Madyson Stevens

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Je ne pensais pas entendre ça de sa part.

Pas après les deux semaines que nous avons passées tous les deux.

Lentement, je sens les battements de mon cœur diminuer suite à la tachycardie.

Mes bras contre moi, je me protège comme je peux face aux regards de nos amis.

Magnus : Mady...

Je lève simplement la main pour le dissuader de parler.

Arizona : Tu veux que je reste avec toi, ce soir ?

Moi : Je préfère rester seule, c'est gentil. Amusez-vous bien.

La voyant s'approcher de moi comme pour me prendre dans ses bras, mon corps a un mouvement de recul.

Je n'ai pas besoin qu'on me console.

Au fond, je savais qu'Elliot était un connard.

Mon esprit attendait simplement la confirmation.

Quand il réapparait, il n'a aucun regard pour moi.

Montant dans sa voiture, il fait signe à Mag et Ari de le suivre.

Me regardant une dernière fois, ils me saluent puis s'en vont à leur tour.

Le temps a changé depuis un moment, la tempête annoncée aujourd'hui arrive.

Ça tombe bien, elle harmonise mon humeur.

Retournant à l'intérieur, je fixe mon écran, incapable de savoir comment continuer mon journal.

Laissant en suspens mes confidences sur les sentiments que j'éprouve pour mon demi-frère depuis plusieurs semaines maintenant, je me projette sur ce qu'il vient de dire.

Les pages noircissent à vu d'œil, laissant passer un temps que je ne remarque pas.

La musique de We Three dans les baffes tourne en boucle, la pluie cogne contre les vitres avec le vent violent.

Mon portable vibre à de nombreuses reprises et ce n'est que lorsque les larmes noient mes globes oculaires que je décide de le regarder.

Ce sont des messages d'Arizona.

Si au départ elle me demande comment je vais, si je suis sûre de vouloir rester seule, au fur et à mesure, ses messages changent.

Elle ne cesse de me poser des questions sur ce qu'il se passe entre El et moi.

J'aimerais pouvoir répondre mais son brusque changement d'humeur est aussi surprenant pour moi.

Je me suis d'abord dit qu'il faisait semblant devant ses amis mais la façon dont il m'a regardé et puis maintenant ça...

Arizona m'envoi de nombreux cliché d'Elliot avec des filles.

Toutes différentes à chaque fois.

On peut le voir danser, embrasser, peloter ses gonzesses.

Elliot Jones est de retour.

Quand j'ouvre la dernière pièce jointe, une vidéo le montrant en train d'emballer deux gonzesses puis monter dans une chambre.

Je coupe immédiatement le document.

Ne pouvant plus regarder tellement je pleure.

Il m'a menti.

Pendant tout ce temps, il n'a jamais voulu tenir cet accord.

Il n'a fait que jouer avec moi.

Elliot n'a aucune parole.

Sebastian avait raison.

Respirant de moins en moins bien, je décide de sortir prendre l'air frais sur le perron.

En voyant ma voiture, j'envoi un message à Arizona lui disant que je vais voir un ami et qu'elle doit cesser ses photos.

Attrapant ma veste, je compose le numéro de Seb.

Sebastian : Bonsoir, ma douce.

Moi : Seb...

Sebastian : Madyson ?!

Inquiet, je l'entends parfaitement dans sa voix.

Sebastian : Qu'est-ce qui se passe ?!

Moi : Est-ce que... Est-ce que je peux venir te voir ?

Sebastian : Oui, bien sur mais avec la tempête tu ne préfère pas que je vienne ?

Moi : Je vais prendre ma voiture, ça devrait aller.

Sebastian : Est-ce que ça va ?

Moi : Non... Tu avais raison...

Il pousse un profond soupir.

Sebastian : Je t'attends. Fais attention, ma douce.

Je le remercie puis raccroche.

Comme si on m'avait lancé un mauvais sort, lorsque je tente de démarrer ma voiture, elle ne démarre pas.

Putain !

Je hurle et tape sur mon volant.

La pluie s'abat avec violence sur mon pare-brise.

Bien décidé à quitter la maison pour fuir l'évidence, je fonce vers les écuries mais elles sont fermées à clé.

Qui suis-je pour obliger un cheval à courir sous cette météo ?

Machinalement mon regard se porte sur le garage de Josh.

La moto !

Trempée de la tête aux pieds, je prends les clés dans la boite, enfile un casque rapidement puis enfourche la bécane de mon père.

Celle-ci démarre directement.

Ok !

Sebastian m'a appris à conduire la sienne, ça ne doit pas être si différent.

Tout aussi lourde, je n'ai plus ses larges muscles pour me maintenir mais j'arrive quand même à sortir du garage.

Me sentant libre, je fonce hors de la propriété sous l'orage qui ne cesse de gronder.

Pour la première fois depuis que je suis au Texas, j'ai froid.

Les températures n'ont pourtant pas chutées avec la tempête mais le goudron est aussi gelé que mes doigts.

J'ai aussi très mal à la tête, je crois que mon casque n'est pas loin.

Est-ce que je suis dans une piscine ?

L'eau qui m'entoure forme une flaque épaisse et noire.

J'entends le moteur de la moto et j'aperçois son faisceau lumineux sans pouvoir réellement le distinguer.

Alors que je tente de me relever, je ne sens pas mon corps du tout.

Sacrée gueule de bois...

Amour sous silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant