Prologue Partie 1

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« - Trouvez la !, cria un homme.
-Oui chef !, lui répondit une troupe de soldats en uniforme avant de se disperser dans le port.»

J'en étais sûre. Ils m'avaient retrouvée. Quelle poisse ! Cela faisait déjà plusieurs semaines que j'avais fui mon royaume au bord du lac Tanganyika. Au début je comptais simplement rester dans un des pays limitrophes en me faisant toute petite mais je me suis vite aperçue que nos hommes étaient repartis un peu partout dans la région centrale d'Afrique. Il m'était impossible de rester incognito. Par conséquent, j'avais pris la décision de quitter l'Afrique centrale. Je devais m'en éloigner le plus possible. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée au Caire. L'Egypte était un grand pays et il était facile d'y circuler sans être intercepté par les autorités. Avec quelques sous, je louais une chambre dans un motel près du port de Saïd. Ma vie princière était terminée mais je m'y faisais assez bien. J'avais pris assez de poche de sang pour tenir deux mois environ. Je devais tout faire pour passer inaperçue. Seulement, une fille qui reste tous les jours dans sa chambre, ça éveille rapidement les soupçons. La propriétaire du motel a tout d'abord commencé à frapper de plus en plus souvent à ma porte jusqu'au jour où elle n'ait plus venu. Je pensais qu'elle s'était lassée mais en réalité, elle répondait  juste à l'avis de recherche qui était à mon nom et qui avait trouvé son chemin jusqu'en Egypte. Que fut ma surprise lorsque des soldats de l'armée royale ont débarqué quelques jours après en défonçant ma porte au passage. J'eus tout juste le temps de sauter par la fenêtre du 2e étage en attrapant mon sac pour ensuite me faufiler dans les allées du marché d'en face où je pus les semer. En sortant du marché, je vis un camion conteneur qui devait sûrement se diriger vers le port. Je me suis donc élancée afin de sauter et d'atterrir sur un des conteneurs avant d'y faire une brèche à la force de mes poings. Installée dans le conteneur en mouvement, je pensais les avoir définitivement semé lorsque j'entendis des voix de soldats qui parlaient ma langue, le lingala. Je devais absolument me tenir tranquille. Une dizaine de minutes plus tard, le camion s'était arrêté. Ceci ne me disait rien qui vaille. Soudain, le conteneur fut pris de secousse. Mon corps se cogna violemment contre ses parois et d'énormes cartons remplis de ferrailles me tombèrent dessus. Après cela, c'était le trou noir.
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Lorsque je me suis réveillée, les rayons du soleil traversaient la brèche dans le plafond et je pouvais voir un ciel dégagé. Je me suis donc laissée tenter en sortant ma tête du conteneur. La vue me fit tressaillir de joie mais aussi de peur. En effet, j'étais en plein milieu de l'océan à bord d'un porte-conteneurs. Dans quoi est-ce que je me suis encore aventurée ?
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Les jours ont défilé et je n'étais toujours pas sortie du conteneur. Je fermais simplement les yeux en repensant à ma vie d'avant, au palais. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter tout ça ? Au moins ici, je n'avais à me soucier de rien... enfin temps que j'ai assez de sang pour me nourrir. Soudain, le conteneur se remit à trembler. Nous étions donc arriver sur terre. J'entendais les voix des marins qui parlaient en français tout autours de moi. Je ne pouvais pas sortir tout de suite. Je me suis donc laissée transporter. En réalité, je ne voulais tout simplement pas sortir d'ici, j'avais juste envie de tout oublier et de vivre loin de toutes ces histoires de descendances, de trônes et de pouvoirs. Je sentais que le conteneur se déplaçait à grande vitesse. Nous devions sûrement être sur un camion. Quelques heures après, le camion ralentit. Je me suis donc précipitée pour sortir ma tête du conteneur afin de savoir où je me trouvais.

« -A...Aveyron, France, lus-je sur un panneau. »

Le camion ralentit pour respecter les limitations de vitesses affichées un peu partout sur la route. Je compris qu'il allait s'arrêter dans cette ville. Je ne pouvais donc plus rester dans ce conteneur... Je devais reprendre ma fugue. Tout de même, je ne pense pas que l'armée royale me retrouverait dans ce coin perdu. Je me demande bien où est ce que j'ai bien pu atterrir. Je suis ressortie par la brèche avant de sauter et de rouler sur le bitume, mon sac sur le dos. J'avais quelques égratignures mais celles-ci cicatrisaient aussitôt. Je marchais donc sans vraiment savoir où j'allais lorsque la pluie se mit à tomber. Il faut que je trouve un endroit où je puisse m'abriter et vite.

Black BloodSuckerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant