Chronique D'une Peulh : Le Destin De Halima

Partie 50

« La vie nous donne des épreuves , l'expérience nous donne des outils et la sagesse nous apprend à nous en servir »

Salam

C'est ainsi que Halima courait tout droit devant elle , voulant fuir ce passé qui la rattrapait c'était un choc émotionnel assez puissant , c'est comme si elle se reprenait tout sur la figure , et qu'elle revivait chaque instant de son enfance , chaque souffrance mais avec une sensation décuplée , elle voulait fuir elle ne voulait plus assumer, mais elle oubliait très souvent que le passé rattrape toujours , à force de vouloir s'en détacher il ressurgit les aspects les plus sombres, mais ça elle ne voulait pas l'entendre.

Mais il faut aussi la comprendre , elle a vécu une année où désamour, fatigue, incompréhension et nostalgie étaient les maux de son âme , et là, tout ceci revient , elle apprend tellement de vérités sur elle, sur ses parents , sur son frère dont elle ignorait totalement l'existence , elle apprend que l'homme qu'elle a toujours aimé n'était en fait qu'un escroc assoiffé de vengeance , un hypocrite et un lâche , peut être qu'elle eut besoin de temps , pour remonter la pente.

Elle trouva refuge à l'ombre d'un arbre , essoufflée et exténuée .
Lamine la rattrapa enfin , elle ne put lui regarder droit dans les yeux.

Halima : regarde moi je suis un déchet toxique je suis fatiguée , je crois que j'aurais aimé ne rien savoir je..

Lamine lui prit dans ses bras : chuut hé ne parle pas comme ça c'est vrai que c'est ton passé mais n'aie pas honte ce sont ceux qui t'ont fais du mal qui doivent être mal et tu n'imagines même pas le châtiment que Dieu a prévu pour eux , tout ce que tu as traversé doit te rendre forte et maintenant tu dois avoir la rage , tu dois y arriver tu dois être une grande femme pour qu'ils se mordent les doigts tu dois avancer maintenant compris ?
Elle : 🥲.

Ils se prirent dans leurs bras Halima se sentait confiante , dans cette bataille qui est la vie elle se sentait épaulée et soutenue , désormais elle savait qu'elle n'était plus seule .

Elle se retourna auprès de l'imam s'excusa de sa fuite , prit Nene Mariama dans ses bras , elle était contente d'avoir retrouvée sa deuxième maman qu'elle croyait perdu à jamais , et ils reprirent la route , requinquée par cet environnement et ce confessionnal dans la maison de Dieu 🕌 .

Le trajet du retour s'effectua dans le silence , ce n'était pas un silence accablant mais c'était un silence de personnes qui méditaient,  prêts à croquer la vie à pleines dents.

Halima ayant repris tous ses esprits ou profiter du paysage sénégalais , de cette belle savane luxuriante à un moment elle crut voir un lièvre peut être était ce son imagination ,  elle s'imprégnait de l'espace , c'était si différent de la moyenne Guinée , de son fouta , avec beaucoup plus de plaines de « bowé » comme on l'appelait chez elle, , de marigots où les enfants prenaient leurs bains , chez elle, elle pouvait voir des pâturages des moutons et des chèvres , ici elle voyait plus de vaches bien gras , et des taureaux en masse elle appréciait ce moment .

Un jour et demie plus tard ils arrivèrent chez Modou après une nuit bien reposante et pleines de rêves et d'espoir , ils s'envolèrent le lendemain pour la France 🇫🇷.

Atterrissage aéroport Charles De Gaulle
Après les formalités et la douane 🛃 Halima était arrivée en France , déjà le froid qui lui effleuraient la peau étaient comme un picotement qui lui disaient que ça y est elle était arrivée en France, qu'elle était loin de son pays dont elle garde malgré tout de beaux souvenirs mais oui elle devait avancer dans la vie et apprivoiser ces nouveaux horizons.