Chapitre 13 - Cole (Tome 2)

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— Je t'aime, murmura-t-elle.

Ce fut à ce moment-là que je raccrochai, le cœur au bord des lèvres avec l'impression que j'allais me noyer dans l'air qui était resté coincé dans mes poumons.

Qu'est-ce qui m'avait pris de l'appeler, franchement ? C'était la première connerie du genre que je faisais depuis des mois. Alors que j'avais tenu aussi longtemps sans prendre contact avec elle, j'avais fini par tout foirer.

J'avais eu besoin d'entendre le son de sa voix, savoir qu'elle allait bien alors que je n'avais plus le droit à tout ça. J'étais un putain d'égoïste qui ne pensait jamais aux conséquences de ses actes. Elle était au bord des larmes et c'était moi qui l'avais rendue dans cet état. Heureusement, j'avais eu la bonne idée de masquer mon numéro, elle ne pouvait donc pas être certaine que c'était moi qui l'avais contactée.

Mes mains commencèrent à trembler et je déposai mon portable sur mon lit.

Définitivement, rien de bon ne pouvait arriver après minuit. Je n'avais cessé de penser à elle de toute la journée, je n'avais pas pu me l'enlever de l'esprit, même si j'avais tout fait pour. Finalement, j'avais craqué, car je n'étais rien d'autre qu'un faible, qu'un putain d'égoïste qui ne pouvait pas la laisser partir même s'il le voulait. Je n'avais pas le droit de lui faire quelque chose d'aussi horrible, pas après être parti comme je l'avais fait et la lettre que je lui avais écrite.

Ce que j'avais fait cette nuit était tout simplement dégueulasse, il n'y avait pas d'autre mot pour qualifier mon action. Je ne pouvais pas lui dire d'un côté que c'était terminé et de l'autre continuer à vouloir entendre le son de sa voix. C'était contradictoire.

Heureusement, en l'entendant, les mots étaient restés coincés en travers de ma gorge alors que je me rendais compte de la connerie que je venais de commettre. Je ne savais même pas quoi lui dire, alors elle avait parlé, sans avoir la certitude qu'il s'agissait de moi. Le pire dans tout ça, c'était le sentiment que j'avais éprouvé en constatant qu'elle pensait toujours à moi et que je lui manquais. Ça m'avait fait du bien d'entendre ses paroles, mais en même temps, je m'étais senti atrocement mal de lui infliger une souffrance pareille. J'étais vraiment partagé et l'on pouvait aisément dire que j'étais une contradiction à moi tout seul.

Je me l'étais même imaginée en train de dormir paisiblement dans sa chambre et je m'étais revu en la contemplant alors que j'avais plus d'une fois partagé son lit. Je me souvenais des petits bruits qu'elle faisait lorsqu'elle était sur le point de tomber dans les bras de Morphée ou encore de ses petits yeux de biche s'ouvrant au matin, alors que la lumière filtrait à travers la fenêtre. Tout comme de son sourire resplendissant lorsqu'elle remarquait que j'étais toujours là avec elle.

Ces souvenirs me hantaient, mais ils étaient également ceux qui me faisaient sentir vivant.

Je fermai les paupières et tentai de ne plus y réfléchir, mais à croire qu'aujourd'hui mon cher esprit n'avait pas envie de coopérer et cherchait à me rendre la tâche difficile.

Je décidai par conséquent d'aller faire un tour sur la plage, afin de me dégager les idées. Ça ne pouvait pas me faire de mal, car si je continuai à être enfermé entre ces quatre murs, rien de bon n'en ressortirait.

J'attrapai mes clés, sortis de la chambre, fermai la porte et fis le tour du motel afin d'aller sur le rivage. J'ôtai mes baskets et les gardai à la main, tandis que je marchais sur le sable, m'approchant à chaque fois un peu plus de l'eau. Lorsque cette dernière toucha mes pieds, je ne tressaillis même pas. À vrai dire, elle avait une meilleure température maintenant qu'en pleine journée, alors qu'il faisait une chaleur atroce, chose pas très normale dans la région d'après les dires des habitants.

Si Seulement... (Tome 2 de Si Jamais...) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant