Il faisait sombre. Le vent soufflait sur les vitres de la fenêtre. Moi, j'étais sur le lit, regardant le plafond, un coussin dans les bras. Je repensais à tout ce qui s'était passé aujourd'hui. Qu'est-ce que j'étais entrain de faire ?
Après être montée à l'étage pour l'écouter jouer, j'ai cherché sans succès cette chambre qui devait devenir mienne. Me voyant déambuler dans les couloirs sans but précis, mon hôte me montra ma chambre sans un mot, juste en m'indiquant la chambre en ouvrant la porte de celle-ci. Après lui avoir fait un signe de tête en guise de remerciement, je m'engouffrais dans celle-ci. Elle était spacieuse, dans les tons vert émeraude et marron et avait un style à la fois victorien et rustique. Drôle de mélange. Un lustre couleur or égayait le plafond. Le placard en bois laqué était immense et vide; je ne le remplirai point davantage avec le peu d'affaires que j'ai sur moi. Je m'enfonçais dans cette chambre dont les grandes fenêtres donnaient sur le jardin derrière la maison. Après avoir posé mon sac sur le bureau en bois, je me suis approchée au plus près de la vitre. Le ciel déjà bien noirci m'apaisait. Est-ce que mon garde et ma demoiselle regardaient ce magnifique ciel aussi ? Une toux sèche me sortit de mes pensées. En me retournant, je vis ce garçon, toujours dans l'encolure de la porte où il s'était appuyé. Il se tenait la gorge d'une main et avait l'autre dans sa poche. Il toussa de nouveau puis partit. Très étrange comme spécimen. Je m'approchais alors du gigantesque lit qui lui aussi était en bois. Il n'avait rien à envier au lit du palais. Le matelas y était mais les draps manquaient. Des bruits de pas se firent entendre, c'était lui, encore. Il était revenu avec des draps, une couverture et des coussins. Il était débordé. Spontanément, je pris les coussins. Il me remercia, gêné, déposa le reste sur la commande puis partit pour de bon cette fois. Après avoir fermé la porte qu'il avait laissée grande ouverte, je me suis donc installée paisiblement, seule dans cette grande chambre. Il était déjà tard. Même si mon corps n'avait pas spécialement besoin de sommeil, j'en avais besoin, une étrange fatigue m'assommait depuis ma collision avec cette fille. Donc j'étais, dans ce lit, vêtu d'un simple t-shirt en guise de pyjama, regardant le plafond, un coussin dans les bras.
Lorsque mes yeux s'ouvrirent, il faisait déjà jour. Je me suis levée, étirée puis j'enfilais un pantalon avant de chercher à sortir de la chambre pour me diriger vers la salle de bain. Elle était au fond du couloir, la porte était entrouverte. Je m'empressais d'y rentrer et de refermer la porte derrière moi. Une fois dedans, je me suis retournée et fis une drôle de découverte, je n'étais pas seule. En effet, mes yeux se perdirent à travers le regard de mon hôte dans le miroir. Il était torse nu, une brosse à dent dans la bouche. Après un instant, il se ressaisit, finit de brosser ses dents, se rinça la bouche puis dit :
« -Désolé, je n'ai pas l'habitude de fermer les portes. »
Il s'essuie puis vient à ma rencontre. J'étais paralysée devant son corps dévêtu. N'ont-ils pas un peu de pudeur ces humains ? Me voyant toute chose devant lui, il sourit.
« - Je n'ai pas l'habitude de porter beaucoup de tissus non plus, souffla-t-il.»
Il était juste en face de moi. La chaleur de son torse me caressait le visage. D'un bras, je le poussais sur le côté sans grande difficulté tandis que je m'avançais près du lavabo pour me regarder dans le miroir. Il sortit. Après avoir fermé la porte à double tours, je pris une bonne douche puis m'habillais. J'étais entrain d'attacher mes longues tresses lorsqu'on vient toquer à ma porte.
« -Tu te transformes en poisson ? »
Je ne répondis pas.
« -Si tu ne sors pas tout de suite tu vas être en retard. Sur ce j'y vais. »
Les bruits de pas me confirmaient qu'il était bel et bien parti. Quelle idiote, j'avais oublié que je devais aller au lycée. Je sortis en trombe de la salle de bain, pris mon sac de cours puis me mis à courir afin de ne pas être en retard (un retard ou une absence attirerait trop l'attention sur moi). Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas utiliser ma vitesse de vampire, trop de gens dans la rue. Je courrais vite mais pas trop non plus.
Je suis arrivée pile poil à l'heure. Je m'installais à une table vide au fond de la classe. Je vis les yeux moqueur de mon hôte qui ne me lâchait pas du regard ce qui n'échappait pas à la fille assise à côté de lui. Cette fille... elle m'intrigue. Depuis ma collision avec elle, je me sens si faible. Même quand elle est dans les alentours, je me sens mal à l'aise. Je posais mon front sur la table jusqu'à la fin du cours.
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Je m'étais assoupie jusqu'à la fin de la mi-journée. L'heure du repas arriva. Bien évidemment, j'avais oublié le mien. Néanmoins, ayant bu du sang pur la veille, je pouvais encore rester sans manger pendant 5 ou 7 jours.Pour passer le temps, je me suis installée sur le toit. En plein milieu de celui-ci, j'étais allongée par terre, regardant le ciel bleu, mon sac me servait de coussin. J'étais paisiblement entrain de profiter de ce moment quand la porte s'ouvrit, encore une fois.
« - Meï je t'ai dit que j'allais bien. Arrêtes de me suivre.
-Je te lâcherai quand j'en serais sûre. Pour l'instant Owen, tu vas devoir me supporter. »Après avoir roulé ses yeux vers le ciel, le regard du jeune homme se posa sur moi, suivi de celui de sa camarade, assez petite d'ailleurs.
« -Faites comme si j'étais pas là, crachais-je agacée par leur présence tout en refermant les yeux. »
Soudain, des pas rapides et lourds résonnaient dans ma tête. Un autre garçon venait de débouler sur le toit, une pomme à la main.
« Même pas vous... m'attendez, dit-il essoufflé »
Il releva la tête et me découvrit. J'avais toujours les yeux fermés mais je le sentais se rapprocher. Je me suis relevée pour lui faire face.
« - Salut, je m'appelle Austin. Tu es nouvelle ? »
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Black BloodSucker
ParanormalEn fuyant son royaume en Afrique, une jeune vampire se retrouve contraint de se cacher parmi les humains pour échapper à sa garde royale. Elle se verra alors mêlée aux humains dont elle ne connaît que le goût. Néanmoins, plus son séjour se prolonge...