Juste nous [En Réécriture]

Qu'est-ce qu'il se passe?

Si t'avais daigné ne te pointer qu'une fois pendant cette semaine, je n'aurai pas à devenir aussi mature en si peu de temps alors Paul, vas te faire foutre parce que tu nous manques !

Encore des mots destinées à cet éternel absent. Crevard.

La disparition de Paul nous secoue tous. J'ai peur parce que nous lâcher aussi brutalement ne lui ressemble pas. J'espère qu'il va bien. Il ne nous donne plus de nouvelles. C'est silence radio. C'est inquiétant surtout. Ce n'est pas son genre, enfin je le pensais parce que je le connais depuis toujours, ce genre de farce ne l'éclate pas.

Je me suis bougé pour nous réunir et échanger sur Paul. Notre curiosité nous tuera probablement un jour mais quitte à mourir un jour, autant essayer de connaitre la vérité.

Voilà le moment fatidique, je me pointe devant Evan et Eva, ponctuels. Honnêtement, je n'ai aucune idée de ce que je fais. Je ne suis pas le seul à savoir que la discussion sera longue, je nous ai ramené de quoi mangé au cas-où.

J'essaie au mieux d'imiter Paul lorsqu'il prenait la parole :

« Alors...Paul a disparu depuis deux semaines. On a des nouvelles ?

-Non, répond sèchement Evan.

-Pas du tout. Et toi ?

-Justement, c'est inquiétant. Si je vous ai donné rendez-vous ce soir, c'est parce qu'il y a autre chose dont j'aimerai vous parler, je marque une pause, il y a une question que je me pose. Et ça nous concerne. Qu'est-ce qu'il se passe ? » je leur demande.

Ils n'osent pas commencer, évitent le contact visuel, en particulier Evan mais ça, c'est parce que j'en connais la raison et pas Eva. J'ajoute :

« Pas besoin de mentir.

-Ok. Personnellement, j'angoisse.

-Pourquoi ?

-On avait un bon équilibre.

-Paul nous manque.

-Avant de vous rencontrer, ma vie était mouvementée.

-Ah bon ?

-Je suis partie de chez moi à seize ans. Oui, Paul me manque.

-T'avais tes raisons.

-Toujours. Je ne reviendrai pas sur mes pas. C'est bien de pouvoir en parler à quelqu'un, merci d'écouter, même si, je n'irai pas plus loin dans les détails. »

Et je suis content de la tournure que prend cette soirée. L'ambiance de confiance qui s'empare de l'endroit. Evan sourie avec une sorte de tristesse derrière ses lèvres. Il entre enfin dans la discussion :

« Je ne cacherai plus mes cernes pour longtemps on dirait. Pas la peine de le nier, j'ai du mal à dormir ces derniers temps. Mes yeux sont encerclés à cause d'un mauvais pressentiment.

-Quoi ?

-Sam.

-Oui ?

-Je vois bien que tu restes optimiste. Alors je suis désolé pour ce que je m'apprête à vous dévoiler.

-Je crois que je comprends déjà mais continue.

-J'ai l'impression qu'on ne le reverra plus.

-Paul ?

-Oui. Désolé de ma vision si pessimiste des choses. » Il s'excuse à nouveau.

Je ne peux pas ignorer ses paroles même si j'aimerai que rien ne me touche en jouant les imbéciles mais je comprends et c'est une autre chose de l'accepter. Je voudrais continuer d'espérer. Je récapitule :

« Donc, tu penses qu'il n'est plus en vie.

-Mort, Sam.

-Il y a une raison pour l'enterrer aussi vite ?!

-Du calme Sam ! m'arrête Eva. On doit s'écouter. Nos façons de penser, de voir les choses sont différentes. On n'a pas de preuves pour autant. »

Elle ouvre un paquet de chips pour tenter d'apaiser l'atmosphère. Elle a raison. J'agis de manière disproportionnée. J'insiste :

« Essaie de répondre quand-même. Excuse-moi, je suis confus.

-Je ne t'en veux pas. Mon subconscient me le hurle chaque soir. Je rêves de moments étranges qui sembles si réels et c'est morbide.

-Qu'est-ce qu'il se passe dans ces rêves ? le questionne Eva.

-Je me sens coupable, les gens m'accusent de l'avoir tué et puis il y a ce cadavre qui revient en boucle mais je ne vois jamais son visage. Probablement que ce cauchemar est relié à ma peur de tomber sur son corps. Honnêtement, je suis terrifié. »

Tous les trois, on n'est pas si différent, on n'est pas prêt à l'affronter. « C'est ok de te prendre dans nos bras ? » propose Eva. « Non, je vous assure que j'irai bien. Qu'est-ce qu'il se passe de ton côté Sam ? » m'envoie Evan. Je craignais qu'on me le demande mais maintenant, c'est mon tour.

Je prends une respiration profonde en repensant à une nuit de la semaine dernière, suffisamment honnêtement je me contente de répondre :

« Je sentais que vous vous éloigniez de plus en plus. Et je crois qu'on se rapproche d'un moment dans lequel, on aura le plus besoin de nous. C'est pour ça que je m'inquiétais plus de vos ressentis.

-C'est évident, Paul à laissé sa trace dans nos vies. C'est comme s'il nous avait rassemblé, remarque Eva.

-D'une certaine façon, nous avons une connexion spéciale, acquiesce Evan.

-Bien sûre que nous sommes reliés !

-Vous êtes coincés avec moi de toute façon les gars, rie Eva, s'allongeant sur le sol.

-Je peux continuer tant qu'on est dans les confidences ?

-Evidemment Evan !

-Je ne veux pas vivre dans le mensonge, j'aimerai découvrir ce qu'il s'est réellement passé. Je dois marcher sur les pas de Paul, trouver la vérité. » annonce-t-il.

Moi, je me couche pour observer les étoiles et je n'ai encore pris aucune décision. « Mourir sans questions laissées en suspens. », il reprend avant de souligner :

« Est-ce que je peux compter sur vous pour m'accompagner ?

-Je n'en suis pas sûre...

-Je ne te laisserai pas seul, peu importe ce qu'on trouvera, le suit-elle.

-Ok, je vous suit. » Je cède.

Evan nous rejoint, au sol, face au ciel. Il se renseigne :

« Et où est-ce qu'on commencera ?

-La maison, on traînait pas mal là-bas et...j'ai foiré ! J'aurai dû vous emmener là-bas pour cette conversation.

-Aucun de nous n'est Paul. Il disait toujours qu'il assurait nos arrières, relève Eva.

-T'as raison, ça aurait été glauque d'aller là-bas à cette heure-ci. » J'avoue.

Pensant à nos projets alors que tout semblait si compliqué, on se fixe une date pour le lendemain, contemplant les étoiles, pleins d'espoirs malgré mes doutes.

Laisse-moi croire et reviens, je n'ai jamais su ni parler à nos amis, ni à tes parents.