Amour sous silence

Madyson Stevens

Arizona : Tu comptes faire quoi ?

Moi : Il faut que j'en parle à mon père.

Arizona : Tu penses qu'il va bien réagir ?

Moi : Ari, je n'ai jamais passé un noël sans ma mère. Je ne peux pas la laisser seule pour les fêtes.

Arizona : Je comprends mais après ce qu'elle t'a fait...

Mon amie n'a pas tord mais Carole reste ma mère.

Je termine de brosser Lucifer puis le laisse sortir dans le pré.

Arizona : Et El ?

Moi : Quoi Elliot ?

Arizona : Après ton appel hier soir, je pensais qu'il se serait passé autre chose.

Moi : Je me suis endormi.

Arizona : Pourquoi est-ce que tu ne le laisse pas revenir ?

Moi : A quoi bon ? Elliot n'est pas le genre d'homme que je recherche.

Arizona : Mais il est le genre d'homme que tu aimes...

Face à mon regard sombre, mon amie me sourit à pleines dents.

Arizona : Tu veux savoir ce que je pense ?

Moi : Si ta question en était vraiment une, tu tiendrais compte de ma réponse alors je préfère ne pas le faire.

Arizona : Ton demi-frère est un gros con.

Ses mots me font littéralement éclater de rire.

Je ne m'attendais pas du tout à ça.

Arizona : Un gros con que tu aimes à en crever. Tu auras beau fuir l'évidence, ça en crève les yeux. Est-ce que tu te souviens de sa réaction lorsqu'il t'a vu embrasser Sebastian pour la première fois ?

Moi : Hm...

Ce souvenir me reste en travers de la gorge.

Son regard est soudainement devenu vide, son visage bronzé est devenu pâle et alors que tout le monde se foutait de ce qu'il pouvait ressentir, j'ai été la seule témoin de ses vomissements.

Je ne me suis jamais autant maudite que ce jour.

Après le mal qu'il m'avait fait, je n'avais qu'une envie, retourner dans ses bras et lui pardonner.

Je voulais le rassurer et lui dire combien je l'aime mais sa fierté et son arrogance après mon accident m'ont tenu à l'écart.

Il faisait comme s'il ne s'était rien passé.

Comme si mon accident n'avait pas été en parti sa faute.

Comme s'il n'avait jamais rompu sa promesse.

Arizona : Je suis sûre qu'il t'aime aussi.

Moi : Ne raconte pas de connerie.

Arizona : Tu ne lui fais plus confiance, certes mais cet abruti a dû se rendre compte de ses sentiments quand il t'a vu dans les bras du brun.

Moi : Elliot n'aime personne d'autre que lui-même.

Arizona : Hm, je n'en suis pas si sûre.

Elle fait un signe de tête pour que je me retourne.

Non loin de nous, Elliot discute avec Magnus tout en me fixant.

Arizona : Je ne l'ai jamais vu regarder une femme aussi longtemps.

Moi : Il doit simplement regarder son cheval.

Arizona : Où sa magnifique jument dont la croupe doit terriblement lui manquer.