Chapitre 9

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Je me suis frayée un chemin jusqu'au centre de l'action. Les professeurs ne comprenaient pas pourquoi je m'étais avancée.

« -Tu veux passer l'épreuve ? Viens sur un autre banc je vais t'évaluer. La barre est à 20 kilos, ça ira ? , me demanda un professeur. On peut te fournir une barre moins lourde. »

Le blondinet explosa de rire. Je me mis en face de lui.

« -Non c'est bon, je vais prendre sa place, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
-Bon si tu veux... Attends, je retire les poids..., continua le professeur.
-Non pas la peine, le coupais-je. »

Le blondinet se leva en soutenant mon regard puis me laissa la place en me faisant une courbette.

« -Madame, fit-il d'un ton moqueur »

Je l'ai ignoré et me suis installée. Il resta tout près tandis que les professeurs se mirent en place. Ils avaient peur pour moi. Ils voulaient même enlever les poids... Ces humains sont aussi sexistes que les vampires. Énervée qu'on ne me prenne pas au sérieux, j'agrippais cette barre , la retirais de son socle puis commençais sans attendre l'accord des professeurs. C'était d'un ennui. Je fis semblant d'y mettre toute ma force. Je fis le geste 5 fois avant de déposer la barre dans son socle. Je me suis relevée et ai admiré le visage serré de ce blondinet. Quel délice. J'en jubilais presque.

« -Quel est ton nom ?, me demanda le professeur. »

J'étais toujours entrain de fixer mon nouveau camarade de classe. Mon nom... ah oui, mon nom d'emprunt.

« -June... Je m'appelle June FORESTER.
-Bien c'est noté, dit le professeur. »

Le blondinet se rapprocha de moi.

« -La nouvelle a donc un prénom, dit-il toujours en soutenant mon regard.
-Dit celui qui vient d'arriver aujourd'hui, me défendait-je. »

Il s'arrêta, à quelque centimètre de moi.

« -June hein ?
-C'est ça, répondis-je. »

Il sourit puis dirigea doucement sa main vers mon visage. Il allait me toucher le visage lorsqu'une main l'en empêcha en attrapant son poignet.

« -Tiens tiens mais qui voilà, entama le jeune homme aux cheveux blonds. C'est ce cher petit Owen.
-Fermes là, lui répondit l'intéressé.
-C'est que tu es venu à moi cette fois-ci, plus besoin de te chercher. »

Son interlocuteur ne répondit pas. Il lâcha son poignet pour attraper le mien. J'allais me défaire de son emprise lorsqu'il me dit d'une voix tendre presque suppliante:

« - C'est l'après-midi. Viens... S'il te plaît »

L'après-midi ? Ah oui, notre contrat. Je l'avais complètement oublié. Je me suis donc laissée emporter. Sous les regards interrogateurs de ses amis, mon hôte m'emmenait je ne sais où. Pendant ce temps, le blondinet continuer à parler seul:

« -Tu t'enfuies Owen ? Comme à ton habitude... Peu importe où tu iras, je viendrai te chercher. »

Il ne l'entendait plus.

Mon hôte ne savait même pas où il allait. Il partit dans le premier endroit calme qu'il avait trouvé, le vestiaire des garçons. Il me lâcha et partit s'asseoir sur un banc. Il prit sa tête entre ses mains. Moi, j'étais debout en plein milieu de la salle. Qu'est qui m'a pris de le suivre ?

Après avoir repris ses esprits, il se leva et fit les cents pas.

« -De tous les garçons qui sont dans ce lycée, commença-t-il, il fallait que tu te fasses remarquer par lui.
-Pardon ? »

Il prit une grande respiration avant de continuer.

« -Ecoutes, poursuivit-il, je sais que tu t'en fous pas mal de mes conseils mais... mais pas lui. »

Je ne voyais pas vraiment où il venait en venir.

Il se rapprocha de moi.

«- Evites le. Vraiment. Cela n'a rien à voir avec nos faveurs... C'est vraiment un conseil que j'aimerais que tu écou...

-Ecoutes Monsieur l'hôte, le coupais-je, je ne vois abs...

-Owen, me coupa-t-il à son tour.
-Tu...
-Owen, continua-t-il
-Mais...
-Owen. »

Il avait le sourire jusqu'aux oreilles. Ça changeait d'hier. Je n'allais tout de même pas l'appeler par son prénom. Chez moi les humains n'étaient vu que comme du vulgaire bétail... vous vous voyez parler d'égal à égal avec une vache ou un poisson ? Je ne crois pas.

« -As-tu fini ?, lui demandais-je. »

Il soupira.

«-Écoutes JUNE, dit-il en insistant bien sur mon prénom, t'es une grande fille, tu fais ce que tu veux... mais ce gars là... il détruit tout ce qui l'entoure. Il ne t'apportera rien de bon... Crois moi. »

Ses paroles étaient remplies d'amertume. Je soupirais.

« -Depuis quand es-tu passé d'hôte à conseiller personnel ? »

Il se mit à rire. Un humain qui rit... c'est assez... plaisant. J'ai laissé échapper un sourire.

« -June, on vit en cohabitation, on est compagnons de compagnie tu te souviens ? Certes pas depuis longtemps mais voilà... Je me sens responsable de... »

Il allait terminer quand on entendit des bruits de pas et du chahut à l'extérieur du vestiaire. Les garçons arrivaient.

« -Merde, s'écria le jeune homme. »

Il m'attrapa le poignet et ouvrit un casier.

« -Attends qu'est ce que tu... »

Je n'ai même pas eu le temps de finir qu'il me poussa à l'intérieur. Au moment de fermer la porte, il se stoppa.

« -Tu vas pouvoir tenir là dedans...juste un instant ?...,me demanda-t-il inquiet, Moi... moi j'aurais pas pu... »

Les pas étaient de plus en plus rapides. Vu sa réaction, je compris qu'on ne devait pas me voir ici.

« -Au pire oublies, sors de là. On trouvera un autre endroit, dit-il »

Au même moment, j'ai attrapé la porte du casier et l'ai fermé tout en douceur.

« -Je ne suis pas claustrophobe moi, lui répondis-je.»

Il me sourit puis s'assit devant le casier. Je me fis toute petite pour ne pas attirer l'attention. Les casiers étaient assez grands pour pouvoir s'asseoir par terre ou bien pour y... rentrer à deux. Pas que je m'imagine avec quelqu'un en ces lieux... juste à titre d'information. J'entendis un bruit métallique mais n'y prêtais pas attention. Les garçons rentrèrent dans le vestiaire. Ça sentait le fauve. J'attendais donc qu'ils se douchent et qu'ils s'habillent. Mes yeux étaient fermés, je ne voulais pas voir tous ces corps mis à nu à travers les fentes de la porte du casier.

Une trentaine de minutes plus tard, il y avait beaucoup moins de bruit. Je me suis enfin décidée à ouvrir les yeux. Mon hôte était en train de vérifier qu'il ne restait plus personne dans le couloir pour que je puisse sortir. Il était en train de revenir vers son casier quand le blondinet rentra dans le vestiaire. Ils se faisaient face. Le blond était beaucoup plus musclés, cependant, mon hôte était un poil plus grand.

«-Je t'ai manqué ?, commença le blondinet un sourire narquois aux lèvres. »

Black BloodSuckerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant