Chapitre 37 - Olivia

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Les mois filèrent à une vitesse de dingue. À peine avais-je eu le temps de cligner des yeux que Noël approchait à grands pas. Je n'arrivais pas à croire que c'était aussi le cas de la nouvelle année. Il s'était passé tellement de choses dans ma vie en seulement douze mois, que parfois, j'avais énormément de mal à réaliser.

Ça faisait un an jour pour jour que la vie de ma famille et moi avait basculé. Il y a trois-cents-soixante cinq jours, je me faisais attaquer chez moi par mon ex-petit-ami et me défendait en conséquence. Encore maintenant, lorsque j'y repensais, je pouvais encore sentir ses mains serrer mon cou. Il y avait de fortes chances pour que jamais de la vie je n'oublie ce que j'avais pu éprouver ce soir-là. Parfois, mais bien moins qu'avant, je ressassais ce moment et comme toujours, de grands frissons me traversaient le corps. Encore heureux, ces épisodes de panique étaient bien moins fréquents qu'avant et désormais, j'arrivais à les gérer. Tout comme Cole avec les siens.

De temps en temps, je remarquais à quel point il pouvait s'absenter mentalement. Il le faisait déjà avant, et nous en avions parlé à cœur ouvert. C'était quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler, bien qu'il aimerait pouvoir le faire. Parfois c'était en relation avec Amara, parfois avec ce que Piper lui avait fait subir pendant de longs mois... ou encore la négligence de son père.

Heureusement, et malgré tout son argent, M. Coleman n'avait pas pu faire quitter la prison préventive à sa femme. J'ignorais vraiment pourquoi, mais le juge n'avait pas fixé de caution et nous ne savions pas encore la date exacte du jugement. Graham disait que c'était une bonne chose, mais que nous le saurions sans aucun doute en tout début d'année. En ce qui concernait Piper et les preuves, il ne s'en faisait pas. Pour ce qui était de Ronnie, la chose se compliquait davantage et c'était ce qui obnubilait le plus Cole. Il voulait de la justice pour lui, certes, mais surtout pour son amie.

Graham connaissait l'histoire et était au courant de quelle ampleur pouvait prendre la folie de Piper. J'ignorais ce qu'il avait trafiqué, mais j'étais certaine que derrière cette suspension de caution, il y était pour quelque chose. Il avait dû jouer de ses nombreux contacts afin que cette folle reste enfermée dans une cellule en attendant le jour de son jugement.

M. Coleman aurait pu contrattaquer avec ses dizaines d'avocats, cependant, il avait accepté le verdict du juge. Du coup, Jayden et moi étions assez perdus en ce qui le concernait. On ignorait s'il soutenait sa femme ou si au contraire, il l'avait laissée tomber. Mais ce qui était sûr, c'était qu'il n'avait plus tenté de reprendre contact avec son fils. Est-ce qu'il avait juste besoin de temps pour assimiler qu'il était en partie coupable de ce qu'il lui était arrivé parce que trop centré sur sa petite personne ? Ou est-ce qu'il ferait comme si de rien était ?

Deux mois s'étaient écoulés depuis que Cole avait quitté le manoir et depuis, il avait donné aucun signe de vie. Au fond, même s'il cherchait par-dessus tout à le cacher, mon petit-ami vivait assez mal cette situation. Malgré tout, Patrick restait son père et ce silence radio le décevait atrocement. Toutefois, la vie avait repris petit à petit son cours, même si les rumeurs à son sujet continuaient bon train. Il se sentait bien chez Porter qu'il considérait plus un coloc qu'un tuteur légal, parce que niveau restrictions, Cole n'en avait pratiquement aucune. Bon, peut-être une : il devait toujours prévenir s'il ne comptait pas rentrer pour la nuit.

On passait énormément de temps l'un chez l'autre, mais nous ne dormions pas ensemble. Lorsque j'allais chez Graham, je restais jusqu'à très tard le soir, mais finissait toujours par rentrer chez moi. Idem pour Cole lorsqu'il venait dans ma maison. Bien que nous soyons la plupart du temps ensemble, nous n'étions jamais vraiment seuls, ce qui ne nous avait pas donné beaucoup d'occasions de retrouver cette intimité que nous avions mise en place en mai. C'était peut-être pas plus mal, parce que tout avait débuté à vitesse grand V, mais je mentirais si je disais que je n'avais pas envie de me retrouver dans un lit avec lui, dans le noir, avec personne à la maison mis à part nous deux.

Si Seulement... (Tome 2 de Si Jamais...) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant