Madyson Stevens

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Allongée sur mon lit d'hôpital, le soleil d'Austin traverse l'immense fenêtre sur ma droite et baigne la pièce dans une ambiance plus chaleureuse malgré la couleur blanche de la chambre.

Talia : Est-ce que tu veux boire quelque chose, ma chérie ?

Moi : Non merci...

Gentiment, elle me sourit mais je peine à lui rendre.

Je ne me souviens plus les détails de l'accident mais la raison me hante.

La porte s'ouvre, laissant entrer Magnus avec Sebastian et Arizona.

Dans le fond, je me sens vide et stupide.

J'aurais aimé le voir même si je le déteste.

Arizona : Comment est-ce que tu te sens ?

Moi : Je suppose que ça va.

Magnus : Tu as eu beaucoup de chance, tu le sais, n'est-ce pas ?

Moi : Hm...

Sebastian ne dit rien, il m'observe simplement mais son visage n'exprime aucune émotion.

Plongeant mon regard dans le sien, je sens les larmes me monter aux yeux.

Il sait, il me comprend.

A nouveau, la porte s'ouvre mais cette fois, elle laisse apparaitre le diable.

Bordel !

Tout le monde fixe ma mère, ne sachant comment réagir.

Sans le contrôler, j'attrape la main du brun comme pour me rassurer.

Le regard de ma mère arpente la pièce, observant chacune des personnes autour de moi.

Quand enfin elle me regarde, je constate qu'elle est très énervée.

Carole: J'aimerais qu'on me laisse seule avec ma fille.

Aucune politesse dans sa demande.

Cependant, tout le monde commence à quitter la chambre.

Sebastian, sa main dans la mienne, me fixe comme pour me demander la permission.

Sans prononcer le moindre mot, il comprend que c'est ok, embrasse ma main et quitte la pièce.

Josh, à la porte, ne semble pas comprendre que la demande de ma mère le concerne aussi.

Carole se retourne pour lui lancer un regard plus que sombre.

Josh : C'est aussi ma fille.

Carole: Et depuis quand son état de santé t'importe ?

Josh : Cesse de mentir pour que ta fille t'apprécie plus. Nous savons tous les deux les mensonges que tu lui as racontés pour te la mettre dans la poche. Elle n'a plus 5 ans. Elle comprend très bien ton manège à présent.

Je pousse un profond soupir en constatant que la situation ne va faire qu'empirer.

Moi : Papa... S'il te plait...

Tout deux me regardes surpris que je l'appelle ainsi.

Si mon père est ému, ma mère le voit sous un très mauvais œil.

Josh : Je suis juste devant la porte si tu as besoin.

Moi : Merci.

Lançant un dernier regard mauvais à ma mère, il nous laisse seules.

Ma mère observe la chambre comme si nous étions dans un cagibi, retire sa veste de tailleur hors de prix et la dépose sur le fauteuil à ma gauche avant de me fixer.

Carole: Comment tu te sens ?

Moi : Je vais bien.

Elle acquiesce.

Carole: Les médecins ont dit que tu pouvais sortir demain matin.

Je ne réponds même pas.

Carole: Tu m'expliques ce qu'il s'est passé ?

Moi : Je ne me souviens plus.

Carole: Tu ne te souviens plus ?! Tu te moques de moi ? Tu as pris une moto, dont tu n'as pas le permis et tu ne sais pas pour quelle raison ?!

Je déglutis.

Carole: Tu allais voir qui ?

Moi : Un ami.

Carole: Elliot ?!

Mes sourcils se froncent.

Moi : Elliot n'est pas mon ami.

Carole : D'après Matthew ce serait plus !

Moi : Je te demande pardon ? Matthew est un menteur !

Carole : Je savais que de t'envoyer ici était une mauvaise idée ! Vouloir suivre tes idées d'études était vraiment une connerie, Madyson !

La laissant me crier dessus, je détourne le regard pour observer le ciel texan.

Une fois qu'elle a fini de rabaisser mes choix de vie, elle soupire.

Carole : J'ai décidé d'arrêter mon voyage. Je rentre à New-York et tu vas rentrer avec moi.

Outrée, je manque de m'étouffer.

Moi : Non !

Carole : Tu n'as pas le choix ! Tu fais n'importe quoi, ici ! Quitter Matthew, prendre une moto, aller à des fêtes étudiantes... ! Tu vas rentrer avec moi et tu vas prendre le second semestre de droit. La famille de Matthew a réussi à t'avoir une place avec lui.

Moi : Je ne veux pas suivre de cours de droit !

Son visage se transforme sous la colère.

Je ne l'ai jamais vu ainsi.

Carole : Je ne te laisse aucun choix ! J'ai déjà envoyé ta lettre de démission à la fac d'Austin. Tu n'y seras plus étudiante en début d'année.

Mon souffle se coupe.

Elle vient de me couper les vivres.

Mes rêves s'envolent.

Si elle dit vrai, et je le sais, cela veut dire qu'elle a déjà payé les cours à N-Y, qu'elle a couper les prélèvements d'Austin et que je n'ai plus aucun choix.

Mes larmes inondent mon visage.

Sachant qu'elle déteste les pleurs, je détourne la tête pour me cacher.

Moi : Je ne retournerais pas à N-Y.

Carole : Et comment est-ce que tu comptes faire pour tes études ? Si tu reste là, tu finiras comme ton père ! C'est ce que tu souhaites ?!

Moi : J'arriverais à m'en sortir, maman...

Carole : Alors tu ne viens pas ?!

Moi : Non.

Carole : Ne viens pas pleurer ensuite ! Je ne t'aiderais pas !

J'acquiesce et essuie rageusement mes joues.

Carole : Tu me déçois ! Finalement, tu es bien la fille de Josh ! Je ne t'ai vraiment rien appris !

La laissant à nouveau me rabaisser, je ne saurais dire au bout de combien de temps elle décide de quitter la pièce en claquant la porte.

Je vais m'en sortir, sans elle, sans personne, sans Elliot...

Amour sous silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant