•Chapitre 40•

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    Après plusieurs histoires de racontées, Levi toqua et entra. Il tomba sur la petite Prune, assise derrière Willow qui regardait par la fenêtre, un sourire encore dessiné sur ses lèvres. Elles se tournèrent vers lui, surprises. Il les regarda quelques secondes avant de s'approcher de l'ouverture opposée où se trouvait sa subordonnée.

«-Nous n'avons toujours pas reçu de message de la part d'Erwin. Lui indiqua t-il

-Je m'en doutais, je n'ai vu aucun cheval. Hocha t-elle
Je vous l'ai dit, la durée de leur mission est indéterminée. Elle pourrait prendre quelques heures comme plusieurs semaines. Chuchota t-elle
Vous regrettez avoir suivi l'ordre du Commandant, maintenant? Demanda t-elle, sachant qu'il était fatigué d'attendre »

Il la regarda du coin de l'oeil puis soupira.

«-Ne me fais pas dire le contraire. Demanda t-il, agacé et pourtant doux
Erwin ne m'a donné aucun ordre. Avoua t-il
Il n'a fait que supposer ton départ solitaire. Dit il, le regard braqué sur le dehors »

Willow le regarda indifférente, mais étonnée. «Erwin me connait décidément très bien... » se dit elle. Si la décision du Capitaine de venir l'aider pour sa mission l'embêtait, elle fut quelque peu attristée de voir que le choix de la suivre venait entièrement de lui et non du Commandant qui le lui aurait ordonné. «Est-ce vraiment de l'inquiétude que je ne revienne pas vivante ou bien du doute quant à mes compétences? » se demanda t-elle. Elle détourna les yeux sur les toits, gardant son sang-froid.

«-Je n'ai pas plus besoin de votre protection qu'hier. Finit elle par dire
Si vous désirez partir, allez-y. L'attente risque d'être encore longue.

-J'ai fait la moitié du chemin, je ne vais sûrement pas m'arrêter maintenant. Répondit il
Tu devrais abandonner l'idée de te débarrasser de moi. Conseilla t-il en se tournant vers elle
Tant que nous ne sommes pas rentrés au QG, sains et saufs, ma mission n'est pas terminée.

-Je n'aime pas l'idée d'être votre mission, surtout quand vous êtes la mienne. Siffla t-elle

-La tienne... Reprit il en la fixant, les avant bras sur le bord de la fenêtre, vouté au-dessus
C'est de les protéger. Rien de plus. Rappela t-il, calme

-Je ne vais pas me répéter. Répliqua t-elle
Vous savez le rôle que vous jouez dans toute cette histoire, ainsi que le coût de votre mort. Dit elle, déterminée et pourtant douce, un mélange qu'il n'avait jamais vu auparavant, ou en tout cas, à son égard

-Toujours à vouloir avoir le dernier mot, hein?... Souffla t-il, un léger sourire sur les lèvres »

Elle ne le regardait pas, mais comme si son corps le cherchait depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu sourire, elle tourna les yeux vers lui, attirée par cet éclat doux et amusé. Willow sentit une fois de plus son coeur battre à la chamade, mais n'y fit pas attention. Elle était comme hypnotisée par son innocence et par sa pureté.

«-Il vous ait bien rare de sourire... Chuchota t-elle, se forçant à baisser les yeux avant qu'il ne la vit

-Et toi de te détendre au point de rire aux éclats. Renchérit il, toujours aussi calme

-J'imagine... Commença t-elle en se redressant
Que la présence de pureté refait monter la nôtre. Dit elle doucement »

Il tourna les yeux vers elle, étonné par ses propos quoiqu'encore surpris de voir avec quelle facilité elle pouvait analyser une situation et mettre le doigt sur les causes de tout si simplement. Ce don lui faisait aussi peur que réveillait une excitation admiratrice en lui. Levi resta figé quelques instants sur ce sourire doux qui illuminait son visage concentré. Il n'y avait jamais vraiment fait attention, tout comme à ses bandages. Il y avait un moment maintenant qu'il commençait à remarquer ce genre de détails, pouvant l'aider à l'analyser aussi bien qu'elle le faisait avec lui. Chaque étincelle, trait ou sourire, il pouvait les reconnaitre et les utiliser à bien pour déceler ses pensées silencieuses. Elle était la seule à comprendre que cette lueur d'arrogance -causée par une dose idyllique de force- n'était qu'un déguisement pour cacher toutes les plaies ouvertes qui le parcourait. Willow était la seule, à lui donner cet étrange sentiment de pouvoir se détendre rien que pour un moment, sans que le monde ne lui jetât des attaques dans le dos.

CLAN ROUGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant