Black BloodSucker

Chapitre 44

Point de vue de Josh

Owen venait de sauter au cou de June.
Bon... je crois qu'il est temps pour moi de m'en aller. J'en ai assez vu...

Je me suis donc retourné pour me diriger vers le couloir. Quelle heure est-il en fait ? Je devais m'assurer que je pouvais bien rentrer. Il fallait que je demande à Eva si... Attends où est mon téléphone ? J'avais beau toucher mes poches, aucun signe de mon téléphone... Bordel... Me dites pas que je l'ai égaré...
J'étais déjà dans le couloir lorsque je m'aperçus que j'avais bel et bien perdu mon téléphone dans le Manoir. J'allais monter à l'étage lorsque j'entendis Owen se... se confesser ?

Je restais abasourdi par ce que je venais d'entendre. Pour moi c'était une confession pur et simple. Je ne comprenais plus rien. Depuis quand se connaissaient-ils aussi bien ? Et depuis quand étaient-ils aussi proches au point de... vivre ensemble ? Je ne voyais pas du tout June venir habiter avec le premier venu et surtout pas avec Owen. Je veux bien croire que l'amour rend aveugle mais pas à ce point... Je jetais donc un coup d'œil à ce qui se passait dans le salon.

« -Si tu veux encore t'enfuir. Emmènes-moi avec toi, murmura Owen en serrant June dans ses bras. »

Non mais il a complètement pété un câble. J'allais détourner le regard lorsque je vis June lui rendre son étreinte.... Ça me fout la gerbe. Je partis comme une furie en direction du couloir. Qu'est-ce qui me prend ? Mes pensées étaient complètement brouillées. June et... Owen ? Je ne peux pas le croire. Moi qui commençais à penser que... enfin que June était différente. Ça me mettait en rogne. Il y a une infinité de guignols dans cette ville mais il a fallu qu'elle tombe amoureuse de lui ? N'importe qui d'autre mais pas lui... Et puis vivre ensemble ? Je devais être dans une caméra cachée... mais là c'était vraiment plus drôle.
J'étais perdu dans mes pensées lorsque des bruits de pas se rapprochaient de moi. Personne ne devait me trouver ici... et pourtant, je savais que ma présence dans ce Manoir gâcherait (du moins je l'espère) leur petite retrouvaille à deux balles alors... je n'ai pas bougé. Les pas se rapprochaient de plus en plus et je ne fus pas surpris quand je vis Meïko sortir du salon en trombe. Elle ne me vit pas et fonça tout droit sur moi. Lorsqu'elle releva la tête dans ma direction, son visage plein de tristesse et ses yeux retenant de chaudes larmes se durcirent.

« -J-Josh ?, fit-elle interloquée.
-Euuuh... Salut. »

J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'elle poussa un cri strident. Mes oreilles de loup-garou ont pris cher.

« -Ça va pas de gueuler comme ça ?, m'enervais-je.
-ESPÈCE DE...., hurlait-elle en me donnant des coups.
-Arrêtes maintenant, dis-je en attrapant ses poignets.
-RELACHES-LÀ TOUT DE SUITE !, s'écria Owen. »

Owen, June et Austin venaient tout juste de sortir du salon. Me voilà dans de beaux draps...

« -C'est elle qui a commencé, dis-je en la relâchant. »

Meïko se tenait les poignets. Ils étaient tout rouge. J'ai peut-être été serré un peu trop fort. Owen se mît entre elle et moi en me poussant violemment. Cela me fit juste reculer légèrement.

« -T'es un gros malade !, commença Owen. Je te suffis pas ? Il faut que tu agresses Meï aussi ?
-Quoi ? Non je ne l'ai pas agres...
-Dégages d'ici !, me coupa-t-il. Espèce de taré. Et si tu t'en prends encore à Meï, tu auras affaire à moi. »

Son air menaçant était plus convaincant que d'habitude. Enfin bon... la situation était déjà assez compliquée comme ça. Peu importe ce que j'allais dire, ils ne me croiraient pas. Je regardais alors la réaction de June. Elle me fixait là sans rien dire... C'est bien ce que je pensais. Elle n'était pas différente des autres. Toujours là à courir derrière lui et à prendre son parti... Ça me gave. C'est toujours la même histoire, toujours la même chanson. Elles n'ont toutes que son nom à la bouche... Owen par ci, Owen par là...
Sans m'en rendre compte, je serrais mes poings et mes yeux étaient clos. J'étais hors de moi. Il fallait que je me calme ou j'allais faire un massacre. J'allais lui répondre lorsque je sentis une main se poser sur mon poing. Ce contact froid me fit frissonner à tel point que je me suis presque calmé sur le coup. J'ouvris alors doucement les yeux et pu voir les jolies tresses noires de June devant moi. Qu'est-ce qu'elle fichait ? Les autres étaient tout autant surpris que moi.