Chapitre 27

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Point de vue de June

« -Charline GREEN est morte, m'informait Madame KATO. »

Son regard qui était tout d'abord tourné vers moi, se perdit dans le vide.

« -Tu as dû voir tous ces bouquets quand tu montais, affirma Madama KATO. Ce sont des bouquets qui lui sont destinés.
-Elle est morte ici ?, lui demandais-je. »

Elle hocha la tête de haut en bas. Je vis sur son visage que c'était tout ce qu'elle pouvait dire. Après un temps, elle se leva.

« -Il est temps pour moi de partir, dit-elle en s'étirant. J'espère que je ne t'ai pas trop fait peur avec toutes ces histoires. »

Je lui fis non de la tête.

« -Bien... Écoutes, avant de monter, j'ai construit une barrière magique autour de cette cabane. Mes pouvoirs ne sont pas très puissants... voire carrément inexistants, néanmoins, je pense qu'elle te protégera contre d'éventuels sorts de localisation.
-Des sorts de localisation ?, répétais-je.
- Comment penses-tu que je t'ai retrouvé ?, dit-elle fièrement en me faisant un clin d'œil. »

Elle fouilla dans son sac et y sortit un téléphone portable.

« -Tiens, me dit-elle en me le tendant, tu sais t'en servir ?
-Euuuh oui brièvement. »

Elle me montra les bases.

« -Et là dans ton répertoire, il y a mon numéro, m'informa-t-elle, si tu as le moindre problème ou si tu veux venir loger chez moi, n'hésites pas. D'accord ? »

Je hochais la tête à nouveau. Elle posa sa main sur ma tête.

« -Bien, me sourit-elle chaleureusement. Tu vas au lycée ?
-Oui
-Je te conseille de ne pas y aller.  Pour l'instant, reposes-toi. Je me chargerais de tes absences. »

Elle partit ranger ses affaires. Elle me laissa le pot de crème contre les blessures et la grosse bouteille de soupe avant de mettre son sac sur le dos. La pleine lune illuminait ses cheveux noirs ainsi que ses jolies bijoux en argent.

« -Fais attention à toi et donnes moi de tes nouvelles, me dit-elle avant de sortir de la cabane.
-Madame KATO ?
-Oui, dit-elle en repassant sa tête par la porte.
-Merci, dis-je d'une toute petite voix.
-Mais de rien, me sourit-elle avant de refermer la porte de la cabane derrière elle. »
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Madame KATO était partie depuis longtemps déjà. J'étais seule en haut des arbres, dans cette cabane. J'étais allongée sur le sol dur en bois et regardais le plafond lorsque la cabane se mit à trembler. Soudain, un hurlement de loup surgit de nulle part. Je me redressais. Il était tout proche. Je dirais même juste au pied de l'arbre. Je sortis regarder par dessus le sol de la cabane. Ce que je vis me subjugua. Un énorme loup au pelage doré se tenait au pied de l'arbre. Il se cognait contre celui-ci plutôt. Ses hurlements se faisaient de plus en plus fort. S' il continuait comme ça, je ne donnais pas cher de cette pauvre cabane. Il fallait qu'il s'en aille. Je soupirais. J'étais en convalescence quand même. Je ne devais pas m'occuper d'animaux sauvages. Je pris une grande respiration et sauta du haut de la cabane. J'atterris sur mes deux jambes, sans grand effort. Le loup était de dos. J'étais complètement figé devant lui. Il était illuminé par la lumière de la pleine lune. De là-haut, il paraissait plus petit. Il sentit ma présence et se tourna face à moi. J'avais donc un énorme loup d'une hauteur d'à peu près 1m60 ou plus devant mes yeux. Il était long d'au minimum 2 mètres . Ses yeux jaunes s'accordaient parfaitement à son pelage blond.  Il ne me disait rien qui vaille. Il s'élança vers moi. J'esquivais à une vitesse folle. Quelque chose clochait. Pourquoi avais-je besoin d'utiliser ma vitesse de vampire face à un loup ? Il me montra ses crocs acérés puis poussa à nouveau un hurlement. Soudain, des bruits de feux retentirent. Je remontais illico presto dans la cabane. Le loup prit la fuite. Je vis un homme, assez âgé, partir à sa poursuite, un arc et des flèches à l'épaule et un fusil à pompe à la main... J'étais en convalescence !

Je redescendis plus vite que je n'étais remonté avant de partir à la poursuite de ce chasseur. Malheureusement, je perdis leurs traces. J'allais faire demi tour lorsqu'un coup de feu retentit à nouveau, je suivis le bruit du canon. Arrivée à destination, je vis ce magnifique loup étalé au sol sur son flanc droit près d'un arbre. Sa patte avant gauche était imbibée de sang. Ma gorge se serrait. L'odeur du sang m'appelait. Mais ce n'était pas le moment. Ce chasseur écervelé était en train de tenir la tête du loup en joue. Je m'élançais vers lui et me positionnais entre ce loup et cet homme. Il n'eut même pas le temps de réagir que je lui arrachais son fusil des mains et le pliais en deux. Il me regardait éberlué. Qu'est-ce qu'ils sont lents à la détente ces humains...

« -BOOOOOUH, hurlais-je pour l'effrayer. »

Il partit en courant. Vu la tête que j'avais, je le comprenais amplement. Je me retournais alors vers ce loup. Il me regardait, toujours allongé. La balle devait être imbibée d'un puissant sédatif. Le chasseur était bien renseigné. Je me dirigeais donc vers sa patte avant qui était dans un sale état. La balle était toujours à l'intérieur. Il gémissait de douleur. J'approchais lentement ma main de son crâne. Ses oreilles se relevèrent. Il avait peur.

« -Je ne te veux aucun mal, lui chuchotais-je. »

Il se calma. Ses oreilles se sont abaissées et je pus caresser son pelage doré. Il était tout doux, encore plus doux que les tapis de chez Madame JACKSON. Je posais mon front sur son cou avant de lui dire :

« -Je reviens tout de suite. »

Je profitais encore un peu de ce moment avant de me relever et de partir en direction de la cabane à toute vitesse. Je pris la pommade que m'avait laissée Madame KATO puis repartis en direction de ce loup. Il n'avait pas bougé. Je m'accroupis près de lui.

« -Ça va faire mal »

Sans attendre, je plongeais mes doigts dans sa blessure afin d'y retirer la balle. Le loup se tordait de douleur.

« -Tiens bon mon beau, lui dis-je. »

Fort heureusement, la balle n'était pas allée bien loin et était en un seul morceau. Je caressais la tête de l'animal pour lui indiquer la fin du supplice. Ses yeux s'étaient dirigés vers moi avant de se fermer peu à peu. Je mis de la pommade sur sa blessure. Soudain, ce que je vis me laissa sans voix. A peine avais je posé cette mixture sur la blessure de l'animal que celle-ci se fermaient petit à petit. C'était impossible. Cet animal n'était pas comme les autres. Je reculais brusquement. Quelle idiote ! J'étais en train de me jeter dans la gueule du loup, littéralement. Je levais mes yeux vers le ciel. Comment avais-je pu négliger ce détail ? C'était la pleine lune aujourd'hui. Ce que j'avais devant moi n'était pas un simple loup. C'était un loup-garou. Les ennemis jurés des vampires depuis la nuit des temps (d'après les livres du royaume). Une seule morsure de loup-garou dans leur état bestial pouvait être fatale pour un vampire. Je pris peur. J'ai attrapé la pommade puis je me suis éloignée prudemment de lui sans un bruit avant de retourner à la cabane. Je me cachais une fois de plus dans cette cabane qui renfermait plus d'un secret... mais ça, je ne le savais pas encore.

Black BloodSuckerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant