Chapitre 4

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Bonjour à tous et à toutes ♥

Tout d'abord, je tiens à remercier toutes les personnes qui sont passées sur mon stand à la Y/CON ! Cette convention était juste incroyable et j'ai adoré discuter avec vous. J'espère vous retrouver à la prochaine édition ♥

Sur ces mots, voici le chapitre 4, tout en émotions ♥

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« Salut Andrew. C'est Jérôme, au cas où t'aurais supprimé mon numéro. Je t'écris ce message par rapport à hier soir. Bao était effondrée quand on est rentré et je t'avoue que j'ai pas trop su quoi lui dire. J'étais pas chaud pour venir, étant donné que je ne connais personne, et je savais que ça se passerait mal avec Sacha. Je m'attendais pas à ce qu'il se taise durant toute la soirée, mais il me paraissait évident que notre couple lui resterait en travers de la gorge. Bref, je suis venu parce qu'elle a insisté, car même si notre histoire est très récente, je tiens à elle. Elle m'a beaucoup aidé à me faire accepter notre rupture et c'est une très belle personne. Du coup, j'aimerais que les choses s'apaisent entre Sacha et elle, mais je sais pas trop comment m'y prendre. Si t'as une idée, hésite pas. »

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Son portable à la main, Laurent observait le thermocopieur du shop faire son œuvre. Il s'agissait de son petit plaisir de la journée, celui qui le mettait de bonne humeur même avant une séance chiante. Le tatoueur trouverait cela si satisfaisant de voir une machine tracer ses stencils à sa place... A une époque, il les exécutait lui-même, avec une patience qu'il aurait préférée consacrer à tout autre chose, car avec un style comme le sien, il fallait absolument que ses tracés soient impeccables avant de passer sous l'aiguille. Son travail se concentrait en effet sur les lettrages travaillés et les thématiques trashs et macabres. Laurent ne laissait donc aucune place à l'erreur, et pour se faciliter la tâche, il avait investi dans une machine mais de qualité moindre car il n'avait pas les moyens de s'offrir une bonne bécane.

Les choses avaient changé depuis son arrivée chez Nightingale Tattoo. Il bossait depuis environ deux mois pour une femme qui avait trop galéré dans sa vie pour s'emmerder avec du mauvais matériel. Laurent profitait d'un thermocopieur de qualité qui réalisait des stencils absolument parfaits et dont il vantait les mérites à toutes ses connaissances professionnelles. Enfin, celles-ci s'étaient considérablement réduites quand il avait fait son coming-out sur les réseaux sociaux. Le fait qu'il soit fiancé à un homme noir et père d'une petite fille conçue avec une mère porteuse, à savoir la cousine de son partenaire, avait considérablement corné son image d'hétérosexuel pur et dur. Cette affaire l'avait aidé à entreprendre un grand ménage de printemps dans ses relations et Laurent en sortait grandi.

A présent, Laurent ne souhaitait plus se cacher. Il assumait pleinement sa vie, en plus de l'adorer, et ce shop lui offrait la possibilité de vivre au grand jour sans craindre la moindre critique quant à son mode de vie. Et entre ça, et le thermocopieur de compétition, il avait touché le jackpot.

« Ca y est, Laurent, tout est prêt ! chantonna soudain Sacha depuis le couloir.

- La cliente devrait pas tarder, elle vient de m'envoyer un message.

- D'accord ! Je passe aux toilettes, j'arrive tout de suite ! »

Amusé, Laurent débrancha l'appareil alors que Sacha se pressait dans la salle de repos. Son ami était dans tous ces états depuis ce matin, et pour cause : il allait l'assister lors d'une de ses séances de tatouage. Les occasions se prêtaient rarement car Sacha avait un style neo-traditionnel si différent du sien qu'ils pouvaient difficilement trouver des sujets ou des dessins combinant leurs techniques. Laurent travaillait beaucoup sur le réaliste en noir et blanc et avait développé une technique bien à lui, qui ne parlait guère à son jeune collègue dont la douceur et l'esthétique de ses dessins s'opposait complètement à la brutalité des esquisses de son aîné. Leurs styles auraient éventuellement pu se croiser sur des lettrages, mais Sacha traçait des lignes si belles qui n'auraient pas eu besoin de sa supervision.

PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant