Papillon

Chapitre 6

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je profite de ce chapitre de Noël (avec la neige qui est tombée hier, je dirais que c'est de saison !) pour vous annoncer que la campagne de financement Ulule du tome 1 de "Papillon" débutera le samedi 16 avril ! Grâce à votre aide, je pourrai financer ce premier tome, entièrement revu et corrigé, mais aussi illustré par Elyon Black. Cette campagne me permettra aussi de récolter, je l'espère, de l'argent en plus pour la publication du prochain !

Notez bien cette date dans vos agendas si cela vous intéresse <3 Je vous partagerai le lien ici, ou bien vous le trouverez sur Instagram ;)

Sur ces mots, je vous souhaite une bonne lecture !

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Sacha était déjà levé quand le réveil d'Andrew le tira de son sommeil vers sept heures du matin. Il s'activait en cuisine où sa mère le regardait d'un œil curieux, comme elle l'aurait sans doute fait en observant un chiot réaménager son panier. Son père, une fois de plus, était ravi par son assiette généreusement garnie des meilleurs œufs brouillés qu'il n'avait jamais mangés, du reste de poitrine fumée, de tranches de pain toastés et beurrés ainsi que de légumes revenus à la poêle et de haricots à la tomate. Le repas, accompagné de thé et de café, aurait ravi n'importe qui, mais en découvrant la table de la cuisine ainsi garnie, Andrew avait senti un poids peser sur son ventre.

Il fit néanmoins bonne figure car son amoureux prenait tant de plaisir à ravir ses parents qu'Andrew voulait pas lui faire sentir sa tristesse de devoir partir sur Lyon dès le lever. Il prit donc son petit-déjeuner après un rapide baiser sur sa bouche puis prit sa douche et finalisa sa valise pendant que Sacha lavait et essuyait la vaisselle. Quand il eut terminé, ses parents l'attendaient dans l'entrée, sans lui laisser la possibilité de passer quelques dernières minutes avec son copain. L'angoisse de louper leur train, précédant immanquablement leurs départs, était trop forte pour qu'ils pensent à cela, alors Andrew réfréna son agacement et se prépara à son tour. La boule dans son estomac lui parut plus lourde encore.

Pour s'éviter un taxi, ils empruntèrent la ligne 14 en direction de Gare de Lyon. Andrew descendit péniblement sa valise avec sa mère tandis que Sacha s'occupait de la sienne par pure galanterie. Puis, il aida son père car son bagage contenait la quasi-totalité des cadeaux pour la famille et pesait, selon lui, au moins deux ânes morts. Il garda la main dessus durant tout le trajet, car en dépit des escalators se trouvant sur leur route, l'une des roues ne fonctionnait pas correctement et forçait Hans à tirer sa valise d'une manière qui malmenait son dos. Ce ne fut qu'une fois installé sur des sièges à la gare, non loin du grand panneau d'affichage du hall 1, qu'il cessa de s'en occuper.

Ils passèrent trois bons quarts d'heure dans cet espace, à boire du café acheté par Hans au Starbucks de la gare tout en discutant des fêtes pour oublier le froid glacial lui parvenant depuis les quais. Ses parents paraissaient heureux de partir et soulagés que Sacha les ait aidés à déplacer les valises. Ce dernier leur assura qu'il les emmènerait en voiture la prochaine fois, et cette idée qu'il y en ait une, de prochaine fois, réchauffa le cœur mélancolique d'Andrew, mais pas suffisamment pour détendre ses tripes. Les lèvres tout près de son gobelet, il regardait son copain à la dérobée, avec l'envie impérieuse de lui prendre la main, de le serrer dans ses bras, de l'embrasser, en faisant fi des gens autour d'eux et de ses parents.

A nouveau, Andrew prit sur lui, et quand le panneau indiqua enfin le quai du train, il prit une grande inspiration en se levant de son siège. Ses parents sautèrent sur leurs pieds, sortirent précipitamment leurs billets puis embrassèrent Sacha en lui souhaitant un joyeux Noël avant de se presser vers les bornes avec leurs papier et leur valise. Alors, Andrew se tourna vers son copain, avec l'idée de l'embrasser et de savourer son dernier sourire, celui qu'il lui faisait toujours quand ils devaient se quitter, et qui soulageait son cœur d'un poids immense.