Amour sous silence

Madyson Stevens

Assise à la bibliothèque, je fixe une page blanche sur mon ordinateur.

Pour le cours de littérature, nous devons fournir un récit de 400 pages d'ici la fin de l'année.

Cependant, si je pensais avoir toujours de l'inspiration, aujourd'hui je rame.

J'ai lu un bon nombre de livre, j'ai écrit un bon nombre d'histoire, sans fin certes, mais beaucoup tout de même.

J'observe les étudiants autour de moi en soupirant.

Mes écouteurs dans les oreilles, je pose mes doigts sur le clavier puis commence à écrire sans m'en rendre compte.

Arizona est rentré chez elle ce midi, un déjeuner avec sa mère.

Je suis donc seule et quel meilleur moyen pour se cacher que de se rendre à la bibliothèque.

Concentrée sur mes écrits, je ne fais pas attention à la personne qui s'assoit face à moi.

Ce n'est que lorsque la personne remue les mains devant moi que je relève la tête.

Un garçon, il doit avoir mon âge, brun, un regard caramel et un teint bronzé, me sourit.

Je retire mes écouteurs pour entendre ce qu'il a à me dire.

Moi : Pardon ?

... : Tu bosse sur le récit ?

Surprise, j'hausse simplement les sourcils en acquiesçant.

... : Je m'appelle Liam, je suis aussi en littérature.

Moi : Oh d'accord. Madyson.

Son sourire est éclatant et vrai.

Liam : Tu as déjà trouvé sur quoi écrire ? Je me permets de te poser la question car pour ma part, je rame.

Moi : En fait, j'écris sans vraiment faire attention.

Liam : C'est-à-dire ?

Moi : J'écris depuis mes 12 ans. Si habituellement j'ai toujours de l'imagination, j'ai aussi séché à leur demande. Je n'ai pas pour habitude qu'on me demande d'écrire et surtout dans un temps imparti.

Liam : Oh donc tu aspires à devenir écrivaine ?

Je pouffe de rire.

Moi : Non certainement pas. Je vise plutôt la maison d'édition.

Liam : Ce secteur est vraiment fermé. Comment compte tu y entrer ?

Je me mords la lèvre.

Moi : J'aimerais trouver un stage lors de mon master à la suite de mes études. Je retournerais à New-York et peut-être, j'arriverais à trouver une maison d'édition.

Liam : Tu es New-Yorkaise ?

Moi : Oui.

Liam : Je me disais bien aussi que tu n'avais pas le teint pour être Texane.

Son rire me fait sourire.

Moi : J'ai tenté d'effacer l'étiquette « nouvelle » sur mon front mais apparemment sans grand succès.

Liam : Tu apportes de la fraicheur. C'est plutôt agréable.

Hm...

Dans son dos, un groupe de nana chuchote à mon encontre avant de pouffer de rire.

Moi : Je ne crois pas que ma présence ici soit si agréable pour tout le monde.

Liam se retourne pour suivre mon regard.