Juste nous [En Réécriture]

Déclaration

Trois jours, j'ai passé trois jours au sous-sol. Ils ont retrouvé des caméras, partout témoignant ma présence.

Sans notion du jour ou de la nuit, je reste consciente de ses actes. Il me piquait pour que je mange et que j'ai la dose. En examinant mon coup, je gardais une trace, un trou. En nous ramenant, les policiers ont fait un détour à l'hôpital, pour faire le point sur mon état. Oui, ils ont retrouvé de la drogue, d'après mes analyses de sang. Il doit payer, pas seulement pour moi.

Enfermée, il me laissait de la lumière quand j'acceptais d'utiliser ce qu'il surnommait des 'avantages' ou 'bonus'. Des lingettes pour le corps, la nourriture, un libre accès aux toilettes. Il préparait quelque chose et je me conformais par désespoir. Mon état n'était pas si terrible. Je découvrais une caméra capable de lire des cassettes dans un coin de la pièce à laquelle je croyais m'habituer. J'arrachais le revêtement du mur pour trouver un lot de cassettes.

'Témoignage de Mary' Indiquait un écrit au feutre noir. Un jour, il me conseillait de lire des témoignages alors je m'apprêtais à en voir un. Il orchestrait tout. Tomber sans notion devenait pénible, mais je devais comprendre. Le son n'était pas de bon qualité mais la batterie ne durerait pas alors quand il éteignait « Extinction des feux. » Il me transmettait grâce à un micro. J'allumais pour la luminosité.

Une femme apeurée, je ne la voyais pas mais sur certains passages, on la voyait avec une lampe torche, fut la première image de la cassette. Elle respirait comme si elle venait de pleurer. En reprenant son souffle, droit à la caméra « Je suis Mary Harrisonest, si vous trouvez ces enregistrement, j'espère que vous faites partie de la police. Il prévoit de me tuer, je le sais ! » Elle sanglote. « J'ignore où je suis mais, il reviens me voir, tous les jours. Lucien Foster...mon mari, il n'est pas mort ! Il cherche la mienne. Sauvez-moi ! » Elle crie avec sa respiration compliquée.

Sans comprendre l'entièreté du message, je savais que l'homme qui s'occupait de moi, l'avait tué, qu'on vivait sous un faux nom, que la police ne savait pas toute l'histoire. Dans la deuxième cassette, on retrouve la même femme. Elle est à terre, face à quelqu'un, Lucien même si je ne le reconnais que grâce à sa voix.

Elle supplie :

« Ne me frappe pas !

-J'ai trouvé ta petite vidéo, chérie.

-Non... Lucien c'était une er...

-Mary ! Tu ne gagneras plus à ce petit jeu ! Comment je peux te croire ?

-Laisse-moi sortir. On discutera.

-Je t'aimais vraiment, tu me prends pour qui ? Je te connais !

-Je suis désolée...

-J'apprécie ta naïveté, on formait un beau couple.

-Rien ne marchait.

-Alors tu restes là ! La dernière chose que j'apprécierai chez-toi ce serait que tu continues avec les cassettes. Raconte toute la vérité, pour une fois et tu comprendras pourquoi je dois te garder ici. »

Une partie est brouillée et on retrouve Mary, son mascara a coulé. Elle reprend un ton plus calme malgré son maquillage. « J'ai payé des amis pour qu'ils m'aident à m'enfuir loin de... » Certaines parties étaient censurés et je sais que ce connard n'attendait qu'une chose : ma réaction lors de la lecture de ces vidéos.

« Je voulais partir parce q... » Des phrases à trous, je cherchais des alternatives, trop d'interprétations se laissaient entendre. « Un peu avant Paul, il se désintéressait de moi. Il revenait avec ses chaussures boueuses. Je me sentais seule ! » Elle explique. « Donne la raison pour laquelle tu te justifies ! » Ordonne la voix étouffée de son mari par la distance. « Je l'ai trompé... je n'en suis pas fière ! Victor Brighton me plaisait vraiment, il me parlait et je ne sais pas lequel est de qui. » Elle continue. Les larmes coulent. « Tu n'étais pas censée entendre cette partie. » Intervient la voix trop audible de la même personne.