Je n'arrivais toujours pas à y croire, alors que je me retrouvais dans un bus qui me ramenait à Fairfield.
Non, ce n'était pas possible, ils mentaient, j'en étais certain. Il y avait forcément une confusion, je ne pouvais tout simplement pas y croire. Elle n'était pas partie, elle n'avait pas pu me quitter...
Après des heures de trajet interminables, je n'arrivais toujours pas à réaliser. D'un côté, je le savais, mais d'un autre, je refusais de voir les choses en face. Plus le temps passait et plus il m'était difficile de discerner le vrai du faux. Rien n'avait de sens. Cet article, ces détails... j'avais l'impression de lire encore et encore des lignes dénuées de réalité.
Olivia ne pouvait pas être morte, il ne pouvait rien lui être arrivé de mal, c'était bien pour ça que j'étais parti, pour qu'elle soit sauve.
Désormais, je comprenais sincèrement ce que le personnage de Roméo avait dû ressentir en apprenant que son amour était mort. Moi aussi j'avais envie de mourir, même si je n'arrivais pas à croire à sa disparition. Il ne valait pas la peine de vivre dans un monde où elle n'existait pas... plus. Mon monde, ma vie, n'avait plus aucun but.
Je ne savais pas comment réagir, pourtant, j'avais plus d'une fois fait face à la mort. Amara, ensuite Ronnie... mais ce que je ressentais vis-à-vis de la perte d'Olivia, je ne saurais comment le qualifier. Ça dépassait ce que j'avais pu éprouver auparavant. J'avais la sensation qu'on me poignardait le cœur encore et encore, que ce dernier se déchirait, saignait, tandis que mon âme se noyait dans la profondeur des ténèbres, où mes démons se nourrissaient d'elle ainsi que de ma souffrance, m'enfonçant à chaque fois plus dans les abysses de ma propre existence. Le néant le plus total, la terre sous mes pieds qui se dérobait, l'air qui ne suffisait plus à me maintenir en vie... c'était ainsi que je me sentais depuis deux jours, sans un seul instant de répit.
J'avais raison, tout ce que je touchais, je le foutais en l'air.
Ces dernières quarante-huit heures avaient été une véritable torture. Ça faisait plus de cinq jours que je ne dormais pas et mon cerveau n'arrêtait pas de me torturer. Il me renvoyait tous les moments passés avec Liv, tous ceux qui que je chérissais comme un trésor depuis mon départ de Fairfield.
Aujourd'hui était le jour où on l'enterrait. Toute sa famille et ses amis seraient là, j'observerais la cérémonie de loin, dans un coin du cimetière et lorsque ce serait terminé, que tout le monde serait parti, alors je m'approcherais et je lui dirais tout ce que j'avais sur le cœur. Pour ensuite faire quoi ? Je l'ignorais. J'avais l'impression que je me noyais un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait. Ne plus la savoir en vie, me donnait envie de mettre fin à la mienne. À quoi bon continuer d'exister ? Elle était la seule chose qui donnait un sens à ma vie et désormais... Olivia avait réussi à me toucher en un temps record et à se frayer un chemin tout droit vers mon cœur, l'emprunte qu'elle y avait laissée était indélébile.
Je ne savais pas encore ce que je lui dirais, mais sans aucun doute, je lui demanderais de me pardonner d'être un lâche, de ne pas m'être battu pour elle, pour nous, pour moi-même et d'avoir choisi la voie la plus facile, celle de l'exil.
Je tournai alors mon regard vers la vitre du bus et observai les paysages défiler sous mes yeux, sans pour autant les voir. Dans ma tête se bousculaient tous les moments que Liv et moi avions vécu, comme notre première rencontre. Je ne pus m'empêcher de m'esclaffer face à ce souvenir tandis que les larmes s'accumulaient dans mes yeux. Certains passagers me fixaient, mais je m'en fichais, j'avais beau avoir l'air d'un fou, peut-être bien que je l'étais vraiment.
VOUS LISEZ
Si Seulement... (Tome 2 de Si Jamais...) ©
Romance✨ (SUITE ET FIN DE SI JAMAIS, POUR LIRE CE TOME 2, IL FAUT LIRE D'ABORD LE TOME 1)✨ Après un tragique événement, Cole a quitté Fairfield, dévasté, persuadé que rien de bon ne peut arriver aux gens qu'il aime. De son côté, Liv essaye par tous les moy...