie avant de foncer bille en tête sur ses collaborateurs. Surtout quand elle pense sentir l'odeur du sang. Sauf qu'Irène n'est pas à terre. Faut pas pousser ! Elle a déjà une vie sentimentale di merda ! Il ne manquerait plus qu'elle ait aussi un plan foireux au boulot !

— Bien. Je vous attends dans mon bureau dans 15 minutes pour la réunion du jour.

Irène hoche la tête et fait mine de se plonger dans un dossier. Flore tourne les talons. Elle est contrariée. Elle n'a pas encore trouvé un angle d'attaque pour la prendre en défaut, mais Irène la connaît, elle ne va rien lâcher. Elle a intérêt à faire attention à ses fesses. À moins que...

— Bonjour astre de mes jours...

Conti ! Il tombe bien celui-là ! Il l'a mise dans cette merde ! À lui de l'en sortir !

— L'astre de vos jours souhaiterait que vous alliez orbiter du côté d'une autre étoile.

— Ah ! Et pourquoi ?

— Parce que l'astre risque de disparaître dans une explosion nucléaire si vous ne vous occupez pas de l'étoile montante de cette agence. Elle est sur le point de m'atomiser... à cause de vous et de vos attentions, soit dit en passant, totalement déplacées.

— Ok. Vous voulez que je m'occupe de Flore Vintanier... mais elle a l'air aussi chaude qu'un iceberg, dit-il avec un air de chien battu, comme si séduire et s'envoyer la Vintanier allait lui coûter.

— Allez ! Vous êtes responsable de la moitié du réchauffement climatique à vous tout seul ! Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que vous allez trouver un moyen de réchauffer l'iceberg !

— Ok. Le premier chiffre.

— Le premier chiffre ?

— De l'ordi.

— Vous savez qu'il n'y a rien de personnel sur cet ordinateur...

— Que vous dites...

— Zéro.

— Zéro ?

— Oui. Zéro.

— Ok. Deal.

Et le voilà qui part vers le bureau de Flore Vintanier.


— Tu crois qu'il va la culbuter immédiatement sur son bureau ?

— Je n'espère pas. J'ai une réunion avec elle dans moins de dix minutes. Je lui souhaite plus de dix malheureuses minutes de plaisirs quand même ! Je ne suis pas vache à ce point-là, réplique Irène en souriant.

Louisa rigole en lui donnant les dernières avancées sur le dossier de Salman. Elle voit Enzo qui ne manque rien de leurs conversations.

— Mais regarde ce petit fouineur... T'as pas intérêt à cafter !

— Il ne dira rien... sinon, je lance Vincent sur sa trace.

— Vincent ?

— Le créa du pôle multimédia. Il adore la chair fraîche des stagiaires.

Enzo a des yeux comme des soucoupes. Il frémit.

— Je rigole, Enzo ! Vincent est en couple et à un chien ridicule ! Mais t'as pas intérêt à cafter !

— Je ne suis pas une balance... mais vous croyez qu'il va vraiment... avec Mlle Vintanier...

— Sûr, mais sans doute pas dans les locaux ! N'écoute pas les divagations de Louisa ! Sa vie est faite de parties de jambes en l'air torrides ! Alors elle a tendance à oublier que ça n'est pas le lot du commun des mortels...

Enzo sourit. Il est mignon le stagiaire. Mais trop jeune. Beaucoup trop jeune. Faut pas pousser !

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant