Chapitre 1

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Qu'est-ce qui m'a pris de m'inscrire dans ce lycée ? Je me suis installée clandestinement dans une maison assez éloigné des autres habitations il y a deux ou trois semaines. A ma grande surprise elle était déserte mais pourtant elle était tout de même alimenté en eau et en électricité. Pour passer complètement inaperçue, je me suis même installée dans le grenier. Et quoi de mieux pour ne pas attirer l'attention que de se fondre dans la masse d'humains qui m'entourent ? D'où mon idée d'inscription soudaine dans un lycée tout à fait normal. J'avais même entendu dire qu'une collecte de sang aurait eu lieu dès la rentrée ce qui a amplifié mon envie de m'y inscrire.

Je me dirigeais donc vers ce fameux lycée, un sac complètement vide sur mon dos. C'est sûr que pendant ma fugue je n'ai pas du tout pensé à prendre des fournitures scolaires avec moi. Quel dommage...C'est sûr qu'entre mes provisions et ma dague, des cahiers et une trousse auraient bien trouvé leurs places... Enfin bon, je finis par arriver à destination. Un grand portail laissait place à une grande allée qui donnait sur un immense bâtiment avec de très grandes fenêtres qui illuminaient couloirs et salles de classe. Les couloirs étaient noir de monde. Entre embrassades et ragots de jeunes adolescents, je ne savais plus où me mettre. Je m'approchais du tableau où était inscrit nos classes. Je cherchais alors mon nom d'emprunt. Impossible de garder mon nom de naissance, j'attirerais trop l'attention. FORESTER... FORESTER... Ah me voici, June FORESTER. Il va falloir que je m'y habitue. Je me suis mise en marche vers ma salle de classe, celle destinée au cours de physique chimie de la classe de derniers années. Je pressais le pas lorsque mon corps heurta une jeune fille, enfin, elle m'est complètement rentrée dedans. Elle a dû se faire mal, personnellement je n'avais pas bougé d'un poil. Une sensation désagréable me traversa le corps. Bizarrement, je ne l'avais pas sentie, ni sa présence ni l'odeur de son sang que je ne percevais toujours pas d'ailleurs. Étrange... Je pris alors mon temps pour l'observer un peu. Elle était assez petite et avait la peau blanche et pâle. Ses joues étaient rebondies et rougies par la gêne. Ses cils étaient courts tout comme ses cheveux noirs et lisses taillés en un beau carré tombant au niveau de ses épaules toutes menues. Ses petits yeux bridés et noirs fuyaient mon regard.

« P-pardon, me dit-elle d'une voix tremblante avant de s'engouffrer dans les couloirs de ce lycée. »

Néanmoins, cette sensation ne disparaissait toujours pas. Je me sentais toute faible. Mais bon, après quelques minutes, je pus tant bien que mal trouver cette salle de classe. Je m'installais donc au fond de la salle, seule, côté fenêtre. Les places commençaient à se remplir. J'écoutais sans le vouloir la conversation de deux jeunes élèves assis un peu plus loin.

«- T'as entendu parlé de la collecte de sang pour l'hôpital ?, dit le premier.
-Ouais, lui répondit son camarade. Finalement elle sera pas faite ici.
-Tant mieux. Tout ce qui est piqure me répugne. »

Ils se moquent de moi ! Comment je vais faire pour me ravitailler ?

Peu de temps après le professeur arriva et compta le nombre d'élèves. Un nom manquait à l'appel.

« Owen HILL, répéta le professeur avant de pointer son cahier. »

D'un coup, la porte de la salle s'ouvrit dans un bruit lourd. Un jeune homme haletant accoudé à la porte, fatigué d'avoir couru j'imagine, se tenait dans l'entrée. Il balbutia :

« Ex...Excusez-moi..p-pour mon retard »

Après une brève explication avec le professeur, il a pu accéder à la seule place libre de la salle de classe qui était bien évidemment celle à côté de moi. Il s'assit et ne dit pas un mot, à mon grand bonheur. Le cours commença et je mis ma tête dans mes bras. Je suis simplement venue ici pour éviter tout soupçon, pas pour devenir le nouvel... comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui ! Einstein. Néanmoins je dois avouer que l'idée de me retrouver pour la première fois dans une école sans garde du corps ou autres adultes qui superviseraient tous mes faits et gestes me ravit. Ma tête était toujours placée entre mes bras croisés sur la table, je pris la décision de la tourner pour éviter les rayons de soleil qui avaient décidé de se pointer le bout de leurs nez. Soudain, je me suis sentie épiée. Par réflexe, j'ouvris mes yeux et me retrouva nez à nez avec le retardataire qui avait lui aussi eu la bonne idée de poser sa tête sur la table. Nous nous regardions, les yeux dans les yeux. Personne ne détourna le regard. J'en viens même à me demander s'il ne s'était pas endormi les yeux ouverts. Les seuls signes de sa présence parmis nous étaient ses battement de cils, très longs d'ailleurs. Ses grands yeux couleur noisette ne me lachaient pas du regard. Que cherchait-il ? Il me regardait plus intensément encore et se frotta les yeux l'air ébahi. J'inspectais alors son visage au teint beige et aux cernes apparentes. Il avait les traits fins et un nez grec. Sa bouche était fine mais ses lèvres roses étaient charnues. Son visage était parsemé de quelques grains de beauté par ci, par là. Mon regard remonta vers sa chevelure noire. Ses cheveux lisses légèrement ondulés étaient brillants et ébouriffés. On aurait dit qu'il venait tout juste de se lever. Ses grandes épaules larges étaient tendues, ce qui montrait le signe d'une grande fatigue. Mon inspection terminée, j'ai compris qu'il en faisait de même. Ses yeux balayaient mon visage de fond en comble puis revinrent se noyer dans les miens lorsque soudain, notre professeur ouvrit une fenêtre. Le vent vint jusqu'à nous et quasi instantanément, je sentis une irrésistible odeur qui me fit perdre tous mes moyens. Étant de la famille royale, on m'a entraîné à résister à l'appel du sang ce qui me permettait de faire abstraction de toutes ces odeurs de sang humain qui m'entourent. Cependant, cette odeur me mettait complètement hors de moi. Mes canines commençaient à sortir à l'intérieur de ma bouche. Je fermais les yeux pour éviter qu'ils ne virent aux rouges. J'étais tellement euphorique que je n'arrivais même pas à savoir de quelle direction provenait cette odeur et ce vent ne m'était d'aucune aide. Il fallait que je me calme. J'allais perdre le contrôle de mes sens quand tout à coup, mon voisin de table se redressa et murmura:

« Je deviens fou... »

Black BloodSuckerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant