Chapitre 12

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Point de vue d'Owen

J'étais assis par terre près de la fontaine du quartier quand une main se posa sur mon épaule. C'était Madame JACKSON. Cette vieille dame me sourit gentiment.

« -Mais que vous est-il arrivé mon pauvre ?, s'inquiétait elle.
-je...euh... c'est compliqué, lui répondis-je un peu gêné. »

Elle attrapa mon visage de ses deux mains toutes fragiles puis tout en me caressant la tête, elle dit :

« -Prenez soin de vous Owen... et de la même manière que votre grand père prenait soin de vous, prenez soin des gens autours de vous. »

Mes yeux commençaient à devenir humides. Je me suis relevé en tâchant de ravaler mes larmes qui n'avaient pas encore coulées.

« -Je vous remercie, lui dis-je.
-Vous me remercierez plus tard, continua-t-elle.
-Pardon ? »

Elle reprit les sacs de course qu'elle avait déposé plus tôt puis me fit signe de la suivre, ce que je fis. Je l'ai devancé et pris ses sacs.

« -Quel gentil garçon vous êtes, sourit-elle. Néanmoins arrêtez de vous battre.
-Euuuh... oui, dis-je en détournant la tête.
-Que direz votre grand père ?, me sermonna-t-elle.
-..... oui, murmurais-je. »

Nous arrivions devant sa jolie petite maison. Je me souvenais alors des après-midi que je passais ici lorsque mon grand-père avait des affaires à régler. La maison comme sa propriétaire me semblait immense à l'époque. Aujourd'hui, tout me semble minuscule, tout comme Madame JACKSON. Mais bon, la maison était sublime, loin du style mi-victorien mi-rustique du manoir de grand-père. Ici régnait une atmosphère de détente avec tous ces pots de fleurs sur le perron. Les tons neutres de sa maison et ses nombreux tapis nous accueillaient chaleureusement. Comme à mon habitude j'ai retiré mes chaussures à l'entrée. Madame JACKSON en fit de même avant d'enfiler ses pantoufles. Une autre paire de chaussures était à l'entrée. Les baskets n'étaient pas vraiment le style de cette vieille dame... Se pourrait il que... ? Je m'élançais à toute vitesse dans le salon, courses en main. Que fut ma déception quand je n'y vis personne. Le salon de Madame Jackson était petit mais tellement confortable. Il donnait directement sur l'étage du dessus en passant par ce grand escalier. Je partis ranger les courses dans la cuisine à côté du salon. Madame JACKSON me suivit tout sourire.

« -Vous avez l'air triste Owen, ça va ?
-Oui oui... ne vous en faites pas.
-Vous aviez l'air de chercher quelque chose, enchaîna-t-elle.
-....Non..., murmurais-je. »

Elle commençait à préparer le dîner. Je l'aidais calmement, comme au bon vieux temps. Je n'avais pas cuisiné depuis des lustres... Enfin pas depuis l'arrivée de June. Je me demande réellement où elle est passée. J'avais laissé le portail et la porte d'entrée ouverte; tant pis pour les voleurs. Un moment, Madame JACKSON me laissa seul. J'étais devenu le chef attitré de cette cuisine. Je me devais de faire honneur à grand-père. J'attrapais les pommes de terre, les ai épluchées et les ai assaisonnées avant de les placer au-dessus de l'agneau dans le four. Madame JACKSON revint.

« -Mais quel cuisinier nous avons là, riait elle. »

Je lui souris pendant qu'elle essayait de me caresser la tête, comme autrefois. Je me suis incliné à sa hauteur afin qu'elle ne se fasse pas  mal au dos.

« -Vous  sentez vous capable de dresser la table Monsieur ?, me défia-t-elle.
-Bien évidemment !, répondis-je gaiement. »

Je pris tout l'attirail dont j'avais besoin dans cette cuisine que je connaissais par cœur puis commençais à dresser la table au salon pour deux. J'avais presque fini lorsque des bruits de pas à l'étage perturbaient ma concentration. Madame JACKSON était-elle remontée ? Je ne l'ai pas vu pourtant. Je finis de dresser la table lorsque quelqu'un descendit les escaliers. En relevant la tête, je fus surpris. Ce n'était pas Madame JACKSON.

Black BloodSuckerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant