Chapitre 47 - Cole

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La lumière pénétrait à peine à travers la fenêtre, je le préférais comme ça. La clarté gênait mes rétines fatiguées, je voulais simplement demeurer dans les ténèbres les plus totales. Je ne souhaitais voir personne, je m'y refusais, alors que les souvenirs n'avaient cessé d'affluer ces dernières journées.

J'ignorais combien de temps s'était écoulé depuis le suicide de Piper, mais je m'en moquais. Franchement ? Je m'en foutais royalement. Plus rien n'avait d'importance à mes yeux. Après tout ce qui était arrivé, la façon dont je m'étais battu pour obtenir justice, pour finalement... me faire baiser une ultime et dernière fois par ce monstre ? La vie était cruellement ironique. Elle n'avait cessé de me faire des « fucks » tout au long de mon existence, mais ce dernier était la cerise sur le gâteau.

Le cosmos avait attendu que l'espoir se soit emparé de moi, que j'aie quelque chose auquel m'accrocher, que je sois à nouveau... moi pour me foutre la plus grosse claque de toutes. Tout le monde savait désormais ce que j'avais subi, on m'avait pointé du doigt, traité de menteur, mais c'était censé m'aider à foutre cette folle derrière les barreaux. Désormais, elle était morte et je demeurerais le type qui se tapait sa belle-mère sous le nez de son père

Ça me dégoûtait profondément, car tout le monde s'évertuait à me faire passer pour le méchant de l'histoire. Le gosse rebelle qui avait sauté la femme de son paternel et qui avait inventé toute une histoire pour qu'on le prenne en pitié. Les rumeurs, je les avais entendues, même si j'avais fait la sourde oreille. Avant, je pouvais supporter ces ragots, désormais, ils me donnaient envie de sauter par la fenêtre qui se trouvait en face de mon lit.

Plus les journées s'écoulaient, plus je me consumais dans ce sentiment néfaste qui me bouffait de l'intérieur. Il s'insinuait à travers mes veines, avant de parasiter mon esprit tout entier. Je ne valais rien, j'étais une ordure... j'avais conduit une femme au suicide. Je devrais avoir honte, être dégoûté par moi-même. Le pire dans tout ceci, c'était que la seule chose que je regrettais de sa mort, c'était le fait que justice ne puisse pas m'être rendue. Je m'en foutais qu'elle ne respire plus. Le monde ne sera que meilleur sans une personne comme elle.

Cependant, j'avais l'impression d'être un être horrible, dénué de la moindre compassion. Mais je n'y arrivais pas. J'étais heureux qu'elle ne soit plus là pour me tourmenter, me faire du mal. Néanmoins, c'était son souvenir qui se chargeait de me torturer désormais. Elle avait réussi tous ses paris contre moi : jamais je ne pourrais l'oublier ou passer à autre chose. J'avais la sensation que je serai toujours coincé dans ce moment horrible de ma vie, dans le noir, seul. Ça me donnait envie d'hurler jusqu'à en perdre la voix.

Mon téléphone sur ma table de nuit se mit à vibrer à plusieurs reprises, mais je ne pris même pas la peine de consulter les messages. Je voulais simplement que ces réminiscences cessent une bonne fois pour toutes. Il continua, encore et encore, à un tel point que son bourdonnement me sortit de mes gonds. Je l'attrapai et le balançai contre le mur en face de mon lit. J'entendis le verre de l'écran se briser. Je m'en contrefoutais. Il se pouvait que ce soit Olivia, mais elle était la dernière personne à qui j'avais envie de parler.

Elle était venue me voir pendant une semaine, sachant parfaitement que je ne lui ouvrirais pas la porte de ma chambre, tandis que celle de mon cœur se refermait à chaque instant un peu plus. Elle méritait mieux qu'un type brisé de toutes les manières possibles. Après ça, je ne voyais vraiment pas comment je pourrais recoller les morceaux de mon âme, ou de notre relation. Tout était parti en éclats, se faire foutre.

Liv était une personne merveilleuse qui méritait de vivre la vie pleinement, et avec moi accroché à ses basques, avec mes traumatismes, ça ne serait jamais possible. J'aurais dû me tenir loin d'elle, ne jamais revenir à Dayton. Je ne causais que des soucis.

Si Seulement... (Tome 2 de Si Jamais...) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant